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vendredi 30 mars 2012

Dé...

... couragement.
... rision.
... à coudre.
... dramatisation (nécessaire).
... sobéissance (mon chouchou).
...bilité.
... biner.
... rouiller.
... route.
... à dix faces (the best!).
... scartes (autre chouchou).
Cette liste de "dé", non-exhaustive, n'est pas très utile, somme toute. Elle peut être complétée... ou pas. Mais en dehors de quelques mots, je la trouve assez négative. Assez négative pour ne pas être prise au sérieux, ou s'avérer le symptôme d'un gros besoin de prendre l'air (pas le large, et puis je ne suis pas une fille de la mer).
En attendant, et pour se remonter le moral (ou les bretelles) : 




dimanche 25 mars 2012

Venenum : extrait n°1, pour faire comme Fabien Clavel

Vous avez pu lire le début de Venenum sur le site de Gulf stream et j'en ai déjà parlé dans un précédent article de blog. me revoilà avec quelques éléments de réflexion (post-partum) en plus et un extrait. Venenum fait partie de l'excellente collection Courants noirs... des policiers historiques destinés...
- aux jeunes adolescents 
- aux adolescents
- aux jeunes adultes
- et aux adultes aussi
Une collection doublement difficile à situer (vous me direz, ce n'est peut-être pas étonnant que j'y sois...) parce que policier historique + jeunesse + pas tant jeunesse que ça...Sans frontière, donc. Et Venenum, je vous le donne en mille, est lui-même sans frontière dans un genre réunissant le polar et le roman historique... et le cape et d'épées. Et, avec un peu recul sur mes trois Courants noirs, je crois que c'est mon préféré. j'ai adoré travailler sur Noire lagune, entre autres parce que je suis accro à la renaissance italienne et à Venise ; Princesses des os était un double défi : un thriller se déroulant dans la Rome antique, avec la difficulté de "rendre" la vie et la mentalité de l'époque. Avec Venenum, j'ai découvert le siècle d'or de la Hollande, que je ne connais pas du tout... et je me suis plongée dans un 17ème siècle que j'adore : celui de la Fronde, des duels, du panache, de la philosophie, du Cid et même de Molière, en anticipant d'une dizaine d'années. Et à propos de Molière...

Nous voyageâmes une semaine en compagnie d’un couple mal assorti : Agnès et Georges de la Souche. L’homme était un barbon aux joues flasques, riche malgré des habits élimés jusqu’à la trame et une perruque miteuse. Son épouse, à peine plus âgée que moi, avait les épaules voûtées, l’oeil humide et apeuré d’un agneau que l’on mène au sacrifice. Son seul plaisir était de flatter l’encolure des chevaux de l’équipage, quatre hongres à la robe baie, à la croupe large et aux fanons couverts de poils épais. Quand nous ne lisions pas, René et moi-même étions fort occupés à disputer – en latin car il estimait que je me devais sans cesse exercer dans cette matière – du sujet qui nous divisait : la nature des animaux, leur capacité de pensée. Agnès, je le voyais bien, sans rien saisir de ce que nous disions, ne perdait pas un mot de nos altercations. Élevée au couvent sans autre apprentissage que la prière et la soumission, elle découvrait, fascinée, un monde nouveau et esquissa un maladroit début de rébellion. Le châtiment vint aussitôt : la voyant s’approcher des bêtes, monsieur de la Souche se précipita, la saisit par le bras et la traîna à l’intérieur du relais. Gagnant à notre tour l’intérieur de l’établissement, nous entendîmes des pleurs et des cris. Le soir venu, l’odieux individu descendit pour souper, seul. Agnès était punie. « Ainsi faut-il traiter le sexe inférieur, déclara- t-il fièrement à mon tuteur. Le bâton pour châtier, la récompense pour flatter l’obéissance. Vous feriez mieux, monsieur, de suivre mon exemple si vous souhaitez un ménage heureux. » 

Venenum (épreuves non corrigées).

lundi 19 mars 2012

Artemisia "G"entileschi

Artemisia Gentileschi
(Rome  1593 - Naples 1652)

Je ne t’en ai pas parlé parce que la lettre G était déjà bien occupée : par Olympe de Gouges, l’une des grandes oubliées de l’histoire, et par les Guerrilla girls, auxquelles j’en suis sûre Artemisia aurait été ravie d’appartenir. Mais, puisqu’il y a, depuis le 14 mars, et ce, jusqu’au 15 juillet prochain, une exposition qui lui est consacrée au musée Maillol, j’en profite pour t’en dire un peu plus à son propos. Contrairement à certaines de ses contemporaines contraintes à anonymat (Marietta Robusti, fille du Tintoret par exemple), Artemisia est très jeune encouragée par son père, Orazio Gentileschi, peintre lui-même. Artemisia est incroyablement douée (sa première version de Suzanne et les vieillards en témoigne). Mais voilà, Artemisia a beau être géniale, elle a un énorme défaut : c’est une fille. Si, je t’assure, c’en est un. Du moins, en Italie et à cette époque (ça l’est toujours, aujourd’hui, mais ailleurs… ) elle ne peut donc prétendre intégrer les beaux-arts. Orazio engage donc un artiste, Tassi pour lui servir de professeur. La suite : viol, procès humiliant pour Artemisia, départ précipité pour Florence, est très connue… au point d’avoir trop longtemps occulté l’œuvre de cette artiste à la fois géniale et scandaleuse, puisque elle peint essentiellement des sujets jusqu’alors réservés aux hommes (thèmes bibliques et historiques). Première femme à peindre ouvertement l’histoire et la religion, Artemisia impose son talent à une époque où les termes « femme » et « peintre » étaient incompatibles.


Pour tout savoir sur l’exposition : c’est par ici !

Mélenchon à la Bastille

Nous n'y étions finalement pas pour cause de Salon, mais en rentrant vers Bastille, à 19H et des brouettes (dans l'espoir de voir Indignados, qui ne se jouait dans aucun des cinémas de la place), Fabien et moi avons vu des affiches et des gens souriants.
Voici donc un extrait Médiapart de cette "prise de la Bastille" :

Rouge Bastille. L’«opération démonstration de force» voulue par le Front de gauche et son candidat Jean-Luc Mélenchon est un succès. Plus de 80.000 personnes ont défilé, dimanche 18 mars, entre la place de la Nation et celle de la Bastille, et c’est depuis le perron de l’Opéra que le héraut de «l’autre gauche» a prononcé son discours sur la VIe République.
© ES/LB
Un discours de seulement 22 minutes, que Mélenchon a voulu solennel, comme ses deux précédentes interventions en plein air et devant un auditoire massif (devant la place Stalingrad en juin 2011, puis à la fête de l’Humanité en septembre dernier). Le discours s’est inscrit dans la lignée de ce «socialisme historique» qu’il revendique face à la social-démocratie de François Hollande. Jean-Luc Mélenchon s'est donc mis dans les pas de 1789, du devoir d’insurrection inscrit dans la Constitution de 1793, de Louise Michel et de la Commune de Paris, de Jules Vallès et de son Cri du peuple, ou de la manifestation féministe du 14 juillet 1935, prélude au Front populaire.
L’ancien sénateur et ministre socialiste a présenté le cadre de sa VIe République. Son socle est l’égalité des droits, pour «refonder la France en refondant la République», via «une assemblée constituante strictement paritaire». Droit à l’avortement, à la «fin de vie», «droit du sol intégral», «règle verte pour annuler la dette écologique, plutôt que règle d’or»… Voici les exemples d’une constitution Mélenchon... Le tout conclu d’un «Vive la Sociale !» aux accents si désirés de Jean Jaurès. Longtemps menaçant, l’orage s'est finalement éloigné. «Ça aide d’avoir un mitterrandien comme candidat, plaisante un membre du service d’ordre, les forces de l’esprit sont avec nous.»
© ES/LB
En coulisses, le conseiller de Paris Alexis Corbière, l’un des lieutenants du candidat, se réjouit d’apporter la preuve «que la gauche est une langue qui se reparle», voyant en Mélenchon «le grand instituteur de l’histoire de la gauche». «C’est par l’élévation du débat politique qu’on reconscientise le peuple !», dit-il, convaincu de la pertinence du modèle latino-américain, «où au second tour on a souvent retrouvé ces dernières années un social-démocrate face à un homme de gauche, qui gagne à la fin».
Pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, «cet après-midi va marquer la suite de la campagne en général, pas seulement la nôtre ! Le Front de gauche n’est plus un appoint, mais le moteur de la victoire de la gauche».

Suite et discours sur Médiapart : cliquez par ici!

mercredi 14 mars 2012

Venenum

Je pensais attendre un peu avant d'écrire un billet sur mon prochain roman, à paraître le 26 avril prochain chez Gulf Stream éditeur (coll.Courants noirs). mais on m'a dit que les premières pages étaient consultables en ligne alors pourquoi attendre ? 


HIVER 1650. René Descartes meurt, officiellement d’une pleurésie. Mais Jana, sa pupille, connaît la vérité : il a été empoisonné. Par qui ? Et surtout, pourquoi ? Y a-t-il un lien entre son assassinat et la mise à sac de l’imprimerie où ses derniers écrits devaient être imprimés ? Et que contiennent les lettres codées qu’il lui a confiées ? Poursuivie par d’implacables tueurs, Jana n’a d’autre solution que fuir et trouver au plus vite le destinataire de ces courriers. Escortée par Conrad van Vries, ancien soldat au service de la France, Jana se lance dans une course éperdue qui, d’Amsterdam à Paris, la mènera au plus près des cercles du pouvoir, au cœur d’un complot dont le cardinal Mazarin pourrait bien être l’instigateur !

J'ai adoré travailler sur ce roman. D'abord, parce que Descartes.Pas le gars aux cheveux un peu gras (Lush n'existait pas, il faut dire...), austère et poussiéreux que certains se plaisent encore à présenter à leurs élèves ni le type austère et pontifiant que se sont appropriés certains (penseurs, de droite, catholiques proches de l'intégrisme... comme dirait Desproges, parmi ces termes, cherchez l'intrus). Mais Descartes voyageur, bretteur, moraliste (mais du côté de la vie), de mauvaise foi, bref, plus proche de Cyrano que de Pascal. Et plus enclin à pousser ses lecteurs à chercher quel chemin emprunter en la vie que suivre aveuglément sa méthode. bref, Descartes. Ensuite, l'époque : la Fronde, Louis XIV en fuite, Mazarin cible de complots, plus de mousquetaires, mais un beau bordel et, en hollande, le siècle d'or...Richesses venues des Indes, peintres, liberté de ton et de pensée... Il y a, dans Venenum, beaucoup de cape et d'épée.  Enfin, les thèmes.
"Quel chemin choisirai-je en la vie ?" Question que se pose Descartes dans le 3ème rêve des Olympicas,  Question que se pose Jana, l'héroïne de ce roman qui parle aussi de genre et de liberté... Et s'adresse autant aux adultes qu'aux adolescents.
Vous pouvez lire l'extrait choisi par Gulf stream sur ce lien.



lundi 12 mars 2012

Eclectisme



Ces derniers temps, on me dit souvent que j'écris beaucoup (en même temps, c'est mon métier et c'est toujours étonnant d'entendre cela... Un peintre peint toute la journée, un professionnel équestre monte chaque jour...) et dans des univers/ genres/ styles très différents, avec parfois une point d'inquiétude : "cela te rend difficile à situer". J'en suis parfaitement consciente, mais je me vois assez mal me cantonner à un style, et un genre. je crois que je finirais par étouffer. Comment faire, alors, pour gérer ? Il y a toujours l'option pseudonyme qui est envisageable, et très anglo-saxonne mais, même si elle m'amuse (je ne suis pas rôliste pour rien et les identités multiples, j'adore) elle me gêne aux entournures. Pour plein de raisons différentes. l'autre solution, c'est de compartimenter les dédicaces, mais c'est toujours difficile. La troisième, mais je ne sais pas si c'est une solution, c'est de considérer l'éclectisme comme une marque de fabrique même si cela signifie "faire ses preuves" en permanence (ah... la galère de l'album jeunesse...) et prendre le risque de se planter, de "dérouter". Un peu comme préférer le concours complet au dressage tout court ou au CSO... 
En ce moment, j'ai des envies de romances historiques, de thriller, de polars historiques, de fantasy, d'album jeunesse, de roman urbain, d'album jeunesse, d'abécédaire, de roman graphique, de bizarre et de bit'lit. Et puis, vient de se greffer un autre projet, là comme ça... Éclectisme, donc. Mot d'ordre du printemps 2012, et n'en déplaise aux fâcheux que la langue arabe (et ce qui s'y rapporte) dérange : INCH'ALLAH!



jeudi 8 mars 2012

8 mars : il fallait bien un petit extrait...

... de Précieuses, pas ridicules, histoire de mettre les points sur les i.

Depuis des années j’entends que le 8 mars, journée
internationale de la femme, n’a pas de sens.
En général, le macho rigole : « Pourquoi pas une
journée de l’homme ? Ça serait plus égalitaire ! »
Ceux qui sont mal informés râlent : « Maintenant,
ça sert plus à rien », ou « C’est commercial ». Pas
la peine de frapper les seconds mais, histoire de
mettre les points sur les « i », voici certains des
thèmes abordés à l’O.N.U. lors des célébrations
du 8 mars : Unir les femmes et les hommes pour mettre
fi n à la violence contre les femmes et les fi lles (2009),
Mettre fi n à l’impunité des auteurs d’actes de violence
à l'égard des femmes et des fi lles (2007), Égalité des
sexes et les objectifs du millénaire pour le développement
(2003). Et puis, cette journée internationale, initiée
par la journaliste féministe allemande Clara
Zetkin (1857-1933), a plus d’un siècle. Partout,
c’est l’occasion de célébrer celles qui ont participé
ou participent à l’histoire de l’humanité, mais
aussi de faire le point et de s’interroger sur ce qui
reste à faire en matière d’égalité, de dignité, de
liberté et de justice. Entre le « premier » 8 mars et
aujourd’hui, ça fait 102 ans. Il y a eu beaucoup de
choses de faites. Mais crois-moi, il y a encore du
boulot !

Beaucoup de boulot, même, au vu de certaines féministes qui, cautionnées par un journal d'information déjà bien orienté, expliquent qu'il faut vivre ensemble, que c'est dépassé ou signe d'échec, ou encore, gadget politique. C'est oublier que la journée du 8 mars est internationale, que le "vivre ensemble" n'est pas acquis, ni en France ni dans le monde où l'on assiste à des régressions et prises de position assez alarmantes, de l'Espagne conservatrice aux extrémismes religieux - y compris catholiques... dois-je rappeler l’excommunion de cette fillette brésilienne qui a avorté après un viol ?, y compris juifs puisqu'un courant en Israël semble vouloir renvoyer les femmes à leurs foulards et leur aspirateur - et la régression actuelle des acquis... De l'écart des salaires (27%) aux emplois précaires (eh oui, les femmes sont bien plus touchées), des fermetures de maternité (et donc de centres IVG) aux manques de soutien aux MPFF, aux propositions de non-remboursement de l'IVG ou encore femmes violées (130 000 en 2008)... Et encore, ça c'est juste en France. Parce que le 8 mars est une journée internationale (et, oui, en cliquant sur le mot ça fait un lien). Contrairement à ce que tendent à vouloir faire croire la plupart des média, et de ce que croient certain(e)s, il ne s'agit pas du pouit annuel de femmes qui râlent ou revendiquent (mot de plus en plus haï, on se demande pourquoi) mais de faire un bilan (mot cher à nos économistes) annuel, un état des lieux et de mettre en place des réformes (constructives, elles, contrairement à ce que proposent les mêmes  "experts" invités sur les plateaux télé depuis 20 ans et vous pouvez cliquer ici pour vous faire une idée de ce dont je parler).
Journée internationale de la femme : bilan du travail accompli, propositions, réformes. Tout de suite, ça fait plus sérieux, hein ? 
Allez, je termine cet article par un petit lien vers le bilan de 5 ans de sarkozysme en matière d'égalité homme-femme : sur ce lien.
Et non, les média comme Le Nouvel obs ne sont absolument pas de parti-pris... Pas du tout.

mardi 6 mars 2012

Récupération, racisme, ridicule

Mon amie Stéphanie, par mail, m'a alertée sur le dangereux double sens d'une pétition de 30Millions d'amis demandant l'étourdissement des animaux avant l'abattage. Pétition que j'avais signée. Je l'aurai bien fait pour un ajout "et qu'ils soient élevés dans des conditions normales, et qu'ils soient nourris autrement qu'avec des merdes industrielles, des antibiotiques et de la farine animale (le retour)", mais bon, si l'étourdissement peut être déjà pratiqué correctement et éviter un minimum de stress et de souffrance, zou. Je signe, je passe à autre chose (en l'occurrence, l'écriture de mon nouveau roman) et donc... Donc, je me retrouve complice involontaire de propagande raciste, dégueulasse, visant surtout à rassembler "les bons Français" autour d'une problématique qui ne préoccupe Guéant et consorts qu'en période d'élection, quand cela peut rapporter des voix d'extrême-droite... Tout en continuant à flatter Chasse, pêche et traditions - qui eux, abattent loups et ours sans vergogne, parce que décimant des troupeaux, dangereux, sur leur chemin, confondus avec un lapin... et de temps en temps, par accident (et coup dans le nez) flinguent un gosse de douze ans. 
mai bref... Voilà mon extrait Médiapart du jour :

Ca avait commencé comme une de ces provocations rituelles, dont le ministre de l'intérieur (et des cultes) est désormais coutumier: «Accepter le vote des étrangers, c'est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines», avait dit le ministre lors d'un déplacement près de Nancy.
Promptement relayée, l'outrance avait occupé le week-end et l'on croyait être entré dans une nouvelle «séquence» de la campagne, lorsque la polémique est montée d'un cran. Le premier ministre, François Fillon, a étendu le débat à la cacherout, déclarant sur Europe 1 que «les religions devaient réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé». Provoquant illico la réaction du Conseil représentatif des institutions juives de France – «quand on est premier ministre, on a une parole officielle. Nous sommes dans un pays de séparation de l'Eglise et de l'Etat» – et de l'Union des étudiants juifs de France qui s'est déclarée «choquée».

Moi aussi. Ne serait-ce parce que dans un tout autre contexte, et dans la bouche d'autres personnes, je suis on ne peut plus d'accord avec l'intention de laïcité et l'abandon de coutumes inacceptables pour la femme que je suis.
Mais voilà. Nous ne sommes pas dans un contexte "normal". Nous sommes dans un contexte électoral où il est de bon ton de stigmatiser "l'étranger", qui égorge le mouton dans sa baignoire, lapide ses quatre femmes et immole sa fille qui refuse de porter le voile (tout en préparant un attentat). Et, en période électorale, la récupération est de bon ton.
Il y a quelques mois, Marine le Pen utilisait des arguments féministes (en réalité empruntés à l'extrême-droite des pays du Nord) pour faire campagne "contre les coutumes arriérées de certaines religions"... On sait ce qu'il en est, elle qui verrait bien le retour des traditions pétainistes... (cf. Précieuses, pas ridicules, la lettre K.- comme KKK - ou I comme IVG - un peu de pub ne fait pas de mal). La démarche aujourd'hui employée n'est pas si différente...


Puis le candidat de l'UMP et néanmoins toujours président de la République, Nicolas Sarkozy, à Saint-Quentin dans l'Aisne, a affiché sa volonté de placer la question au cœur de son agenda: «Le premier sujet de préoccupation, de discussion des Français, je parle sous votre contrôle, c'est cette question de la viande halal», a-t-il déclaré, préconisant l'étiquetage systématique du mode d'abattage. «Quant aux cantines scolaires, elles sont tenues au principe de la laïcité, je m’opposerai à toute évolution allant dans un sens contraire, a-t-il indiqué. La laïcité, c’est un principe de respect de toutes les croyances. C’est notre façon à nous de distinguer le spirituel et le temporel. C’est une affaire de civilisation, la nôtre. Cette exigence civilisatrice permet à chacun d’être libre.» 


... surtout quand on sait que le "président-candidat" (joli substantif épithète, soit dit en passant) s'est fait nommer chanoine au début de son mandat et a quand même déclaré, à Latran en 2007 : "dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s'il est important qu'il s'en rapproche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance."
En matière de laïcité, ça se pose là, non ? 

Certaines lectrices et certains lecteurs s'offusqueront peut-être de voir sur un même plan récupération féministe et récupération de la cause animale... Mais en même temps....


On peut également se référer à l'une des quiches du mois de causette, où une pub pour un restaurant canadien comparait une jolie femme et un bon steack. Et si vous voulez plus de parallèles, drôles et intelligents c'est par ici.
Pour en revenir à mes moutons, à savoir l'étourdissement des animaux et l'énième détournement de problèmes éthiques par des politiques fascisantes : la religion musulmane prône le respect de l'autre - quel qu'il soit. Je copie-colle des extraits d'un article de baldadislam.com :

 
« Il n’est bête sur la terre ni oiseau volant de ses ailes qui ne forment des communautés semblables à vous [humains] ! » (6 : 38).

En vertu de ce qui précède, les « communautés » animales font l’objet d’un soin particulier chez les juristes musulmans, qui considèrent dans le principe toutes les espèces comme protégées.

Ainsi, il est interdit de tuer un animal par pur plaisir, et la chasse n’est permise que dans le but de nourrir l’homme, non pour se distraire ; appliquant une parole du Prophète (Paix et Bénédiction sur Lui), les hommes ne doivent pas frapper les animaux sur la face, car « ils prononcent la louange de Dieu », et il est interdit de maudire un animal domestique. Puisque les animaux souffrent au même titre que l’homme : leur mise à mort, qui a suscité beaucoup de débats théologiques, ne peut se justifier qu’en raison d’une dispense accordée par Dieu à l’homme ; elle doit donc répondre à des normes rituelles précises. ».
 
L’islam reconnaît chez l’animal une conscience évoluée. L’animal est doté d’intelligence, il souffre, il connaît Dieu, il a conscience de la mort et sera ressuscité comme les humains :
 
« Pas de bêtes sur la terre, ni d'oiseau volant de ses deux ailes qui ne constituent des nations pareillement à vous ; dans le Livre, Nous n'avons absolument pas omis la moindre chose et puis vers le Seigneur, ils seront rassemblés » (Coran VI, 38).
 
La grande considération du bien-être de l’animal est aussi très bien illustrée à travers des histoires authentiques du prophète de l’islam (Paix et Bénédiction sur Lui), dont quelques exemples sont cités ci-dessous :
 
· Al-Boukhari et Mouslim rapportent qu’un jour, des enfants avaient attaché un oiseau vivant en le prenant pour cible. Ibn Omar, disciple du prophète (Paix et Bénédiction sur Lui) s’exclama : « Le Prophète a maudit celui qui se sert comme cible de tout être vivant ».
 
· Le Prophète (Paix et Bénédiction sur Lui) a beaucoup insisté sur le fait de ne pas abuser des animaux qu’on utilise et qu’on côtoie. D'après l'islam, l'homme a certes le droit de tirer profit des ressources de la terre, mais il a le devoir de le faire en bonne intelligence et avec bonté. C'est pourquoi organiser des combats entre animaux et se divertir de ce genre de spectacles est indigne d'un être humain. "Le Prophète a interdit d'organiser des combats entre animaux" (rapporté par at-Tirmidhi, n°1708, Abou Daoud, n°2562).
 
· Le Prophète (Paix et Bénédiction sur Lui) raconta également comment une personne fut jetée par Dieu dans la punition de l'au-delà pour avoir fait volontairement mourir de faim une chatte : « Ni elle ne l'avait nourrie, ni elle ne l'avait libérée pour qu'elle se nourrisse elle-même. » (rapporté par al-Boukhari, n°712, Mouslim).
 
Il raconta par ailleurs qu'une autre personne, ayant donné à boire à un chien que la soif terrassait, obtint le pardon de Dieu pour ses péchés. « Serions-nous récompensés pour les animaux? demandèrent alors au Prophète ses Compagnons. - Pour (le bien fait à) tout être vivant il y aura une récompense » répondit le Prophète (rapporté par al-Boukhari et Mouslim).
 
· Le transport des animaux doit se faire sans abus. Ainsi, le Prophète (Paix et Bénédiction sur Lui) a dit: « Lorsque vous voyagez dans une contrée verdoyante, donnez à votre chameau la part qui lui revient de la terre. Et lorsque vous voyagez dans une contrée sèche, pressez-vous afin de préserver les capacités de votre monture » (rapporté par Mouslim, n°1926, at-Tirmidhi, n°2858, Abou Daoud, n°2569)
 
· Lorsqu'il faut mettre fin à la vie d'un animal, le Prophète (Paix et Bénédiction sur Lui) a demandé que cela soit fait sans le faire souffrir inutilement. Il a ainsi interdit de tuer par le feu (rapporté par Abou Daoud, n°2675).
 
Il a aussi demandé, à propos d'un cas de nécessité justifiant l'abattage d'un animal, que l'on mette celui-ci rapidement à mort (Sahih at-targhib wat-tarhib, n°1076).
 
Ayant vu un jour quelqu'un qui avait immobilisé la bête puis aiguisait son couteau devant elle, il lui fit ce reproche : "Tu veux donc la faire mourir deux fois? Pourquoi n'as-tu pas aiguisé ton couteau avant de l'immobiliser?" (Sahih at-targhib wat-tarhib, n°1075).


Eh oui - on est très loin de l'image galvaudée par des partis de droite et de droite extrême, non ? Et on se dit même qu'en matière de protection animale, on a quelques progrès à faire! Bon, toujours en matière de moutons, d'idées reçues et de mauvais esprit... Vous savez qu'un des grands arguments des adversaires du végétarisme et aussi de ceux qui tournent en dérision la protection animale ou l’assimilent systématiquement à l'extrême-droite ont coutume de dire que Hitler et les nazis adoraient les animaux. Je vous laisse sur cet article sur le prétendu végétarisme d'Hitler et son affection particulière pour les chiens... C'est ici.