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lundi 11 novembre 2013

Cavaliers en colère

C'était l'un des slogans de la manifestation - l'une des nombreuses organisées en France aujourd'hui - qui a eu lieu pour défendre les centres équestres, menacés par la hausse de la TVA à 20. En clair, la commission européenne demande à la France de s'aligner sur les autres pays. Et notre gouvernement, si compétent lorsqu'il s'agit de faire la chasse aux Roms pour laquelle l'Europe ne cesse de menacer la France de "sanctions" (cf les différents articles de journaux datant du 25 septembre dernier, notamment ici et ), s'est empressé, là, de baisser la tête et de dire "O.K." Sinon, on a un gouvernement qui est censé, je dis bien censé être à gauche... 
Désolée, je n'ai pas u prendre de photo. Vous en verrez quelques unes en cliquant ici ou . En attendant, je peux vous parler des beaux chevaux de la police montée qui ont accompagné la manifestation, des quelques 180 poneys et chevaux, tous impressionnants de calme face aux sifflets, slogans et autres...
Ce qui est sur, c'est qu'à l'heure actuelle, si cette taxe passe, ce sont près d'un tiers des centres équestres qui sont menacés de fermeture, 6000 personnes au chômage et plus de 80 000 chevaux à l'abattoir. C'est aussi une régression terrible : à l'heure où l'équitation se démocratise, où de plus en plus de centres équestres sont des lieux de découverte et d'apprentissage et où l'on parle d'équitation pour tous, à l'heure où une autre forme d'équitation se dessine, une équitation faite de respect de l'autre (humain ou cheval), de partage, à l'heure où de plus en plus de centres se forment à l'équi-thérapie, la hausse de la TVA risque bel et bien de balayer tous ces efforts, de fouler aux pieds les rêves  de milliers de gosses pour qui monter à cheval était devenu possible, et de renvoyer l'équitation des décennies en arrière, au temps où elle était réservée à des privilégiés (blancs et riches à défaut d'être aristocratiques).
Cavalière en colère, je suis.
Parce qu'au lieu de faire la chasse aux pauvres, de soutenir des banques qui se sont elles-mêmes enfoncées, et de "taxer" au mépris de toute logique (sauf celle du petit bout de la lorgnette), ce gouvernement ferait mieux pour une fois d'agir correctement, de faire ce pour quoi il a été élu - agir humainement, intelligemment, équitablement.
Liberté - Équidés - Fraternité. Un autre slogan. Et celui-ci, je l'aime particulièrement.

vendredi 8 novembre 2013

Dédiaces de fin d'année

Je serai en dédicace le 17 novembre prochain, au festival du roman historique du 5ème, en excellente compagnie puisqu'il y aura avec moi mes copines et super auteures Béatrice Egemar, Anne-Sophie Silvestre et Christine Féret-Fleury (entre autres...) 
Pendant le Salon du Livre et de la presse jeunesse de Montreuil, je serai un peu femme-orchestre (mais rassurez vous, je ne ferai que parler... et signer... et lire... et animer une partie de jeu de rôles... Il n'y aura PAS de chanson ni de solfège... ce ne serait pas sympa pour Nathalie et Séverine qui ont eu la gentillesse de m'inviter, et encore moins pour les auditeurs) : je vous donnerai plus d'informations très vite, mais ce que je peux vous dire pour le moment, c'est que je parlerai de héros et d'héroïnes, que je ferai une lecture le samedi à 14H et que je serai en dédicace sur le stand Gulf Stream le samedi, de 16H à 18H avec Stéphanie Rubini et le dimanche sur le stand Rageot avec l'immense Christian Grenier.


Ensuite, il se peut que j'aille faire un tour du côté de Saint-Quentin le 08 décembre, ainsi qu'à La Rochelle, en librairie... A confirmer.
Voilà!

vendredi 1 novembre 2013

Touche pas à mes pulsions

« Les 343 salopes demandaient à disposer de leur corps, les 343 salauds demandent à disposer du corps des autres », Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre des droits des femmes.

Je suis assez hostile aux lois visant à réprimer la prostitution et ses aficionados. Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas les macs et les clients (surtout riches...) qui trinquent, dans ces cas-là. ce sont les prostitué(e)s : condition d’exercice de leur métier de plus en plus précaires, rapports non protégés, clandestinité, misère, développement de réseaux parallèles, utilisant des esclaves venus de Chine, de l'Est, d'Afrique - qui, elles/ eux, ne sont rien d'autre que de la chair, consommable, jetable... Tant que les macs, les gros pleins de fric à la tête des réseaux, les gros clients, les violents n'auront pas été, eux, mis sous les verrous, ça continuera. A ce propos, je suis tombée sur un blog, celui de Ulla, à la tête du mouvement des prostituées, en 1975 :

Chacun est libre de disposer de son corps comme il veut. 
C'était, comme l'a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, l'objet de la déclaration des 343 salopes... qui avait pour objet, en 1971, la légalisation de l'avortement.
J'en rappelle le texte :

Un million de femmes se font avorter chaque année en France.
Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples.
On fait le silence sur ces millions de femmes.
Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté.
De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l'avortement libre.

Il y a deux jours, le magazine Causeur, qui se prétend éclectique dans ses positions, publications, collaborateurs (parmi lesquels Basile de Koch, l'époux de l'infecte Frigide Barjot, Finkelkraut, etc.), a publié un "manifeste des 343 salauds", qui en réalité ne sont que 19, en préambule d'une pétition intitulée "touche pas à ma pute". Autre slogan symbolique, détourné, sali... "Touche pas à mon pote", c'était SOS Racisme, Malik Oussékine, les manifs des années 85/86 contre la xénophobie, la discrimination, le racisme...

Je suis relativement hostile aux lois anti-prostitution, parce qu'elles ne protègent pas mais discriminent encore plus, mais quand je lis le tissu de conneries, de veulerie, contenu dans ce pseudo-manifeste, quand je lis les réactions des Élisabeth Lévy (grande réac devant l’Éternel et fondatrice dudit magazine) qui traite en gros celles qui protestent de féministes hystériques, quand je décrypte derrière le discours pseudo-libertaire de ces 19 minables (non, ils ne méritent ni le 343, ni aucun de ces trois chiffres), en gros la volonté de pouvoir continuer à disposer du corps de l'autre, sans trop être taxé merci, j'ai envie de vomir. De frapper. Mais comme je suis une fille civilisée, je me contenterai de mettre ci-dessous quelques extraits de la tribune de Annie Sugier dans Le Nouvel Obs :

Les slogans choisis sont :  ..."une façon de mettre sur le même plan le combat des femmes pour la liberté de disposer de leur corps et celui des clients à disposer du corps des femmes dès lors qu'ils ont les moyens de se le payer. Détournement tout aussi choquant du slogan "touche pas à mon pote" porté dans les années 80 par un mouvement qui voulait construire une solidarité nouvelle, au-delà de la diversité, dans l'égalité et la fraternité.
[...]Plus grave encore est la pauvreté du raisonnement, qui finalement traduit sans doute une forme d'inconfort intellectuel des auteurs du manifeste.
"Nous ne défendons pas la prostitution, nous défendons la liberté". Cette phrase est étonnante de la part de personnes qui affichent justement leur volonté d'avoir librement accès aux services de personnes prostituées. Elle est surtout paradoxale. Dirait-on "nous ne défendons pas le viol, mais nous défendons la liberté" ? Ou encore "nous ne défendons pas l'inceste, mais nous défendons la liberté" ?
C'est faire semblant d'ignorer que dans un État de droit, la loi se doit de limiter la liberté, dès lors que celle-ci conduit à l'asservissement d'une catégorie d'êtres humains, en l'occurrence, des femmes, le plus souvent en situations de vulnérabilité psychologique et économique.
[...]
Les auteurs du manifeste de "Causeur", citant une pétition de jeunes pour l’abolition de la prostitution, dans laquelle il est indiqué que "les victimes sont presque toujours des femmes [...] les clients sont toujours des hommes : ils achètent et imposent leurs propres désirs", en concluent que les féministes sont décidément contre les hommes. Ne serait-il pas plus logique de dire que ce sont des hommes - en fait une minorité d'entre eux -  qui, en permettant à la prostitution de se poursuivre, sont les ennemis des femmes ?

Pour conclure, messieurs et mesdames les 19 minables, raisonnons un peu. Vous ne voulez pas qu'on touche à vos pulsions  ni à votre portefeuille ? Vous êtes favorables au fait de pouvoir librement disposer du corps de l'autre sans trop vous poser de question... pas de souci. je ne sais pas si vous connaissez un peu ces grands philosophes que sont Kant (qu'on aime ou pas) et Sade ? Vous connaissez le principe de la morale kantienne :  "agis de telle sorte que ta maxime ait valeur universelle"... Et vous n'êtes pas sans savoir la façon dont Sade l'a utilisée ? Si ? Bon, alors "ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'ils te fassent." Si tu utilises autrui comme un objet sexuel, c'est qu'a priori tu es d'accord pour qu'il en fasse de même. Si tu te fous de savoir si celui ou celles que tu utilises pour assouvir tes pulsions agit librement ou non, est en souffrance ou non, c'est que tu acceptes qu'il en aille de même pour toi. 
Alors voici ce que je vous propose, chers 19 minables... Allez faire un tour du côté de la porte Saint-Denis, à Pigalle ou dans le 13ème, tapinez en scrud du côté du bois de Vincennes, à la merci des patrouilles de flics, allez si vous êtes en mal d'edxotisme aller et venir sur l'Oranienburgerstrasse de Berlin ou place Jemaa el Fna, à Marrakech, devenez pour quelque temps femme de chambre au Carlton, écartez les jambes, l'anus, faites des pipes sans préservatifs, renoncez à vos droits, vous verrez si c'est vraiment cette maxime-là que vous voulez universelle...