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vendredi 27 juillet 2018

Que peut-on faire ?

La planète s'enflamme, partout des drames, même  dans le Nord,
 Les forêts s'embrasent, faut croire que les climatosceptiques ont tort
Alerte canicule, alerte respiration, super sujets pour la télévision,
Super occase pour la RATP qui vend des forfaits pollution
Y a pas de petit profits, tu vois, ils ont tout compris,
Savent culpabiliser le chaland et le pomper jusqu'à la lie,
Lui faire croire qu'il agit quand il engraisse les actionnaires,
L'obliger à se résigner, à se contenter du peu d'air
Qu'on lui permet de respirer  - pourvu qu'il paye, c'est évident!
Que peut-on faire ? Ça vaut le coup ? On a encore le temps ?
Faudrait ouvrir les yeux et déchirer le voile de la morosité
Que nous imposent les diktats d'une société lobotomisée.
Les EHPAD sont fermés, on condamne ENCORE pour solidarité;
Benalla tabasse, usurpe, menace, dirige en toute impunité;
Les ministres fantoches se plient devant la seule volonté
D'un chef d'état mégalo, pourri par le pouvoir et l'avidité.
Que peux-tu faire ? Ça vaut le coup ? Tu a encore le temps ?
Du temps, je ne sais pas trop au vu de ce qui se passe
La sixième extinction est en route, c'est le glas du vivant,
Mais si tu veux continuer à te regarder dans la glace,
Ça vaut le coup, je crois, de te bouger un peu et d'oser
Des lendemains meilleurs, de prendre le risque de piocher
Dans l'irréalisme dont se gargarisent les faux experts
Economiques des chaînes télévisées, dont les mots délétères
Empoisonnent les espoirs et la bienveillance  des spectateurs.
Tu peux le faire, ça vaut le coup, redresser les épaules, avancer,
Lire les programmes électoraux - ben oui! - sans te laisser influencer
Par des journalistes aux ordres d'une majorité qui se fout bien
De l'état du monde et de ton bonheur vu qu''elle ne s'intéresse qu'au sien.

#insoumise #macrondegage #ouvronslesyeux

 

mercredi 25 juillet 2018

Drôle de corps

Ce billet ne sera pas politique. Ni social. Enfin, si, peut-être, un peu. Mais pas sociologique. plutôt de l'ordre de l'intime, en fait. Voilà, je suis maladroite (et étourdie). Je suis tout à fait capable de passer plusieurs jours sans casser quelque chose, je suis à ma grande surprise capable de marcher sur hauts talons sans me tordre la cheville, mais si je me perds dans mes pensées ou que je susi sous l'effet du stress, c'est juste la catastrophe : je tombe, je casse, ou je me paralyse - genre, comme si mon cerveau se mettait en mode "off" - il n'y a plus personne, merci, au revoir. Ce phénomène de "trou noir", forme de trac tout à fait classique, m'a valu quelques déconvenues scolaires, mais ce n'est pas le propos. Le propos, c'est ce drôle de corps qui n'a toujours pas compris que les angles étaient droits, que la gauche et la droite correspondaient à des directions, que les pieds ne sont pas forcés de s'emmêler si je réfléchis à un truc en même temps que je marche... 
Bref. 
J'adore danser. Genre, tango, flamenco, valse. Le problème, c'est que je suis incapable de reproduire les mouvements que l'on m'enseigne. Mon corps et mon cerveau sont complètement dissociés - j'ai le souvenir absolument affreux de cours en groupe, face à un miroir, où tout le monde arrive à reproduire les gestes de la prof, alors que je suis décalée, à côté, à contretemps ou à l'envers. 
A cheval, je rencontre des difficultés assez similaires. Jusqu'à ce matin, - parce que j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et de voir comment dépasser ça - j'étais persuadée d'être juste "pas douée", un peu "décalée", assez ridicule parfois et pas très à l'aise en dépit de l'absolue conviction d'être à ma place dès lors que je suis avec eux (les chevaux). Avec Keyrann, je ne me suis jamais posé de questions, parce que nous avons essentiellement été à l'extérieur, , parce qu'en milieu naturel, randonnée, etc. il n'y a pas d'angles (et puis tout devient un jeu, hop la branche de l'olivier, hop les zigzags entre les arbres). Avec Shen, que j'ai d'abord du travailler à pied, je passe mon temps à m'interroger et douter. Comme j'ai deux mains gauches, j'ai utilisé d'autres outils avec lui (stick plutôt que corde, travail en liberté plutôt que longé)  et progressivement j'ai essayé de réduire le plus possible mes déplacements, mes gestes - même si c'est parfois compliqué - pour le moins désordonnés. Shen est capable, quand on travaille ensemble, dans un environnement calme ou maîtrisé, de répondre à des très légères sollicitations. Mais s'il y a de nouveaux apprentissages, et dans des conditions inhabituelles, c'est la cata - je panique, il panique, on stresse, et c'est n'importe quoi. Le souci, c'est que sachant cela, et anticipant mes propres incapacités, je suis déjà en perte de repères, et donc de coordination - et, en conséquence, de confiance en moi. Dans ces cas-là, je sais que je suis aussi fermée que lui, aussi hermétique à ce qu'on peut me dire que lui... et c'est par une personne extérieure que peut venir la solution parce que je n'ai plus du tout de moyens. Objectivement, c'est rageant, de rêver de faire des trucs et de s'en rendre compte qu'on en est incapable.
Bref, ce matin, de bonne heure, je décide de chercher des méthodes pour travailler sa coordination. Je me dis même qu'en kinésiologie, ça doit être possible. J'entre donc "maladresse", "problèmes de coordination" dans les moteurs de recherche et je tombe sur : ce lien, celui-ci, et celui-là, etc. (j'ai repéré aussi pas mal de trucs liés à l'hypersensibilité et à la douance, mais ce n'est pas le sujet, enfin, pas exactement...)
Dyspraxique, moi ? 
"Plusieurs signes permettent de reconnaître une dyspraxie :
- mauvaise coordination des gestes volontaires
- maladresse
- difficultés à s’orienter dans l’espace (sens de l'orientation, droite et gauche, etc.)
- difficultés à dessiner et à écrire
- difficultés à utiliser des objets (ciseaux, règle, compas…)
- difficultés à réaliser des puzzles et des jeux de construction
- fatigue lors de l’apprentissage de nouveaux gestes" (si on remplace par stress, ça fonctionne)
Bien sûr, je suis "rêveuse", "distraite", etc. Mais franchement... Ça m'a fait tilt. Bien sûr, je vais  "faire des efforts", "m'entraîner", etc. Mais maintenant que je sais comment, pourquoi, je me dis surtout que je vais pouvoir le faire de la bonne manière, pas en essayant de reproduire l'impossible sans me donner le temps et en me traitant de nulle parce que je n'y arrive pas.  







jeudi 19 juillet 2018

En ce moment





En ce moment, je suis très peu présente sur ce blog. Peut-être parce que la fièvre des articles est retombée... quand mes billets politiques ont été avalés par la machine infernale des fausses manips. Puis, en raison de soucis d'ordre plus personnels. Enfin, parce que je n'ai pas beaucoup de temps. 
Bref. Peu importe... Il continue d'exister, à un rythme plus lent, et c'est ce qui importe.

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En ce moment, j'écris un roman qui - au présent - qui s'interroge énormément sur le passé. Le passé vichyste de la France, l'antisémitisme et la déportation. C'est un sujet auquel je m'intéresse depuis très longtemps. L'adolescence, en fait. J'ai lu Le Journal d'Anne Frank, vu Shoah, pleuré - beaucoup. j'ai été hantée par ces images, par les témoignages tranquilles des tortionnaires nazis. j'ai lu, énormément. Vu. Et puis, avec le temps, je suis passée à autre chose. Mais toujours, je m'interrogeais, une part de moi, plutôt. Comment l'horreur a-t-elle été possible? Comment l'humain peut-il délibérément condamner, torturer, exterminer ? Comment le Mal est-il possible ? L'une des raisons pour lesquelles j'écris des romans historiques est, j'imagine, liée à cette recherche, cette tentative de comprendre - pourquoi, comment. 
Il y a quelques années, au moment du quinquennat ultra-sécuritaire de Sarkozy, je me suis de nouveau interrogée sur cette époque, et plus particulièrement sur la montée du nazisme : Histoire D'un Allemand, de S. Haffner, Rêver Sous le 3ème Reich de C. Beradt, Un Si fragile vernis d'humanité, de M. Terestchenko. 
Et puis, l'an dernier, des circonstances particulières ont fait que je m'y suis de nouveau - franchement - intéressée. Au point, donc, de proposer à l'une de mes éditrices un projet de roman...
Drancy. Source : ajpn

Depuis le début de l'été, donc, j'écris avec la nausée. Parce que je n'ai plus une approche émotionnelle (avec les tripes) mais politique - et probablement philosophique ou/et sociologique -  de ces années-là. Je lis Derniers témoins, de Svetlana Alexievitch, compilation de souvenirs rapportés par des enfants survivants de la région de Minsk, sur l'horreur insoutenable des crimes commis par les Allemands à l'époque. Le Journal d'Hélène Berr, avec ses fulgurances si modernes. 

"C'est toujours la même histoire de l'inspecteur de police qui a répondu à Mme Cohen, lorsque dans la nuit du 10 février, il est venu arrêter treize enfants à l'orphelina, dont l'aîné avait 13 ans et la plus jeune 5 (des enfants dont les parents étaient déportés ou disparus mais il en "fallait" pour compléter le convoi de mille du lendemain) :  "Que voulez-vous, madame, je fais mon devoir!"
Qu'on soit arrivé à concevoir le devoir comme une chose indépendante de la conscience , indépendante de la justice, de la bonté, de la charité, c'est là la preuve de l'inanité de notre prétendue civilisation."

Et puis, je suis allée au Mémorial de la Shoah. J'ai découvert que la France, au lieu d'accueillir les réfugiés chassés de leur pays par les persécutions, la montée du nazisme, des fascismes, les parquait dans des camps de détention. Des fois que ce soient des espions, hein...
En France, on savait. Et on se voilait la face, même parmi les minorités. En Angleterre, Churchill a laissé faire. On faisait aussi des campagnes de propagande à vomir, qui stigmatisaient "le Juif", avec son gros nez, sa grosse bouche, sa fausseté, etc. On devançait la volonté des Allemands. On déportait, on punissait ceux qui s'opposaient. 
un autre élément m'a frappée, c'est à quel point RIEN n'était dit sur les Tziganes, les personnes LGBT, également déportées et exterminées par le régime nazi. 

Le parallèle avec l'horreur que subissent au quotidien les réfugiés de guerre et de misère, ceux que les médias désignent par "les migrants", ceux qui sont stigmatisés par leur couleur de peau, leur âge, parce qu'ils viennent de "là-bas", parce qu'ils nous paraissent différents.. ce parallèle m'a sauté aux yeux. Et l'horreur du délit de solidarité - il a fallu que le conseil constitutionnel  l'invalide pour qu'il ne soit plus appliqué - et ces gamins que les policiers - qui font leur devoir, n'est-ce pas - arrêtent à la sortie du collège ou du lyucée, ceux que trump de l'autre côté de l'Atlantique juge sans avocats,. Et je me dis que rien n'a changé. Si, une chose : l'extermination n'a plus lieu en Europe. Elle a pour nom guerre, dictature, famine, épidémie, elle se passe AILLEURS et ce sont nos gouvernements qui financent, avec des armes, des petits arrangements minables. Et je me dis que si la Solution finale avait été mise en place aujourd'hui, tout le monde aurait su, mais pas un n'aurait survécu.
Et ça me donne vraiment la nausée.

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Update : autre raison d'avoir la nausée, lorsque Macron assiste à l'entrée de Simone Weil au Panthéon,  refuse d'inscrire le droit à L'IVG (pour lequel elle a fait voter une loi, je le rappelle) dans la constitution et plébiscite l'enfermement de réfugiés dans des camps.
#MacronDegage