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mardi 28 juin 2011

Délits de solidarité

Je ne fais de bon matin que copier-coller des extraits d'articles. Celui de Fini de rire, d'abord. 

Les déclarations fracassantes du ministre de l'intérieur contre les étrangers ne sont pas de la pure communication; elles induisent des actions préfectorales qui fracassent des vies. En même temps, elles renforcent la détermination de ceux qui luttent aux côtés des étrangers en quête d'une vie au grand jour.
Prenez un décret-loi de 1935, sous la Troisième République, tombé en désuétude depuis longtemps. Toilettez-le le 19 mai 2011 en abrogeant l'article 8 qui stipulait que " le décret de loi est applicable à l'Algérie". Vous avez un texte "portant réglementation des mesures relatives au renforcement du maintien de l'ordre public" prêt à l'emploi.
Et, justement, ces amis des étrangers qui n'arrêtent pas d'organiser, à Clermont-Ferrand comme à Nice ou ailleurs, des rassemblements de soutien aux demandeurs d'asile à la rue, aux migrants menacés d'expulsion alors que leur vie s'est réorganisée est ici, ils empêchent le préfet de maintenir l'ordre public.
C'est ainsi que deux militantes de RESF 63 (Réseau éducation sans frontières) ont été convoquées, jeudi 16 juin 2011, au commissariat de Clermont-Ferrand. Une enquête préliminaire avait été ouverte après une manifestation en soutien à Lulzim et Valdete Sylejmani et leur fils Erjon (15 mois), une famille Kosovare auvergnate qui se trouvait enfermée au centre de rétention à Toulouse, en vue de son expulsion. On leur reprochait que la déclaration de rassemblement du 8 juin n'ait pas été déposée en préfecture sous « 3 jours francs » mais seulement la veille. Quand l'expulsion peut intervenir à tout moment, on ne peut pas forcément attendre trois jours pour réagir.
Cette convocation a provoqué une levée de boucliers générale des réseaux sociaux, syndicaux et associatifs de la région. Avec pour mot d'ordre "Le préfet veut nous faire taire. Nous ne nous tairons pas." Le 16 juin 2011, 160 personnes étaient rassemblées devant le commissariat central de Clermont-Ferrand. Les deux militantes se sont vu offrir le texte du fameux décret-loi fraîchement toiletté. Suite à cette audition, le procureur de la République leur a adressé un Rappel à la loi pour avoir "organisé une manifestation illicite sur la voie publique".
Avant d'apposer leur signature sur la convocation devant le délégué du procureur de la République, elles ont écrit "Je ne reconnais aucune infraction", comme le leur avait conseillé leur avocat. En fin de journée, ils étaient 400 devant la préfecture pour manifester contre la criminalisation des militant-e-s aux cris de "Nous sommes tous responsables". Et le cycle des protestations continue.
La famille Sylejmani avait été libérée le 11 juin sur décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Ce préfet n'a vraiment pas de chance, lui qui, dans son précédent poste à Nice, avait déjà eu maille à partir avec des citoyens solidaires des demandeurs d'asile à la rue. 

L'intégralité de l'article est disponible ici

Ensuite, un extrait du "j'accuse" - manifeste du comité de soutien aux 4 de Tours... 

J’accuse les gouvernements et les dirigeants de l’État français de ne pas respecter les engagements internationaux de la France à travers la Déclaration Universelle des Droits de l’Hommeet la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. [1]
J’accuse les gouvernements et les dirigeants de l’État français de discréditer par là même les valeurs fondatrices de ces textes et les engagements pris en notre nom. En effet, en proclamant, en 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et en adoptant comme devise « Liberté, Égalité, Fraternité », la France a pris la responsabilité historique que, venant d’elle, toute violation de ces principes est une mise en cause des valeurs portées par ces textes et un blanc-seing offert aux dictatures. L’application à des boucs émissaires - les sans-papiers, les étrangers, ceux qui manifestent de la solidarité à leur égard – de mesures attentatoires aux libertés et aux droits fondamentaux, constitue la prémisse de l’installation d’une forme d’État dont nous serons tous les victimes.
J’accuse les gouvernements et les dirigeants de l’État français d’atteinte aux droits fondamentaux liés à la vie humaine. Ainsi je m’indigne que, sous prétexte qu’elles sont sans papiers, des personnes puissent être privées d’ « un niveau de vie suffisant pour assurer leur santé, leur bien être et ceux de leur famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires », Je m’indigne par exemple de la fin de la gratuité des soins pour les sans-papiers pauvres. Je m’indigne que des personnes et des familles ne puissent bénéficier des prestations familialesnécessaires à une vie décente alors que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». Je m’indigne que le Conseil d’État puisse suggérer au Préfet de Paris de loger les sans-papiers sous des tentes. Je m’indigne de la destruction des habitats des familles Roms et des gens du voyage. Je m’indigne qu’il ait fallu faire condamner 19 fois par le Tribunal Administratif le Préfet d’Indre-et-Loire, pour qu’il applique la loi sur le droit à l’hébergement des demandeurs d’asile. Je refuse de m’habituer à la précarité et je continuerai à lutter contre toutes ses formes, pour tous.
J’accuse les gouvernements et les dirigeants de l’État français d’atteinte au respect dû à la personne humaine. Je m’indigne notamment de la brutalité policière lors d’arrestations ou d’expulsions. Je m’insurge contre les arrestations à proximité des écoles comme celle qui a eu lieu, à Tours, le 7 janvier 2011, à la sortie de l’école Paul Bert. Je m’indigne de l’existence de Centres de Rétention Administrative où sont « retenus », c’est-à-dire parqués, des hommes, des femmes, des enfants, sur simple décision administrative. Je m’indigne que l’on puisse séparer un enfant de l’un de ses parents alors que « Les États parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, à moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans intérêt supérieur de l’enfant. ». Je m’indigne que la législation relative à l’entrée et au séjour en France crée une catégorie de travailleurs corvéables à merci parce que privés des droits liés au travail : «  1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. 2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal. 3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. 4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. » Je refuse de m’habituer à toute forme de discrimination et je m’engage à lutter contre toutes les régressions des droits de la personne et pour leur extension à tous.
J’accuse les gouvernements et les dirigeants de l’État français de pratiques attentatoires aux libertés. « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » Je m’indigne des prétentions du gouvernement français à interdire à des citoyens la réflexion sur les enseignements à tirer de l’Histoire, notamment celle de la période Vichy pour les quatre prévenu-e-s de Tours. Je m’indigne de toutes les tentatives d’intimidation visant à l’instauration d’une autocensure. Je m’indigne aussi des atteintes à la vie privée que représentent par exemple les suspicions quasi systématiques de « mariage blanc » et les entraves au mariage qui pèsent sur les couples mixtes alors que « Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à sa réputation. » Je refuse de m’habituer à des pratiques liberticides. Je continuerai d’exiger que l’exercice de la citoyenneté ne soit pas réduit au fait de glisser un bulletin dans une urne et je m’engage à lutter pour les droits et libertés fondamentaux et leur extension pour tous.

L'intégralité du manifeste est disponible ici et tout ce que vous voulez savoir à propos de cette affaire scandaleuse, vous l'apprendrez

Voilà voilà...

samedi 25 juin 2011

La collerette

Quevedo a des soucis de glandes anales. Oui, le nom prête à rire, mais ces glandes dont je ne connaissais pas l'existence l'an dernier lui pourrissent la vie : ce sont, de ce que j'ai compris, des réserves odorifères qui permettent aux mâles de marquer leur territoire et qui restent chez les chats castrés. La plupart du temps, ça ne pose pas de problème, les "parfums" s'évacuent avec les selles. La plupart du temps, donc. Mais chez lui, ça ne passe pas. Moralité, l'an dernier il n'a dû qu'à la vigilance d'Hélène de rester en vie : début d'infection généralisée pendant que nous étions dans le train, de retour de Berlin. Résultat : quinze jours de collerette, d'antibiotiques, de nettoyages divers et variés... Cette fois-ci, Fabien s'est aperçu qu'il se léchait beaucoup à temps, et j'ai vu l'abcès aujourd'hui : rendez-vous, donc, en urgence, chez notre vétérinaire : abcès percé, désinfecté, dix jours de collerette, dix jours d'antibiotique (et le 05 juillet, hop! vaccins...) 
Quevedo déteste les collerettes (en plus, on l'appelle Caroline - à cause de Caroline Ingalls - et ça heurte sa fierté de chat...), mais gère la chose avec beaucoup de dignité. Bref, tout ça pour dire qu'en rentrant, je suis tombée (toujours grâce à Hélène) sur  Boules de fourrure, un blog de vétérinaire qui remet, trouvé-je pas mal de choses à leur place. Vous savez, au sujet des vétérinaire qui prennent cher et s'en foutent des animaux et bla bla bla... Allez faire un tour sur celui-ci, vous m'en direz des nouvelles....

mercredi 22 juin 2011

Une journée à Angers

Demain, je suis invitée par Lauric Guillaud (auteur entre autres des excellentissimes La terreur et le sacré et Le Retour des morts) à participer à une journée d'études sur le thème de la nouvelle fantastique et du folklore à Angers.
Voici le programme !


Journée d’études du 23 juin 2011 organisée par le CRILA, le CERIEC et le CERLI
CRILA JE 2536 l Maison des Sciences Humaines
Faculté des lettres, langues et sciences humaines
11 bd Lavoisier l 49045 ANGERS cedex 01 l Tél. 02 41 22 64 21 l Fax 02 41 22 64 19

Programme de la journée :
10 h : Accueil des participants
10 h 15 : Pascale Denance (Université d’Angers) : Promenades interdites et rencontres insolites : sirènes et figures féminines imaginaires comme métaphore d’un questionnement identitaire dans la nouvelle The Yellow Wallpaper de Charlotte Perkins Gilman et une sélection de poèmes d’Emily Dickinson.
11 h : Anne-Simone Dufief (Université d’Angers, directrice du CIRIEC) : Folklore provençal et fantaisie : les contes et nouvelles de Daudet.
11 h 30 : Entretien avec la romancière et nouvelliste Charlotte Bousquet.
12 h 30 : Repas
14 h 15 : Gilles Menegaldo (Université de Poitiers) : « Les Oiseaux », de la nouvelle de D. du Maurier au film d’Hitchcock. Dialogue avec Xavier Lachazette.
15 h : Lauric Guillaud (Université d’Angers, président du CERLI) : « Les sept voyages de Sindbad », du folklore au récit fantastique.
15 h 45 : Pause
16 h : Leslie de Bont (PRAG à l'UFR St Serge et doctorante à Paris 3) : Apparitions et libérations : l’esprit de la théorie dans les nouvelles fantastiques de May Sinclair.
16 h 45 : Synthèse de la journée avec Charlotte Bousquet et les intervenants.

lundi 20 juin 2011

Temps propres

Dans L’Individu, l'amour, la mort, Jean-Pierre Vernant évoquait les différentes temporalités du monde : le temps des dieux (grecs, puisque son essai portait sur la Grèce antique) et celui des humains, celui des individus également. Le premier étant "atemporel", le deuxième fini, borné par la naissance et la mort et le troisième, plus proustien d'une certaine façon - élastique, selon ce que vit, pense, ressent la personne. Il semble qu'il y ait - du moins de ce qu'il en découle de plusieurs discussions eues avec d'autres auteurs aux Imaginales, un "temps des écrivains", variable selon chacun de nous. Un temps qui se traduit par l'écriture d'un roman : certains de nous ont besoin de prendre leur temps, d'autres travaillent dans l'émulation du "prochain", de celui qui va être commencé quelques jours après avoir écrit le mot fin du précédent - c'est mon cas, j'aime tisser plusieurs histoires dans ma tête, les laisser mûrir (généralement une fois le projet accepté), tranquillement d'abord puis de plus en plus "visiblement" pour mon esprit, jusqu'au moment où l'histoire se libère, la plume trouve son timbre propre et... le récit suivant prend lentement de l'importance. C'est ce qui me permet de "rester en vie", d'une certaine manière, de continuer à désirer écrire, désirer raconter, désirer explorer et partager. Je sais que d'autres préfèrent savourer leurs écrits, s'y immerger un an, deux ans, faire d'autres choses à côté (soit parce qu'ils ont un second métier, soit parce que c'est comme ça), respirer un autre air que celui de l'écriture. Toutes ces temporalités sont intéressantes, singulières - et je suis convaincue qu'il en est de même avec les autres formes d'art. 



vendredi 17 juin 2011

Le Photographe a encore frappé

Rencontre avec Patrick Imbert, autour d'une coupe de champagne, poour la sortie de Week-end à Oswiecim, premier opus d'une série de photographies sur le tourisme du désastre. Loin d'un jugement moral sur la visite touristique d’un lieu de mémoire, cette démarche a pour vocation de montrer que les grands événements historiques tendent à se fondre dans la quotidienneté.

Quand ?  
Le Vendredi 24 juin à 20H40

Où ? 
Bar LE HABIBI
42, rue Traversière
75012 PARIS - Métro Ledru-Rollin ou Gare de Lyon




lundi 13 juin 2011

Un photographe chez CDS éditions

Patrick Imbert est photographe. Il travaille depuis une dizaine d’années sur la notion d’espace inquiet et la représentation photographique de l’attente. Avec Week-end à Oswiecim, il livre la première partie d’un sujet plus vaste consacré au «tourisme du désastre». Il ne s’agit pas de porter un jugement moral sur la visite touristique d’un lieu de mémoire, mais de montrer que les grands événements historiques tendent à se fondre dans la quotidienneté.
Son site : :icicommeailleurs.org 

Vous pouvez d'ores et déjà souscrire sur ce lien (18 euro, frais de port offerts) ! Une soirée de lancement, le 24 juin prochain, vous permettra de rencontrer l'artiste et boire quelques verres avec lui.

Pour cette troisième publication de la collection Hypericum, CDS éditions a choisi l’œuvre du photographe Patrick Imbert (qui avait déjà réalisé la couverture de Borders, collection pueblos), dont la démarche, aux frontières de l'art et du journalisme, s'inscrit dans une réflexion à la fois cynique et vivante sur l'humanité.

vendredi 10 juin 2011

ELBAKIN fait des miracles

Le site Elbakin est l'un des principaux sites spécialisés dans les littératures de genre, en particulier la fantasy. L'un des plus sérieux aussi : la preuve, il était nominé pour le prix spécial des Imaginales cette année, ce qui n'est pas rien. Les membres d'Elbakin étaient évidemment aux Imaginales cette année et ont réalisé comptes-rendus et reportages dont je vous recommande chaudement la lecture, ici, en parallèle au journal des Imaginales d'Actu SF.
Elbakin, c'est aussi un prix littéraire, initié pour les 10 ans du site (en 2010), dont j'avais été très heureuse, l'an dernier, de remporter avec Cytheriae la première édition. Voici la liste des nominés pour cette année : 

Meilleur roman fantasy français :
Meilleur roman fantasy français Jeunesse :
  • La Roue des Vents, Vincent Joubert, Ankama éditions.
  • Les Hauts Conteurs : la Voix des Rois, Oliver Peru, Patrick McSpare, éditions Scrineo Jeunesse.
  • Les Portes de Doregon, Carina Rozenfeld, éditions l’Atalante.
  • L’Héritage des Darcer, Marie Caillet, éditions Michel Lafon.
  • Myrihandes : le Secret des Ames-Soeurs, Meric Guilhem, éditions Au Diable Vauvert.
Meilleur roman fantasy traduit :
  • Fille du Sang, Anne Bishop, éditions Milady (traduction : Claire Kreutzberger).
  • Frey, Chris Wooding, éditions Bragelonne (traduction : Laurent Queyssi).
  • Jade, Jay Lake, éditions Eclipse (traduction : Valéry Reigneaud).
  • Kalix, la loup-garou solitaire, Martin Millar, éditions Intervalles (traduction : Marianne Groves).
  • Les Cent Mille Royaumes, N.K. Jemisin, Orbit (traduction : Alexandra Maillard).
Meilleur roman fantasy traduit Jeunesse :
  • Chroniques des Rivages de l’Ouest : Pouvoirs, Ursula K. Le Guin, éditions l’Atalante (traduction : Mikael Cabon).
  • Leviathan, Scott Westerfeld, éditions Pocket Jeunesse (traduction : Guillaume Fournier).
  • Le Peuple des Minuscules, Steve Augarde, éditions Albin Michel (traduction : Jean Esch).
  • Le Prix de la Magie : l’Epreuve, Kathleen Duey, éditions Castelmore (traduction : Nenad Savic).
  • Reckless, Cornelia Funke, Lionel Wigram, éditions Gallimard Jeunesse (traduction : Marie-Claude Auger). 

jeudi 9 juin 2011

Un renard polaire dans les Histoires sans fin

Par Fred Ricou : une interview de Fabien Fernandez et Florie Bodin des éditions Nomades, sur le site des Histoires sans fin. C'est à regarder en suivant ce lien.

lundi 6 juin 2011

Chair et âme

Une nouvelle de remerciement, illustrée par Elvire de Cock et écrite par votre servante, à télécharger sur le blog de L'Archipel des Numinées. Enjoy!

jeudi 2 juin 2011

Tous mes voeux de bonheur

C'est officiel. Stéphanie et Élise se marient!  légalisation du mariage homosexuel en France ? Malheureusement, toujours pas (espérons qu'en 2012, cette aberration homophobe et conservatrice passe aux oubliettes). Néanmoins, parce que l'Etat français lui refuse son changement d'identité (Stéphanie devrait pour cela accepter de fournir les preuves médicales de son changement, un peu comme, au siècle dernier en Europe ou encore aujourd'hui dans certains pays, on vérifie la virginité de la marchandise, pardon, de la fiancée ou encore, on brandit le drap taché de sang... qui a dit humiliant et régressif?), c'est chose possible. Ce dont témoignent les articles de Yagg ici et du Républicain lorrain .
Ci-dessous, le communiqué de Trans Aide : 

COMMUNIQUE DE PRESSE DE TRANS AIDE (ASSOCIATION NATIONALE TRANSGENRE) DU 1ER JUIN 2011
Quand deux femmes se marient en France… Souhaitons-leur tous nos vœux de bonheur !
Le 4 juin 2011, en Lorraine, ce sera la Marche des Fiertés LGBT, plus déterminés que jamais à exiger l’égalité au sein de la République quel que soit son sexe, son orientation sexuelle, ou son genre.
Mais c’est aussi la journée où la République verra célébrer l’union de deux femmes à la mairie de Nancy.
Comment une telle cérémonie peut-elle avoir lieu en France, pays de l’homophobie et de la transphobie d’État, refusant à la fois le mariage des personnes homosexuelles et le changement d’identité sur simple demande pour les personnes transgenres ?
Tout simplement en mariant une personne transgenre de genre féminin, Stéphanie Nicot, qui n’a pas encore eu son changement d’état civil, avec Élise, sa compagne. Ensemble depuis plusieurs années, elles ont décidé de s’unir devant leurs proches, des parents et amis, à la mairie de Nancy.
Femme et lesbienne dans la vie quotidienne et aux yeux de tous, Stéphanie Nicot n’est pourtant pas reconnue comme telle par l’État français qui se déconsidère en refusant, depuis des années, de changer son état civil. Elle serait donc, si l’on en croit l’étrange logique gouvernementale, hétérosexuelle, puisque toujours « de sexe masculin »… sur ses papiers d’identité !

Voilà comment ce mariage de deux lesbiennes est conforme à la législation française. Peu importe : pour Élise et Stéphanie, c’est avant tout l’engagement de deux personnes qui s’aiment.
Alors, en attendant que le mariage républicain soit ouvert en France à tous et toutes, comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays européens, souhaitons à ces deux femmes tous nos vœux de bonheur !
Pour Trans Aide, La secrétaire nationale Delphine Ravisé-Giard

Quant à moi, je souhaite à Stéphanie et Elise des bulles, des trucs qui pschittent et qui pétillent, des fous-rires, de beaux voyages et des millions de choses heureuses!