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jeudi 20 octobre 2011

Une entrée sur le blog de Psyché

... qui écrit , agit, je vous le laisse découvrir. Un rendez-vous le 4 novembre ? Je ne sais s'y j'y serai. J'essaierai. En attendant, par pitié, cessez de baisser les yeux quand vous croisez un désespéré, même si vous n'avez rien à lui donner. parfois, un mot suffit. Bonjour, désolé. Un sourire. Juste parce qu'ils sont humains, eux aussi. Quoi qu'en disent certains politiciens... 
Voici ce que Psyché écrit : 

Une ancienne entrée de blog, initialement postée sur myspace, remontée dans les souvenirs et que je fais remonter par ici. Je n’en suis pas fière. La scène n’est pas belle, pas propre, pas nette. Pas de happy ending, et pas de fin, puisque tout cela s’amplifie.
C’était en 2010. Nous sommes en octobre 2011, et un brave maire UMP poursuit gaiement sa guerre aux pauvres, mettant à l’amende les glaneurs de poubelles. Elle est où, la saleté ?
Nous sommes en octobre 2011, et quatre militaires déployés en rose des vents, mais sans fleur au fusil, guettent à l’entrée du métro. Il y a un nombre incroyable ces jours-ci de cars de crs alignés le long des grands axes. Des caméras partout, et, comme me l’avouera une employée de la ratp, prêtes à s’assurer que les agents font leur travail, virent les mendiants, ces indésirables. « Ca ne m’amuse pas, mais je n’ai pas le choix, on est surveillés. » Les mendiants gênent le regard, gênent le passage en gare St-Lazare. Moi ce sont les pubs qui m’écorchent le regard, mais le marketing prolifère, et tous les matins, à l’heure de pointe, tandis que la bête à la Zola avale sa moisson de travailleurs au rythme de digestion de l’escalator, un embouteillage se crée autour des distributeurs de presse gratuite et d’échantillons promotionnels (les jours de sortie du catalogue Ikéa, c’est carrément la foire d’empoigne, sérieux). Je repense à Article XI, à la terrifiante analyse des luttes territoriales en gare du Nord :
Et j’apprends en ce même mois que le cercle de silence qui devait se fonder à La Défense est compromis. Motif : la société qui gère l’espace local n’a pas approuvé la présence des soutiens aux sans-papiers. Motif : « ce type de manifestation n’étant pas compatible avec la dynamique d’animations que nous souhaitons développer ». Ah bah forcément, c’est pas très animé un cercle de silence, zéro divertissement. Je google par curiosité (cette grande cause de mortalité féline) le nom de Defacto, la société en question. Ah, ils ont un site – et « l’ambition de l’excellence ». Je clique sur l’onglet ‘événementiel’ : « Pour un tournage de film, une opération de street marketing ou une manifestation culturelle ou publicitaire, La Défense vous accueille. » Ah, yes. Le marketing oui, l’humanité non. C’est fou comme je me sens accueillie, là d’un coup.
(Me demande comment ils accueilleront cette dynamique d’animation, à La Défense, tiens, la semaine prochaine. Héhé…)
Bon. Assez retardé. Vous connaissez le tableau. Le souvenir d’une scène ‘de détail’, donc, et qui fait toujours mal à cette heure.
Scène de la vie parisienne.
Setting : train de banlieue, fin d’une énième journée de labeur. Blottie contre la fenêtre, je bave sur mon bouquin – littéralement, rattrapée , acculée, assommée par la fatigue après mes jours à vélo et mes nuits sur l’ordi.
Un éclat de voix me tire du truc. Assez violent pour avoir passé la musique du mp3, et les murmures de Morphée. J’ouvre un oeil.
Un type est en train de balancer un journal à la gueule d’un cadre assis. Le cadre ne réagit pas, si ce n’est en rentrant un peu plus les épaules.
Regard circulaire. Je n’en croise pas, justement, de regards. Le monde est très occupé à regarder – à ne regarder rien, pourvu que ce soit ailleurs. Le monde s’applique à ne rien voir.
Focus sur l’énervé qui s’est retourné pour interpeller le reste de la rame. Je laisse glisser les écouteurs – « même pas un centime », que je me prends dans les oreilles. Le type avance, hurle qu’il en peut plus, et que personne n’en a rien à foutre, flingue la société, le métro boulot dodo et sa cohorte de lâches et d’indifférents, « je suis un bon à rien ?!? c’est vous les bons à rien, juste bons à attendre les vacances, et elles viendront même pas vos vacances, on vous les prendra et vous ferez rien, et moi j’ai faim, et vous faites rien, j’en peux plus, bande de bons à rien »

L'intégralité du blog de Psyché se lit sur ce lien.

1 commentaire:

  1. Merci ! Souvenir et article pas évidents à faire remonter / revivre, tant mieux si cela fait écho – et puisse ces échos, de rebonds en rebonds, fissurer les façades d'indifférence !

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