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lundi 29 août 2011

Tribune politique : La parole est à Fanny


Une première ici, mais j'espère  pouvoir dans les mois qui suivent renouveler l'expérience avec Fanny et avec d'autres, pourquoi pas ? Pourvu - certains me diront sectaire, et ils auront raison - que le propos soit, sur ce blog, de bon aloi et en accord avec le fond...

Merci à Charlotte de prêter – hélas pas sa plume – mais son blog pour une petite chronique sur l’université d’été du PS à La Rochelle. Je n’ai pas l’intention de faire œuvre de militantisme – encore que … – mais j’avais surtout envie de raconter comment j’y ai vu l’information ou plutôt la désinformation en train de se faire. Parce qu’on n’a pas tous les jours sinon la chance en tout cas l’occasion, de les voir travailler, nos journalistes politiques, de voir comment (et au service de quel pouvoir ?)  ils truandent sans vergogne. Le week-end dernier, il y avait à La Rochelle tout le gratin médiatique, en tout cas le petit noyau sur lequel je suis capable de mettre un nom - patrons de l’information de chaînes comme LCP, journalistes politiques, des « grands » has been toujours influents dont on ne sait pas si ils sont ou non en retraite mais qu’on a vus sous tous les régimes - avec leurs équipes, leurs cameramen etc. Tout ça pour quoi ? Pour pondre, comme chaque année, des « grands » titres autour des petites phrases assassines entre les candidats, décrypter des haines recuites derrière une unité de façade, mettre l’accent sur la stratégie de l’évitement entre les chefs mais gare aux seconds couteaux bref actualiser à la sauce 2011 ce qu’ils avaient déjà écrit en 2010 et qui leur servira aussi de trame pour les primaires en octobre prochain, enfin pour les présidentielles en 2012. Actualiser, c’est aussi – primaires obligent – se positionner comme experts pour sortir d’on ne sait quel chapeau un ordre d’arrivée des petits chevaux qui courront aux primaires – Hollande caracole en tête … Aubry devancée de 10 points … Royal tient la 3ème place et fera le vainqueur du second tour… Valls et Montebourg très loin en arrière dans la course… Or comme nous le savons tous, personne n’est capable de dire quoi que ce soit sur le corps électoral. Il s’agit donc bien d’intox pure, simple et grossière. Intox au bénéfice de qui ? Pourquoi faire monter certains (artificiellement ou peut-être pas) en descendre d’autres, sur quels arguments, critères, avec quelles arrières pensées ? Je ne suis pas spécialiste mais les questions se posent et chacun peut avoir sa propre réponse.  J’ajoute qu’il faut rendre justice, une fois de plus, à Mediapart qui consacre un grand article à la surprise que pourraient créer les outsiders.  
Rien d’étonnant alors si le gouvernement (Guéant aujourd’hui, mais attendons les autres) peut sans coup férir dire que le PS n’a pas de programme, le terrain a été bien préparé. Le PS ? Beaucoup de divisions et pas de programme.
L’université d’été du PS est ouverte et c’est donc la deuxième année que j’y assiste, pas vraiment très assidue, mais pas en touriste quand même. L’Université d’été, c’est à la fois des séances plénières organisées en tables rondes à vocation très générale sur des thèmes larges et des ateliers de réflexion focalisés sur des problèmes plus concrètement nourris d’expériences de terrain. C’est en « plénières » que s’expriment ce que la presse appelle les ténors, en l’occurrence les candidats aux primaires socialistes des 9 et 16 octobre. Débats centrés essentiellement sur les crises, crise écologique, crise économique, crise de l’Europe et de l’euro, et les questions qui leur sont liées : croissance, système énergétique, régulation sociale, régulation financière…. Bref, il y avait du contenu, des analyses partiellement communes, des solutions classiques ou radicalement innovantes pour y faire face.
Alors ? Pourquoi nos journalistes n’ont-ils finalement pas ou si peu couvert les débats ? Faut-il ajouter la paresse intellectuelle à la mauvaise foi  du plus grand nombre ? En fait, comme ils savent ce qu’ils vont avoir à écrire, ils zappent, ils décrochent, ils n’écoutent pas. Le portable vissé à l’oreille, ils sortent  et reviennent, discutent entre eux. D’élèves on dirait qu’ils sont dissipés voire décrocheurs. De journalistes qui parlent haut et fort de liberté de la presse mais qui ne savent finalement qu’en faire, on peut seulement dire que c’est consternant pour la  démocratie.
Un petit brin de militantisme peut-être pour finir ? Mediapart, je l’ai dit, a consacré un article aux outsiders : Montebourg, Royal, Valls. « Primaire socialiste: trois outsiders pour une surprise qui vient ». En ce qui me concerne, c’est Montebourg qui a créé véritablement la surprise : par ses talents d’orateur, la cohérence de sa pensée, son concept de démondialisation qui fait de lui un proche parent d’Attac et des altermondialistes. Je ne sais pas quelles sont ses chances, mais il a une équipe jeune, de grande qualité, il travaille avec les économistes qui dénoncent l’imposture de l’austérité comme remède à la crise,  il a une vraie envergure, il n’est pas résigné, il OSE. Le monde ne se résume pas à Sarkozy et Merkel. Le monde bouge : on a besoin de souffle, d’imagination, d’audace. En tout cas je conseille d’aller faire un tour sur son site et d’aller voter aux primaires.
Fanny

jeudi 25 août 2011

La piel que te habito

Présenté comme un thriller - du moins sur la bande-annonce - le dernier Almodovar n'en est pas un. Certes, il y a de la tension, des coups de feu et de la tension, mais ce n'est pas le sujet. Les sujets, devrais-je dire. Sujets chers au réalisateur qui, comme me le faisait remarquer Fabien en sortant du cinéma, tourne là un condensé de ses thèmes de prédilection : amour et folie, amour et mort, amour et mère, transformation de soi, de l'autre, changement de sexe, changement de corps, identité. Vengeance aussi. Synome de Stockhlm et de Pygmalion(pour une fois attachant). Pas vraiment de méchant (un abruti violeur et un cinglé), mais des "borderline". Antonio Banderas, comme d'habitude, est excellent en homme qui a perdu toute notion de bien et de mal, obsédé à ce point par ses recherches, ses amours défuntes et pourtant vivantes, qu'il en devient à la fois terrifiant et très attachant. Son personnage rappelle celui qu'il interprétait dans Attache-moi (sublime), Elena Anaya, dans le rôle de Vera, la prisonnière, est un véritable oignon : ses yeux sont le centre, son corps transcende les barrières de la peau, du justaucorps qu'elle porte et s'étend jusqu'aux murs de chambre-prison, pour lui rappeler qui elle est. Sur le moment, j'avais trouvé le côté épuré du film pas très almodovarien, le décor trop "nip/tuck" (en même temps je pense que le clin d'oeil est volontaire) mais en y réfléchissant, je crois que la maison, l'épure des chambres et du bureau (il n'y a bizarrement que la cuisine, lieu habité/ hanté par la mère du médecin, qui soit bordélique et vivante) représente les différentes couches de la psyché de ceux qui y vivent, en plus d'être une réflexion sur le "moi/peau", sur les limites et les frontières de l'identité. 
Personnellement, j'ai vraiment adoré et je pense qu'une deuxième vision, "à la recherche de symboles perdus", permettrait de découvrir d'autres facettes de cette peau-miroir.

lundi 22 août 2011

Le goût des lectures

Si je jette un oeil à mes lectures d'été, je découvre pêle-mêle : des essais sur l'éthique animale, de la poésie, des esais littéraires, de al fantasy, de la bit'lit', des romans jeunesse, un peu de philo, un peu de nouvelles, de policier et de littérature générale. Ce qui m'amène à répondre à une grande interrogation existentielle (si, je vous assure), qui dérive de tout un tas de questions posées lors d'interviews, de discussions autour d'un verre, de réflexions nées, par exemple, d'une lecture appelée "Les haines d'écrivains" où l'on apprend que nos ancêtres les auteurs du XIXème étaient d'une violence inouïe et passaient leur vie à comparer, classer, etc. La question se résume finalement assez simplement à : qu'est-ce qu'un bon bouquin ? Et je crois que ma réponse est simple : un bouquin que je prends plaisir à lire, peu m'importe que ce plaisir soit intellectuel  "pourvu que j'ai l'ivresse". Et je me rends compte que ça me simplifie beaucoup la vie. Pas de classement "oui, mais truc est meilleur que..." à quel titre ? Et surtout, quel intérêt ? Bien sûr, ça ne veut pas dire que tout est bon à prendre, que tous les écrits se valent (j'ai aussi abandonné quelques romans en cours de route ces deux derniers mois), mais simplement que les classements n'ont pas nécessairement lieu d'être, encore moins entre des genres qui n'ont rien en commun. Je crois que c'est aussi quelque chose qu'on apprend en tant qu'auteur(e), qui plus est en tant qu'auteur(e) de genre. Il y a toujours des gens qui diront "mais la fantasy c'est pas de la littérature" ou tout simplement, parce qu'il s'agit de fantasy, trouveront un roman de ce genre-là (de ces gens-là ?) inférieur à une autofiction, par exemple ou un récit de littérature blanche forcément "sérieux". Je dirai que c'est grâce à eux, d'une certaine manière, grâce également à l'écho de disputes forumiques genre "machin est mieux que bidule", que j'ai réappris à goûter de tout - et à le déguster. Roman léger, roman profond, poésie expérimentale, sonnets classiques, essai polémique, essai littéraire, etc. Tous ceux que j'ai pris plaisir à lire ont une saveur propre, née du moment de la lecture, du style (ou même de l'absence de style!), de l'histoire, etc. Et je me dis que j'ai une sacrée chance d'avoir pu retrouver le goût de l'éclectisme...


dimanche 14 août 2011

EXPULSIONS : Urgences

A lire et diffuser largement, un communiqué RESF.

C. Guéant se targue d' obtenir le record « historique » de 30 000 expulsions à la fin de l’année.  Comment y parviendra-t-il ? En exigeant des préfectures d’en faire leur objectif prioritaire pour le reste de l’année 2011 : c’est ce qu’a tenté la préfecture du Maine et Loire en arrêtant à son domicile puis en plaçant en rétention, en vue de la renvoyer en Somalie, une jeune mère et son bébé de 6 mois.  Un juge a considéré que la rétention dans ces conditions était un traitement dégradant et l’a heureusement libérée au terme de  deux jours au CRA de Saint Jacques de La Lande (centre adapté aux familles !). C’est aussi en exigeant des forces de l’ordre de procéder à ces expulsions à tout prix,  quelque soit le degré de violences physiques et morales que leur exécution implique. Nous ne l’acceptons pas. Faisons le savoir !

 1/ KALEBA JAIME: 2ème EXPULSION EN 5 JOURS, ANNONCÉE LUNDI 15 AOÛT 2011
Kaleba JAIME, 41 ans, père de famille angolais en France depuis 2003 vit à Lyon. Il a fui son pays mais sa demande d'asile a échoué.  De 2005 à 2007, il avait un titre de séjour, non renouvelé bien qu’il élève avec sa femme en situation régulière leurs deux enfants. En 2008, menacé d’expulsion, il refuse d’embarquer, fait 3 mois de prison en France pour ce refus, puis est expulsé en Angola dans la foulée de cette double peine. Il est arrêté à son arrivée et fait 9 mois de prison. En Angola, il n’a pas de famille, et ne parle pas portugais.
A son retour en France en 2009, il retrouve sa famille brisée par l’expulsion et l’absence. Il s'occupe cependant régulièrement des aînés, aujourd’hui  9 et 5 ans, à Melun (77).
En 2010, il rencontre une nouvelle compagne, Mimi, en situation régulière. Il a avec elle un 3ème enfant, Kenaya, 10 mois, et élève aussi son enfant français de 3 ans comme un père.
Il dépose en 2011 une nouvelle demande de régularisation, et tout se précipite: OQTF de la préfecture du Rhône, arrestation, enfermement en rétention, expulsion au 10e jour, il n'oppose pas de résistance mais est brutalisé par la police, traîné à moitié nu dans l'avion, étouffé avec un oreiller devant les passagers qui filment. 
C'est à la solidarité des passagers indignés qu'il doit de ne pas être parti.
Il ne fait pas de garde à vue qui aurait pu constater ses blessures, retourne sans soins approfondis au CRA de Vincennes, et, pour mieux se débarrasser de cette preuve vivante, il est immédiatement annoncé sur le prochain avion, sans qu'il ait pu exercer tous ses droits et recours judiciaires et administratifs, dans le silence du week-end du 15 août.
Lundi 15 août à 9h, un appel JLD décidera s’il reste en rétention, ce qui impliquera de monter le soir même dans l'avion qui brisera à nouveau sa vie et celle des siens.

Merci de faxer d’urgence.

 Rhône mél + fax préfet : jean-francois.carenco@rhone.pref.gouv.fr , 04 78 60 49 38
 mél + fax secrétaire général : rene.bidal@rhone.pref.gouv.fr, 04 72 61 49 38
 mél + fax directeur de cabinet : michel.tournaire@rhone.pref.gouv.fr, 04 78 60 15 46
 mél + fax dce  de la réglementation : michele.denis@rhone.pref.gouv.fr , 04 72 61 62 41
 mél + fax sous-directeur de la réglementation : stephane.beroud@rhone.pref.gouv.fr
, 04 72 61 62 52
Et là où se prennent les décisions
Elysée fax : 01 47 42 24 65
Maxime Tandonnet (conseiller immigration et auteur du discours de Grenoble) maxime.tandonnet@elysee.fr
 


2/ Muharem SACIRAJ maintenu en rétention malgré l’avis de la CEDH
La haine des Roms conduit les représentants de l’Etat à des comportements scandaleux : alors que la  Cour européenne des droits de l’homme a ordonné la suspension de l’expulsion de Muharem Saciraj, rom kosovar, dont la femme est enceinte, et déjà père de trois enfants dont l’un est handicapé, le préfet de l’Aube a décidé de le maintenir en rétention à Metz. Pourtant la CEDH a suspendu la mesure d’éloignement jusqu’à ce qu’elle statue sur le fond du dossier, procédure qui durer des mois.  La logique et l’humanité voudraient qu’il soit libéré et retrouve sa famille, d’autant que le préfet de l’Aube ne pourra priver éternellement de liberté ce père de famille, mais la logique et l’humanité n’ont rien à voir avec les quotas d’expulsion… »
Merci d'adresser fax et mails à la préfecture de l'Aube.
N° de fax de la préfecture de l'Aube : 03 25 73 77 26
Préfet : Christophe Bay, mail :
prefecture@aube.gouv.fr
Catherine Henuin, secrétaire générale et sous préfète de Troyes : secretaire-general@aube.gouv.fr
Vous pouvez vous inspirer du modèle ci-dessous, en restant courtois.
M. le Préfet de l’Aube,
Le 01/08/2011, vous avez pris un arrêté de placement en rétention à l’encontre de M. SACIRAJ Muharem, ressortissant kosovar appartenant à la minorité rom. Le 05/08/2011, la Cour Européenne des Droits de l’Hoomme (CEDH) décidait de suspendre la mesure d’éloignement vers le Kososvo.
La CEDH demande à M. SACIRAJ de déposer une requête au fond, au plus tard le 19 août. La mesure de suspension de l’éloignement cers le Kosovo est valable jusqu’à ce que la CEDH statue sur le fond du dossier. Cette procédure juridique prend plusieurs mois. La mesure d’éloignement étant suspendue, il n’y a donc aucune raison pour que M. Saciraj soit maintenu au centre de rétention depuis le 05/08/2011.
Nous exigeons la libération immédiate de M. Saciraj. Le maintenir en rétention serait faire de la rétention une mesure punitive à son égard. La place de M. Saciraj n’est pas en rétention ! Sa place est auprès de sa femme enceinte de 5 mois et de ses 3 enfants, dont l’un est handicapé .
Comptant sur votre discernement, je vous prie, M. le Préfet …

mercredi 10 août 2011

NUIT TATOUEE

... Le retour. Avec le quatrième de couverture définitif. Et l'illustration, plus visible.
Sortie officielle : 12 octobre. 
 
 
 
Être libre de son destin. Venger ses parents massacrés par des chimères, alors qu’elle n’était qu’un bébé. Telles sont les ambitions de Cléo, orpheline élevée par le clan du Passage, ennemi juré des créatures hybrides.
Jusqu’au jour où, combattant l’une d’elles, Cléo voit ses certitudes voler en éclats. D’où vient son tatouage au poignet, étrangement semblable à celui de la chimère ? Que signifient ces visions terribles liées à la mort des siens ?
Convaincue que son adversaire connaît la clef de son passé, l’adolescente se lance sur ses traces. En chemin, elle affrontera la haine, la trahison… et son désir pour Axel, un ténébreux ailé.

Passionnée par l’histoire, la mythologie et les contes, Charlotte Bousquet, née en 1973, est l’auteure de quinze romans dont La Marque de la bête (Mango, 2009), Noire Lagune et Princesse des os (Gulf Stream, 2010). Cytheriae (Mnémos, 2010) a reçu le premier prix Elbakin 2010 et le prix Imaginales 2011.

ISBN 978-2-8098-0562-8
H 50-8622-8-1111
14,50 € prix France TTC