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mardi 26 octobre 2010

Petits mouchoirs et grosse grève

J'attendais ce film depuis pas mal de temps : le thème, "les petits mouchoirs" qui couvrent c"e qu'on cache aux autres, ce qu'on cache à soi-même, les acteurs, des trucs plus perso. Bref, Fabien et moi sommes allés le voir hier, et n'avons pas du tout été déçus. Ça parle d'amitié, d'égoïsme aussi, de déchirures. J'ai été particulièrement touchée par "David", le personnage joué par Benoît Magimel, ostéopathe amoureux de son plus vieux pote. Chacun des personnages fait écho, de manière plus ou moins marquée, à quelqu'un qu'on connait, chaque situation peut également faire écho. 
Il y a une page face-book dédiée : ici.
Et la B.O. est excellente.

Dans un tout autre ordre d'idées (quoi que... edes petits mouchoirs médiatiques...)  - mais positif : la raffinerie de Feyzin poursuit son piquet de grève et reçoit énormément de soutiens. Un extrait de l'article de Médiapart : 

Nous avons reçu entre 10.000 et 15.000 euros, et encore nous n'avons pas tout compté. Les chèques arrivent par la poste, ou par Paypal (virement en ligne sur Internet). L'argent est même bloqué sur Paypal pour l'instant, car nous avons dépassé la limite admise par le site! Mais nous allons régler ça très vite, et évidemment ceux qui le souhaitent peuvent continuer de nous soutenir par ce biais, ou par chèque. Les dons continuent d'affluer, de quelques euros à 500 euros. Quelques-uns viennent même de Belgique ou d'Allemagne. Aujourd'hui, le député André Gerin (PCF) est venu nous apporter 500 euros, le NPA ou Attac nous aident également.
Le midi surtout, beaucoup de gens viennent nous rendre visite. Des enseignants, des médecins, les pompiers sont venus apporter leur obole au piquet de grève, des retraités ont donné une petite pièce, des salariés du privé ont fait cadeau de leurs tickets-restaurant, de petits entrepreneurs locaux nous ont fait des chèques... Des maîtres de conférences de l'université de Lyon-III et de Paris-VIII nous ont fait parvenir des dons. Ce midi, plusieurs dizaines d'agents territoriaux de Venissieux nous ont apporté 1000 euros, d'autres de Vaulx-en-Velin des fruits, des légumes, de l'alimentation, etc., collectés auprès des commerçants.
Je n'ai jamais vu une telle générosité. C'est vraiment un soutien populaire, beaucoup d'ouvriers mais pas seulement. Ils nous remercient, écrivent des mots de soutien, nous demandant de tenir bon. C'est émouvant. A Grandpuits, les grévistes observent exactement le même élan. 
Avez-vous l'impression que vous soutenir, c'est pour eux un moyen de faire grève par procuration?
Oui, c'est ce que beaucoup nous disent. Ils ont l'œil rivé sur nous, nous disent qu'on peut être l'élément moteur qui pourrait contraindre le gouvernement à changer de position. Même si pour l'instant il reste inflexible. 

 Autant pour les média montrant des "usagers en colère" et autres "y en a marre" - anecdote au passage : je n'ai jamais vu des passagers, dans le train, aussi sympa et détendus qu'en ces temps de grève alors qu'ils prenaient les TGV qu'ils pouvaient.  La suite de l'article est en ligne sur Médiapart

lundi 25 octobre 2010

Back from the South

Quatre jours vraiment très sympa au Salon de l'imaginaire du Pays d'Aix, à Lambesc. Accueil dans une chambre d'hôtes aux petits airs de musée, lit à baldaquin et petit déjeuner à tomber (si vous allez sur la page Facebook de Sire cédric, vous verrez peut-être des photos), rencontres fort intéressantes avec des bibliothécaires, puis des collégiens de Rognes, le jeudi autour de Noire Lagune et le vendredi autour de La Marque de la bête, avec deux classes de troisième de Lambesc. J'étais assez inquiète à l'idée de retourner au collège - le côté "remember"... Mais ces rencontres ont été vraiment très agréables et enrichissantes! (Au passage, une bise à Erwan, Victor, Emma, Kevin et les autres).
Ca a été également l'occasion de faire connaissance avec des auteurs et illustratrices que je ne connaissais pas, de retrouver de vieilles connaissances, de découvrir le sosie de Théodora (en beaucoup plus altruiste, merci encore Claire), bref... De très bons moments !Et pour la peine, une tite doll...ça faisait longtemps!


mercredi 20 octobre 2010

Go to the South

Hier, j'étais en orange. Si si. Entre citrouille et piment. Aujourd'hui, je ne suis pas très réveillée, mais je pars tout-à-l'heure à Aix-en-Provence, pour le Salon de l'imaginaire du pays d'Aix :

Après deux jours de rencontres avec des collégiens, je dédicacerai donc mes romans sur le salon. Plus d'infos sur mon site, qui est en pleine mise à jour).
Ma "grosse sortie" suivante sera "La Ville aux Livres" de Creil (plein d'infos sur le site consacré )J.'y serai le dimanche 21 novembre, et participerai à un débat sur la fantasy... Plus d'infos, le moment venu!

mardi 19 octobre 2010

Manifestations et grèves

Comme d'habitude, je débarque : il a fallu un coup de téléphone matinal pour me pousser à reprendre le chemin de Médiapart et Rue 89, tout occupée que je suis avec ces histoires d'enregistrement. Et là, je découvre :
La garde à vue traumatisante de six lycéens de Fontainebleau... Ci-dessous, un extrait de l'article :

«Les jeunes gens de 15 à 16 ans ont été placés en garde à vue dans des conditions indécentes, menacés et humiliés par la police, leurs familles ne veulent pas laisser passer cette injustice et les pratiques dégradantes que leurs enfants ont subies»

Les six jeunes gens ont été arrêtés entre 13h15 et 14h15, à l'issue d'une manifestation, mardi 12, dans le centre ville de Fontainebleau par les forces de l'ordre. L'arrestation était musclée, l'un des jeunes se serait vu appliquer un sac de toile sur la tête, les bras tirés en arrière et frappé à plusieurs reprises. Pour les autres, la même méthode mais avec les capuches de leur jogging. Menottés, placés engarde à vue et accusés au final de rébellion à agent de la force publique, les lycéens ont vécu de l'intérieur les méthodes policières largement dénoncées depuis que le nombre de gardes à vue a explosé sous la politique du chiffre instiguée par le chef de l'état.
Cette manifestation n'avait pas vu de casseurs ou d'affrontements violents, pas d'agressions de policiers, de blessés, aucun flagrant délit au moment des faits.

La police prend son temps, les parents dans l'incompréhension.

Les adolescents étaient pour quatre d'entre eux (sur 6) inconnus des services de police : des élèves de seconde qui participaient à leur première manifestation. Le procès-verbal montré à des parents, truffé de fautes d'orthographes, indiquait que les jeunes étaient «recherchés». Les descriptions des lycéens ne correspondaient pas à la réalité, les jeunes ne savaient même pas qu'ils étaient «recherchés» lorsqu'ils ont été interpellés, chacun en train de déjeuner tranquillement en ville dans des lieux différents ou chez eux. Leur garde à vue a été une épreuve qu'ils n'oublieront pas de sitôt, et à l'écoute de leurs témoignages ainsi que ceux de leurs parents, on peut se poser la question de savoir si la motivation principale de la policede Fontainebleau n'était pas d'humilier, impressionner, apeurer. Lamarque indélébile que ces policiers ont laissée à ces adolescents n'est pas prête de s'effacer : déshabillés (en caleçon), à 3 dans une cellule de 4 mètres carrés couverte de vomi, d'excréments, d'urine, l'un d'entre eux d'origine Africaine frappé à plusieurs reprises, dans une voiture de Police et dans sa cellule. Les parents témoignent des ricanements des policiers, de leurs menaces à peine déguisés sur l'issue judiciaire (voir interview de la mère d'un des jeunes).


L'intégralité de l'article de Médiapart se trouve sur ce lien.

Dans le même temps, la loi Besson sur l'immigration est voté, et adoptée. Utiliseraient-ils les grèves et l'indignation liée aux violences policières, toujours plus nombreuses, pour faire passer... ça ? 
Encore une fois, un extrait de l'artcile de Médiapart, dont l'intégralité peur se lire ici

Avec 294 voix pour, 239 contre et 23 abstentions, le projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité a été adopté, mardi 12 octobre, à l'Assemblée nationale, en première lecture. De l'extension de la déchéance de la nationalité au bannissement des sans-papiers expulsés en passant par la création de nouvelles zones d'attente, la limitation du rôle des juges des libertés ou encore la mise en cause du droit au séjour des étrangers malades, la totalité des mesures répressives défendues par le gouvernement ont été votées.
Présenté par Éric Besson, ce texte intègre la plupart des annonces ultra-sécuritaires faites par Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble du 30 juillet 2010. Seule la suppression de l'acquisition automatique de la nationalité à 18 ans pour les mineurs «délinquants» a été mise de côté. Pour l'instant, tout du moins. Sans perdre de temps, le jour même du vote solennel, une mission parlementaire d'information sur le droit de la nationalité a été créée à la demande de Claude Goasguen (UMP). Jugeant la question prioritaire, le chef d'État avait fait savoir, auparavant, son intention de mettre en place une commission de «sages» sur ce thème.

Liberté, égalité, fraternité...  Adieu.






lundi 18 octobre 2010

Montreuil : Juke boxe ados

Je l'avais peut-être déjà évoqué, mais Noire Lagune est cette année dans la sélection du jukebox ados 2010 au Salon de Montreuil. C'est super, non ? Mais n"'imaginez pas que je sois conviée à y aller les mains vides... Un jukebox ne peut exister sans titres, et parmi ceux-ci on me demande un objet, un livre, un film, moi ado (cauchemardesque, celui-ci), une musique... Plus de renseignements par ici ou par là!


Pas très ado, mais tellement... Bref, ce n'est certainement pas ça que je choisirai!
Et je profite de ce post pour signaler que Princesses des os dont vous avez pu lire un extrait ici, sort officiellement le 28 octobre dans la même collection - courants noirs, donc.

mercredi 13 octobre 2010

Lectures du Maroc

J'ai emmené pas mal de choses à lire, cette fois-ci. Balzac, Frost, Clavel et Nicodème. J'évoquerai dans ce court billet écrit juste avant de faire ma valise les deux derniers.
Les Gentlemen de la nuit, d'abord.  paru fin août aux éditions Gulf Stream, dans la collection Courants noirs.

Cela se passe sur l'île de Wight, en 1786. On y suit les tribulations d'une famille de contrebandiers, menée d'une poigne de fer par Ezebener, le patriarche, les amours naissantes de sa fille, Elisabeth et d'un jeune médecin, Gabriel... On essaie surtout d'y démasquer un traître qui, en cheville avec les gardes-côtes, menace Ezebener et les siens. Et quand le meurtre d'un dragon est commis, tout s'accélère... Très agréable à lire, avec des personnages attachants, dans la droite ligne de la "littérature de naufrageurs", Les Gentlemen de la nuit ont pour moi des accents de Daphné du Maurier et j'ai vraiment apprécié! 
Fabien Clavel, ensuite. 


Avec Soleil des abysses, plongée vertigineuse et angoissante dans un monde sous-marin... A bord du vaisseau, un équipage étrange et... des traitres. Un huis-clos très réussi, chez Mango (collection autres mondes). 
Avec Le Châtiment des flèches, ensuite, paru en septembre dernier aux éditions Pygmalion. Fantasy historique (adulte), ce roman est à mon sens le meilleur de Fabien Clavel, le plus riche et le plus... plein de choses. J'avais adoré L'Antilégende et La Cité de Satan, Homo Vampiris aussi, mais il y a dans celui-ci un truc en plus, qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Il y a l'ambiance, bien sûr, le western sergioléonien, le vent âpre, les visages bruinés, les odeurs de chevaux, et de l'autre côté les parfums métalliques, maladifs d'Istvan et des siens (àce propos, Fabien Clavel évite les clichés "gentils païens contre méchants chrétiens", et c'est bien agréable). Il y a aussi des personnages, "bigger than life" comme Koppany ou Sarolta, plus énigmatiques comme Farkas et, pour moi mais c'est probablement parce que je ne susi aps objective, duna, la chamane, âme de la terre magyare. Et enfin, il y a les motifs récurrents aux romans de Fabien Clavel - qui font de cette fresque un roman vraiment profond, prenant et auquel je souhaite plein de prix. Vraiment.


vendredi 8 octobre 2010

Princesses des os - Prologue (extrait)

Rome, an 120 de notre ère, à l'aube du règne d'Hadrien.
Des enfants disparaissent, parfois en plein jour, sans que les mystérieux ravisseurs soient inquiétés par les autorités de la ville. Cette série d'enlèvements pourrait bien être orchestrée par un marchand d'esclaves. À moins qu'elle ne soit l'œuvre d'un fou... Nul ne s'en soucie, jusqu'à ce que Titus Clarus, héritier d'une famille patricienne, soit à son tour enlevé. Chargé de l'enquête, le centurion Buculus trouve une piste qui mène à Sextus  des Bleus, l'étoile montante des auriges. Révoltées par l'incompétence de Buculus, Lucretia Clara Severa, cousine de Titus, et son esclave, Dîn, décident de mener leurs propres investigations. Les voici entraînées dans les bas-fonds de Vélabre où sévissent les pires voleurs, trafiquants et assassins. Mais à Rome, rien n'est simple et de noirs complots peuvent en cacher de plus terribles encore.

Sortie le 28 octobre.


Début du prologue
Le soleil s’est couché depuis longtemps. Un silence étouffant règne sur les sept collines, à peine troublé par les chants qui s’élèvent, de loin en loin, dans l’obscurité. Cette première nuit de Feralia est sacrée. Dangereuse, aussi : spectres et esprits mauvais, échappés du monde souterrain, sont libres de parcourir le monde des vivants. Cloîtrés chez eux, les Romains prient, espérant que les couronnes de violettes, le pain et le vin pur offerts à leurs défunts suffiront à les apaiser. Dans une riche demeure retentit le cri perçant d’un nourrisson happant sa première goulée d’air. La sage-femme le prend aussitôt dans les bras. C’est un garçon : le bâtard du maître, vigoureux et fort comme lui. Mais sa naissance est un accident qui n’aurait jamais dû se produire. Ignorant la mère, l’accoucheuse emporte le petit. Munie d’amulettes protectrices pour se garder des fantômes et d’une torche pour les effrayer, elle quitte la majestueuse bâtisse. D’un pas pressé, elle dévale la colline vers la vallée de l’Aventin. Rapidement, les pavés laissent place à de la terre battue, les belles façades, à des bicoques et des insulae bringuebalantes. Enfin, elle atteint sa destination : un terrain vague encombré de détritus. Des grognements rauques et des aboiements résonnent dans l’obscurité. L’éclat de prunelles phosphorescentes se reflète à la lueur de son flambeau. Elle dépose son paquet, abandonne le bébé au sort que lui ont réservé les divinités. À peine la lumière jaune de son fanal s’est-elle éloignée qu’un chien famélique s’approche, suivi par
ses frères. Excités par l’odeur encore prégnante du sang, ils bondissent vers le nouveau-né, prêts à le dévorer sans lui laisser le temps d’une plainte. De l’obscurité jaillissent soudain trois formes armées de faux. Elles chassent les bêtes à coups d’invectives, de lames tranchantes, et s’emparent du petit d’homme. Puis, abandonnant les bêtes blessées à leur meute, les
silhouettes s’éloignent, gloussant et caquetant comme de vieilles pies. Au carrefour des chemins, sous l’œil froid et terne
d’une statue d’Hécate2, elles se séparent. Deux d’entre elles emportent dans des linges souillés leur prise grelottante, la troisième s’éloigne, courant presque, vers les portes de Rome : on l’attend.

mercredi 6 octobre 2010

Le Cirque Romanès menacé

En vitesse, les liens vers différents articles évoquant cette affaire, ausssi injuste qu'ignominieuse.
Lien vers l'article du Post
Lien vers l'article de ARTE journal

PETITION DE SOUTIEN au CIRQUE TZIGANE ROMANES

 Attention !! Les personnes qui proposent des tee-shirts ou tout autre chose à acheter  aux signataires de cette pétition ne sont pas des membres du cirque. L'argent qu'ils gagnent  ainsi en profitant de cette cause ne va absolument pas au Cirque Romanes !!!! Nous n'approuvons pas ce type de procédé !! Le seul contact valable pour aider le cirque est cirque.romanes@wanadoo.fr
Le cirque Tzigane ROMANES à Paris, fait aujourd'hui partie du paysage artistique européen.

«Nous les Tziganes,on nous accuse de tout et notamment d'envoyer nos enfants faire la mendicité et voler; il faudrait une bonne fois pour toute savoir ce que l'on veut: je demande aux parlementaires français d'avoir la gentillesse de ne pas jeter mes enfants dans la rue et de leur permettre d'apprendre et d'exercer un métier merveilleux que nous nous transmettons de père en fils depuis plusieurs siècles» Alexandre ROMANES

Afin de permettre au Cirque ROMANES de continuer son activité, nous demandons aux autorités françaises:

De réattribuer aux musiciens du Cirque ROMANES les autorisations de travail qui leur ont été injustement retirées.

D'autoriser le Cirque ROMANES à employer les artistes roumains et bulgares avec qui ils veulent travailler.

De demander au Procureur de la République d'abandonner les poursuites infondées à l'encontre du cirque et de ses dirigeants.

Pour signer la pétition et voir les signataires : cliquer sur ce lien.  

Le site du cirque Romanès est sur ce lien... Juste là.  

mardi 5 octobre 2010

Il faut lire Noam Chomsky

ceci est également valable pour votre servante, qui en a entendu parler maintes fois, mais n'a jamais pris la peine de se pencher plus avant sur la "bête". Ci dessous, un extrait de sa contribution à Pressenza...

1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

L'intégralité est consultable sur ce lien,  et moi je vais rattraper mes carences culturelles des mon retour du Maroc.