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mercredi 28 décembre 2011

URGENCE RESF ou... La Justice en question.

La huitième arcane, La Justice ou son contraire. Ci-dessous, surtout son contraire.

La Préfecture de Police de Paris est sourde à nos interventions depuis hier soir. 
M. MO a été extrait du CRA de Vincennes et il est en route pour Roissy. 
M. MO est arrivé en France depuis 10 ans, il était alors âgé de 18 ans. Il y a fondé une famille. Ses jeunes enfants Félix, 3 ans, et Soufia, qui aura 2 ans en février, sont privés de leur père depuis 34 jours. Le petit Félix a "fêté" son anniversaire le 15 décembre sans son père. Félix et Soufia et leur mère Hongxia ont passé Noël dans l'angoisse. Merci à tous d'appeler (en restant courtois malgré tout) la préfecture de police pour dire que vous n'acceptez pas qu'une famille soit démembrée au nom de cette politique indigne.
Appelez la Préfecture de Police : 01 53 71 53 71
Demander :
M. Quastana, directeur de la police générale ou M. Julliard, directeur du service des étrangers. 

Tant que l'avion n'a pas décollé, ce n'est pas trop tard !

lundi 26 décembre 2011

Samba, nécromants et girlz in books

Parce que la 8ème arcane du tarot, c'est la justice (la force chez les Américain, je n'ai jamais compris pourquoi) et que cela m'obligerait à parler de choses sérieuses et qu'objectivement, je n'ai pas vraiment le temps d'écrire un article de fond en ce moment, je voudrai dans ce petit billet évoquer deux de ces prochaines publications, avec d'autant plus de plaisir qu'elles sont collectives.

La première est le jeu de rôles Nécropolice, à paraître début 2012 dans la collection Intégrales des éditions Les XII singes (système Dk). Nécropolice est un jeu de Fabien Fernandez,illustré par Elvire de Cock. Outre Fabien, ont participé à l'écriture (enchaînés et roués de coups) : Benoît Attinost, Sandy Julien et moi-même qui avions déjà travaillé ensemble sur COPS. Une histoire de famille, en somme! Et surtout, un vrai plaisir, de re-bosser ensemble sur un projet différent. 

 un croquis d'Elvire...


Nécropolice, c'est quoi ? Un jeu de flics, mais pas que. Un jeu de nécromants, aussi. Un jeu qui a pour cadre Rio de Janeiro, et dans lequel, quand on est nécromant, on a une chance de trouver une place bien au chaud - enfin, façon de parler... -dans la section medium.... une unité très spéciale de la police fédérale brésilienne créée pour lutter contre le trafic de drogue. Pour en savoir plus, allez faire un tour sur le blog de Fab et posez lui toutes les questions que vous voudrez.

La deuxième publication - avec une date précise : 23 février 2012 -, et dont je suis très fière, c'est Précieuses, pas ridicules!  un abécédaire que je pourrais presque sous-titrer "art, sexe et féminisme". Précieuses, pas ridicules, s'inscrit dans la collection Et toc! dirigée par Paola Grieco chez Gulf stream ( à ce propos, jetez-vous sur T'es rock ou t'es ringue, de Béatrice Egémar et Emmanuel brousse, il est excellent).


Avec cet abécédaire, plus question de prendre de pincettes ! Plus de tabous pour parler des femmes, de leur histoire, de leurs oeuvres et de leurs droits. Au fil des pages, romancières, super héroïnes, «quiches de Molière» et «cruches psycho-rigides» donnent un aperçu du beau sexe. À toi de décider si tu es plutôt Lara Croft ou Shane (L World), Madame de Merteuil ou une Guerilla Girl. Tu découvriras un autre sens de «KKK», le pouvoir du «Non !», quelques dates capitales et beaucoup de références à des livres, films et séries qui parlent de femmes. Autant d’articles qui feront regretter aux hommes d’avoir laissé les femmes apprendre à écrire !


Précieuses a été pour moi l'occasion d'une très belle rencontre avec Stéphanie Rubini, qui a réalisé toutes les illustrations et a donné des ailes à l'ouvrage. 


Bon, oui, dit comme ça c'est un peu ... quiche... Disons que nous avons apporté chacune une moitié d'âme et que ça colle parfaitement. D'ailleurs, nous avons deux autres projets en commun. Chez Gulf stream. Un autre  abécédaire et un... chut, c'est un secret. En attendant, je profite de ce petit blog pour remercier Paola qui a permis à ces Précieuses de voir le jour... Et je vous convie à aller  faire un tour sur le site de Stéphanie : par ici.


samedi 24 décembre 2011

Nuit brûlée/ extrait de Noël

Empruntant l'idée à Fabien Clavel, j'ai décidé de vous proposer d'ici le 8 février - jour officiel de sortie du roman - trois extraits de Nuit brûlée.
Pour Noël, voici le premier. Et il parle de désir...


À peine rentré, Itzan prend les mesures nécessaires pour protéger les siens de la tourmente à venir, demande des inventaires, indique les passages les plus exposés afin qu’ils soient calfeutrés. Ciril l’homme-chien et le vieillard aux oreilles de chauve-souris trient le butin trouvé dans les sous-sols de l’abri improvisé : salamandres multicolores oubliées par dizaines dans des cartons et souvent brisées ; besaces de cuir décorées de perles ou de motifs semblables à ceux que l’on trouve sur les murs du Nid ; verroteries brillantes, dont s’emparent aussitôt Amalia et les autres femmes. Ciril aide la Mutante à la peau d’or à passer plusieurs colliers. Ravie, celle-ci virevolte, bras levés au-dessus de sa tête, dans des flaques de lumière vert émeraude et turquoise. Ciril la dévore du regard.
Indifférente à son amour, Amalia ne danse que pour Itzan.
Sont-ils amants ?
L’idée me fait horreur. Pourtant, je n’ai pas échangé plus de quelques mots avec lui. Il est beau, c’est vrai, avec son pelage de jais et sa longue crinière noire. Ses iris verts, brillants, me troublent chaque fois que je les sens se poser sur moi. Mais Itzan est mon ravisseur, Itzan retarde mes plans. Fin d’une histoire, qui n’en est pas même à ses balbutiements. Comme s’il devinait mes pensées, l’homme-panthère lève les yeux vers moi. Sans ciller, je lui retourne son regard, m’efforçant d’ignorer la brusque sécheresse de ma bouche et la brûlure au creux de mon ventre. 
Soudain, il se détourne.
— Qui a raccourci les chaînes de Ximena ?
Ximena. Toujours cette façon de prononcer ce nom, comme s’il savait depuis longtemps que ce n’est pas le mien. Amalia s’immobilise, le toise d’un air de défi.
— Elle s’est montrée violente : il fallait bien la punir !
— Et où est passé le rideau qui lui permet de s’isoler ? gronde-t-il, lui saisissant le bras. Il fallait aussi l’humilier, c’est ça ?

jeudi 22 décembre 2011

Le Chariot

Un cocher (ou une cochère) couronné mène un attelage doré tiré par deux chevaux. L'un bleu, l'autre rouge. Encore lame que j'aime bien : c'est celle du chemin parcouru et du chemin à venir une possible réponse au Quel chemin suivrais-je en la vie des Idylles d'Ausone, un écho à la métaphore de l'adolescent au carrefour des chemins et au gnôti seauton gravé sur le temple d'Apollon, à Delphes), des choix effectués - positifs - et d’une certaine maîtrise : la raison sur les passions, certes , mais pour moi cela s’approche plus d'une acceptation de soi. Union de la lumière et des ténèbres, du conscient et de l'inconscient, etc. et acceptation progressive de qui nous sommes pour continuer à bien mener son Chariot



Des exemples, un peu légers (tirés d'une expérience toute personnelle, bien sûr) : Glee et The Wire, Lush et manuel de médecine légale, Bit'lit et Proust (ou Vivien), orange et rose (si si, Francis B., c'est possible...), thriller et fantasy, fiction et essai, Rocky Horror Show et Sonia Wieder-Atherton. 
Et vous, quels sont vos paradoxes"unis" ?

mardi 6 décembre 2011

Les dernières dédicaces de l'année

... auront lieu :

Mercredi 7 décembre 2011 de 15h30 à 18h30 - Salon du livre jeunesse de la Mairie du 7e arrondissement de Paris, stand de la librairie Tome Dom, salle n°3 - avec Nicolas Cluzeau et l'illustratrice Mélanie Delon
Nos livres : Avant les ténèbres, Lame de corsaire, Nuit tatouée, noire lagune, etc.

Samedi 10 décembre de 14H à 18H avec Nicolas Cluzeau-  Librairie des 4 chemins  

31, rue de la Clef 59 000 Lille.
Nos livres  : Avant les Ténèbres, Le dit de Cythèle, Lame de Corsaire, Nuit tatouée, Matricia, Cytheriae,etc.  

... et promis, j'essaierai d'éviter de vous refiler ma crève! 

 

lundi 5 décembre 2011

La Marque du trident



Je vous disais, en septembre, tout le bien que je pensais de Banquises de feu, premier tome de La Saga de Sakari de Guillaume Lebeau. J'ai terminé le deuxième opus, La Marque du trident, et mon impression reste inchangée. Cette fois, Guillaume Lebeau explore la mythique Atlantis et l'ombre de Mû, non moins mythique continent, plane, menaçante, au-dessus des héros. Sakari, Kaspar et les derniers Thuléens ont trouvé refuge dans une ancienne cité. Là, ils rencontrent Niobé, dernière survivante de l'île... Les révélations de la jeune fille - les océans menacent d'engloutir le monde - poussent Sakari et Kaspar à regagner Inuktikut, à la recherche du précieux métal qui pourra peut-être freiner la montée des eaux. Je n'en dévoilerai pas plus, d'autant que mon cerveau est un peu embrumé, là maintenant tout de suite, mais sachez que cette Marque est d'autant plus captivante qu'elle joue très intelligemment avec ces civilisations légendaires, et offre des personnages véritablement attachants, souvent empêtrés dans leurs propres contradictions, ainsi qu'un mélange de pudeur et d'orgueil dont ils peinent, sauf en présence de Bisoo, le chamane, à se départir. Niobé, la nouvelle venue, de culture et d'éducation complètement différente, offre un contraste frappant avec Sakari et Kaspar, et utilise sa propre effronterie pour mieux les déstabiliser (et séduire Kaspar).
Comme Banquise de feu, ce deuxième tome va au-delà d'une réappropriation des mythes et d'un captivant récit, puisque Inuktikut dévasté est rongé par les océans, puisque le pays des Ursus n'est plus, et que ceux-ci, privés d'une part d'eux-mêmes, ne sont plus que des ombres errantes... Un peu comme notre terre, un peu comme les pôles, un peu comme le peuple Inuit décimé par une prétendue civilisation qui les enferme et les alcoolise et les ours, réduits à l'état de charognards et mendiants par les villes...
Et si vous voulez en savoir plus en attendant un troisième tome, qui, espérons-le, ne tardera pas à venir, allez faire un tour sur le site consacré : Ici!



vendredi 2 décembre 2011

L'Amoureux



Sixième arcane, représentant un homme entre deux femmes, l'une blonde l'autre brune, L’Amoureux est si l'on dépasse les clichés inhérents à sa représentation même, une lame assez agréable à interpréter, puisqu'elle évoque l'hésitation, mais surtout le choix. Et le choix - de l'adolescent au carrefour des chemins chez Parménide (entre la vérité, la doxa et le néant), d'une nouvelle paire de chaussures, du bien ou du mal, de l'autre, de soi, de la vie et/ou de la mort, d'un candidat (cf. l'avant-dernier n° de Causette, pour la BD ad hoc), d'aller de l'avant ou de tourner en rond, etc. - le choix, donc, est quelque chose d'assez génial, fondamental, dangereux aussi. Le choix est ce qui nous appartient... ce qui est de l'ordre du libre-arbitre, de la singularité constituante de notre psyché (y compris le fait de vivre sans choix qui est un choix en soi), c'est pourquoi NE PAS AVOIR LE CHOIX ou plus exactement ÊTRE PRIVE DE CHOIX est quelque chose de particulièrement ignoble, mutilant (oui, je sais, c'est un néologisme utilisé comme ça), culpabilisant parce qu'on ne peut s'empêcher de se dire "mais j'aurais pu", souvent les autres d'ailleurs sont là pour le rappeler (ou comment transformer les victimes en coupables... encore un très bel article dans le n° de juin du mag Causette). 
Et la privation de choix peut être de maint ordres différents - y compris psychique, y compris à chercher dans ce que l'on nomme parfois trop gentiment "roman familial" mais qui peut s'avérer prison traumatique - y compris politique ou économique (les deux vont bien ensemble) quand le monde devient fou autour de soi, ou insupportable (guerres), y compris quand une menace physique nous ampute de ce choix...
Voilà, c'était la réflexion du jour sur L'Amoureux, loin de "blond(e) ou brun(e) ?", finalement.


jeudi 1 décembre 2011

En attendant L'Amoureux : deux dédicaces

... en région parisienne. 

Samedi 03 décembre à 15H  - Librairie lettres Voisines
2 rue des Tilleuls
78960 Voisins-le-Bretonneux 

Quoi ? Nuit tatouée, Matricia, Princesses des os, etc. 

Dimanche 04 décembre de 14H à 18H - Salon du livre de Boulogne-Billancourt
Espace Landowski – 28 avenue André- Morizet . 

Quoi ? Nuit tatouée et Noire lagune

lundi 28 novembre 2011

CRA : indignez-vous!

Moins sympa que Le Pape, le billet d'aujourd'hui. C'est juste l'extrait du blog de Fini de rire... 

Les déclarations répétées du ministre de l'intérieur annonçant des mesures de plus en plus dures contre le séjour des étrangers ne sont pas toutes de la com'. Les actes suivent. Aujourd'hui, nous vous reparlons de ce qui se passe dans les centres de rétention administrative et des résistances qu'ils suscitent.

Les CRA (centres de rétention administrative) existent depuis une trentaine d'années. Rouages clés de la politique d'expulsion des étrangers, leur justification est que la Police aux frontières (PAF) doit pouvoir garder sous la main les personnes qu'elle cherche à "reconduire à la frontière" de leur pays d'origine, le temps de s'organiser: il faut un passage en bateau ou en avion (parfois spécialement affrété), une escorte et, surtout, si l'étranger a pu soustraire son passeport aux recherches de la police, un laissez-passer que délivre (ou pas) le consul du pays de nationalité. La police n'a "que" 5 jours avant que le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) vienne juger de la légalité de l'interpellation qui a conduit là l'étranger. Et elle n'a ensuite "que" 20 jours pour parvenir à l'expulser (ou le "déporter", comme on dit à la PAF) avant un deuxième passage devant le JLD, qui peut encore prolonger l'enferment de 20 jours, non renouvelables cette fois. Alors qu'il est reconnu que tout se joue dans les deux premières semaines d'enfermement. Au total, la privation de liberté peut atteindre 45 jours.
Souvent, les personnes ainsi retenues ont été arrachées à une vie sociale et familiale tout à fait banale et normale, à ceci près qu'elles n'avaient pas le droit de vivre dans ce qu'elles avaient cru être le pays des droits de l'homme. La vie dans les CRA est strictement encadrée dans le temps et dans l'espace, sous la menace de l'expulsion qui peut survenir à tout moment, avec ou sans préavis. Alors, dans les CRA, on désespère, on s'automutile, on se suicide, on met le feu. Les incidents et les drames sont le quotidien de ces lieux maudits.
Les CRA et leur cortège de violences sont régulièrement évoqués sur Mediapart (taper CRA dans la lucarne du moteur de recherche) et ailleurs. En ce moment même une famille, retenue au CRA du Mesnil-Amelot, spécialement équipé pour recevoir les enfants, vient de voir son séjour prolongé de 20 jours. Alors que toutes les familles qui les y ont précédées depuis l'ouverture ont été libérées, la PAF va-t-elle enfin "réussir"?
A l'intérieur comme à l'extérieur de leurs barbelés, les CRA sont pourtant l'objet d'un activisme constant, juridique ou, tout simplement, civique.
Ainsi, le Syndicat de la Magistrature publie un dossier intitulé Pour les migrants: l'expulsion, la prison ou la mort? Le propos de ce passionnant dossier englobe aussi le fonctionnement de la forteresse Europe. Pour s'en tenir à la politique dont les CRA sont l'outil, relevons quelques remarques, où le style inimitable de la magistrature fait frissonner.
"L’enfermement n’apparaît donc pas comme une fin en soi, à la différence de l’emprisonnement qui constitue l’aboutissement du processus pénal visant à la sanction d’une infraction. Il apparaît seulement comme le moyen de parvenir à une autre fin, une simple étape dans le processus qui se donne pour objectif de repousser les migrants. Ainsi, la privation de la liberté de mouvement n’apparaît-elle, a priori, que comme la conséquence secondaire d’une logique purement administrative et non pénale. La punitivité ne constituerait donc, de ce point de vue, qu’un sous-produit ou un produit dérivé d’un enfermement qui poursuit d’autres buts.

Ben voyons. 
L'intégralité de l'article peut se lire sur ce lien. Vous pouvez, si vous ne savez pas quoi faire, ou simplement que vous voulez en savoir plus sur la politique d'expulsion des différents gouvernements en france et à l'étranger, lire Désobéir avec les sans-papiers


Et si vous avez besoin d'un coup de fouet : Histoire d'un allemand



Vous y trouverez de curieuses similitudes avec l'actualité...

samedi 26 novembre 2011

Le Pape

Dans les tarots de Marseille, Le Pape est une carte plutôt bénéfique. Bonheur, protection, etc. Pour moi, qui durant quelques années ai tiré les cartes, mais j’imagine que cela est vrai pour tous ceux qui s'essaient de près ou de loin à la cartomancie, il existe des lames toujours positives  (et d'autres, au contraire, toujours négatives) : pour moi, Le Pape, cinquième arcane, joue ce rôle. 
Je ne saurai comment l'expliquer de façon rationnelle, mais ce que je peux dire, c'est que cette semaine, tout va bien.  
Je n'ai pas nécessairement envie d'en dire plus, mais parce que ça a un lien, que les chevaux - et en particulier mon Keyrann - sont mes "papes" ou mes "soupapes"... Je vous livre les dernières photos de Keyrann, prises par Paule et Salah, du ranch Aïn Soltane. 

Et j'en profite pour vous parler un peu du ranch Aïn Soltane. Situé à Sebaa Aioune, une bourgade de la région de Meknès, il a été fondé par Paule et Salah il y a quelques années. Keyrann et Aïdane, son copain d'écurie, y ont emménagé en juin dernier. Paule et Salah, en plus d'être amoureux des chevaux, sont de véritables professionnels qui ont à cœur le respect et le bien-être des chevaux, et des cavaliers. Ancien jockey et entraîneur de champions (de courses, mais aussi de concours de beauté), Salah est ce que les américains appellent un "whisperer", un "chuchoteur". Là-bas, et je le signale parce que, que ce soit au Maroc ou hélas en France, ce n'est pas toujours le cas,  les chevaux ne sont JAMAIS frappés. Même s'ils font... des bêtises. Je me souviens encore de l'arrivée de Keyrann, là-bas. Un quart d'heure à peine après être descendu du camion, profitant d'un instant d'inattention, il s'échappe de son box, se cabre à côté de la jolie Safia (pur-sang arabe), juste pour voir la réaction des gens. Nous l'avons rentré tranquillement dans son box, personne n'a crié, Imad, le palefrenier, au lieu d'être impressionné, riait. Et Keyrann, penaud, n'a pas recommencé. Salah est également l'une des rares personnes en qui j'ai complètement confiance concernant mon cheval. Parce qu'on ne dirait pas comme ça, mais Keyrann a beau être adorable, c'est un entier dominant, qui peut profiter de la moindre hésitation de son cavalier pour n'en faire qu'à sa tête. Quant aux autre chevaux, qu'il s'agisse de pur-sang arabes ou de "laoudane diel caroussa" (arabe-barbes sans papiers), tous sont acceptés et aimés pour leurs qualités, pour ce qu'ils sont, et là encore ce n'est pas toujours évident... 
Là-bas, j'ai monté l'adorable Rémi, Koba le sage, Timhadit la douce, Vagabond aux longues foulées... 

Lien vers le ranch : cliquez ici 

Au ranch Aïn Soltane, il y a des leçons en carrière, des balades et des randonnées... Sous le signe du "Pape", du rêve et du bien-être cheval-cavalier. Tentés ?

mardi 22 novembre 2011

Contes du monde : une belle initiative

... des éditions du Riez.

Contes du Monde


3 € sur chaque ouvrage vendu seront reversés à l'association BIBLIOTHEQUES SANS FRONTIERES







date de parution : novembre 2011
ISBN : 978-2-918719-04-5
prix de vente: 16 euros
Format : 14 *20 cm - 220 pages
au sommaire :

- Cyril Carau
(L'Oiseau Roi & le Lion Magicien)

- Céline Guillaume
(Viva Amor)

- Yves Crouzet
(L'Echine du Monde)

- Vincent Milhou
(Vie & mort du Soleil)

- Ambre Dubois
(La fille aux clous)

- Christophe Nicolas
(Coccinelle)

- Nico Bally
(L'histoire du chanteur mélancolique & de Jacques le dresseur de Feux Follets)
- Charlotte Bousquet (Nach dem Krieg)

- Gabriel Feraud
(les Cinq Génies)
- Maëlig Duval (L'aquarium de Jules)
- Andoryss Mel (Miroir Lune)

- Sandrine Scardigli
(Tsigana - la Ballade de Katerina)

- Pierre Brulhet
(Le Long Puits)

- Olivier Boile
(Vassilissa & le cavalier de l'aube)
- Elisa Dalmasso (Des vacances si excitantes)
Illustration de couverture : Fabien Fernandez


Pour commander directement cet ouvrage : suivez ce lien

Je ne l'ai pas fait, mais j'aurais pu dédier ma nouvelle aux élèves de CV1 d'Efficom, années 2008 et 2009, avec lesquels j'ai visionné l'excellent mais terrifiant Allemagne année zéro, qui inspira le texte.

lundi 21 novembre 2011

A la Défense

Psyché a rejoint les Indignés de la défense, portes-paroles d'un bon nombre d'indignés de France et raconte comment cela se passe - c'est un ressenti singulier, elle insiste sur ce point - sur son blog. 
Un extrait ci-dessous :

Je vous parle depuis une petite boite en vrac.
Ma chambre, vrac complet. Des piles de vêtements trempés, de books en équilibre précaire au bord du crash, de cartons couverts de slogans, fruit d’essais ratés.
Ma chambre, jamais devenue si proche du pur point de chute. Choir dans le lit, sous la douche, pour chasser le froid. Le reste du temps, rire, humour un rien halluciné, que l’hiver a lancé son occupation OccupyBones.
Je vois de l’occupation partout. Occupy Hope, Occupy Books, Occupy the Minds, the World. Occupy Money, so money won’t occupy you. Occupy the ads, the walls. Occupy Art, Occupy Hearts.
Occupy yourself. C’est la base. Be the change. Be the light you want to see in the world. Be the lighthouse, standing tall in the wind, shining hope, shining change. Occupy the sky, to keep the big companies from colonializing it.
Occupy public space, occupy the parks, the plazas. Occupy interstices, and occupy open air. Occupy the voids, the gaps.
And learn to share, to live and breathe and dream and act there together.
Je vois des slogans partout, des affiches, des messages. La créativité, envahissante et tenace comme une plante sauvage, une mauvaise herbe. Ai vu des centaines de pancartes pousser sur le sol, tant stérile d’apparence, de La Défense. Se faire arracher par la police, et repousser aussi sec. Vous vous rappelez cette image d’Astérix, quand les Romains veulent construire une résidence de luxe dans les bois, arrachent des chênes que le druide replante chaque nuit, d’un gland magique ? C’est La Défense, et les gens y sont irréductibles, et encerclés. Par la police, certes, déployée en des moyens démesurés. Surtout, nous sommes encerclés de symboles à la gloire d’un monde abhorré, les tours gigantesques de La Défense.
On nous a dit, on nous répète, et je sais que certains d’entre nous le pensent également, que le lieu est mal choisi. Que c’est une copie mal pensée, mal dégrossie, de Wall Street, pour surfer sur la vague.

Et l'intégralité à découvrir sur son blog, en suivant ce lien.

vendredi 18 novembre 2011

L'Empereur

Je pourrais vous parler d'égo surdimensionné, de volonté de puissance, de tyrannie, de ceux qui nous gouvernent - notons que L'Empereur ici n'a pas de sexe, Sarko-Merkel même combat en ce qui concerne la Grèce et l'ultra-libéralisme en tous cas - et même évoquer la lutte pour le Trône de fer entre Lannister, Barathéon et autres grands malades (mâles ou mères, mais c'est un autre problème). Mais je n'en ai aucune envie. Parce que L’Empereur a aussi un côté positif aussi. Protecteur, confortable... rassurant... comme... un bon roman. 
Un roman de Fabien Clavel, par exemple. Comme ce tome 2 du Miroir aux vampires :La Légion des Stryges. j'y suis rentrée d'autant plus aisément que j'étais ravie de retrouver Léa, son héroïne. Une fille brillante, attachante, rentrant en hypokhâgne à Paris... Un peu amoureuse, malheureuse et stryge, certes mais quand même. Le choix de la deuxième personne du singulier - Léa écrit à sa sœur Bérénice - et le passé permet une proximité rassurante avec l'héroïne (identification, certes, mais décalée...) et certaines thématiques sont très familières à l'ex-hypokhâgneuse que je suis. Notamment, les traductions pompées dans les éditions bilingues concernant les langues anciennes et les nuits blanches. le choix d'aimer aussi. Ce n'est pas seulement qu'elle aime une fille, enfin, Sanguisuga, Nora, mais qu'elle la choisisse envers et contre tout qui est important. Et c'est ce qui fait une des forces de ce roman. Le choix de l'autre, la générosité. 
Bon, je pourrai disserter longtemps sur cet excellent cycle, mais j'ai un autre roman dont je sdouhaite parler, et un Venenum à écrire, so...
Je ne peux que vous le recommander chaudement. 
Un roman de Nicolas Cluzeau, également. Comme Avant les ténèbres, tome 1 de sa nouvelle tétralogie : Chronique de la Mort Blanche. Le familier confortable, c'est l'univers de fantasy de Nicolas. je le connais, je le retrouve, je m'y sens bien. Le protecteur... C'est la confiance que j'ai en son talent de conteur et d'écrivain. c'est encore une fois la proximité de certains thèmes : ici, la maladie. Parce que Avant les ténèbres secoue. Style nerveux, pas de pitié, pour des personnages très attachants, sinon ce n'est pas drôle. Parmi ceux-ci, l'héroïne bien sûr, Arline, mais également Ijane, nécromancienne au charme trouble venue d'un lointain matriarcat et Parsha, la femme-panthère, droite et rassurante (on y revient). Et puis Deirdre aussi. Téméraire, futée. Des antagonistes, on voit surtout Endrew, dont la mégalomanie raciste et haineuse résonne de façon très contemporaine. Bref. Il y a du HBO là-dedans. Pas du Oz, c'est tout de même beaucoup moins violent, mais il y a quelque chose de très visuel, très addictif dans sa prose et son histoire.
Je ne peux également que vous le recommander chaudement. 
Et pour finir, retour à l'égo. Le mien, oui. parce que L'Empereur, quand même. 


 Aux côtés de Jean Marigny (empereur des vampires)... Ça le fait, non ?


jeudi 17 novembre 2011

Avant l'Empereur : mon ego...

... et ça tombe bien puisque je suis en plein dans la rédaction de Venenum, mon prochain Courants noirs, sur lequel plane l'ombre de Descartes. Demain je vous rassure, il sera bel et bien question de volonté de puissance, de taille de...rapière-hache - sexe - voiture et j'en passe... là, c'est juste moi. Pour plusieurs annonces en fait. 
D'abord, la sortie officielle de Matricia, aux éditions Mnémos, dans toutes les bonnes librairies. Ensuite, comme annoncé sur mon site, une après-midi rencontre-dédicaces à la médiathèque de Trélazé. J'y lirai des extraits de mes deux dernières parutions, Nuit tatouée et donc, Matricia, je passerai un moment certainement très agréable en compagnie des bibliothécaires et du public et je baverai comme une folle devant les sculptures de Belmo. Plus d'infos sur l'artiste, par ici.
Ensuite, plusieurs projets parallèles qui vont de l'album jeunesse à l'album adolescent, dont je ne veux pas trop parler pour le moment (je deviens superstitieuse), mais sachez que l'un d'eux est avec Fabien Fernandez, un autre avec Stéphanie Rubini, illustratrice de Précieuses, pas ridicules à paraître chez Gulf stream (coll. Et toc!).
Retour au programme des dédicaces, chargé jusqu'à mi-décembre., je m'en aperçois seulement (oui, je sais...parfois je mets du temps à voir les choses).
Le 3 décembre, je m'aventure à Voisins-le-Bretonneux, à la librairie Lettres voisines. J'y dédicacerai Nuit tatouée, Princesses des os et Noire Lagune et Matricia, au moins.
Le 4 décembre, au salon du livre jeunesse de Boulogne-Billancourt, je serai présente pour Nuit tatouée et Noire lagune. Paris et Venise, en somme.
Le 07 décembre, au salon du livre jeunesse de la Marie du 7ème où la librairie tome dom m'a gentiment invitée, je dédicacerai Nuit tatouée en compagnie de Mélanie Delon, l'illustratrice, mais aussi mes autres romans jeunesse. Et je ne serai pas seule, puisque mon complice Nicolas Cluzeau sera également présent pour Avant les ténèbres et ses autres ouvrages et que Fabien Fernandez y signera ses albums. Il y aura aussi, mais je m'avance peut-être Fabien Clavel...
Le 10 décembre, enfin, Nicolas Cluzeau et moi-même prendrons le train pour Lille. La Librairie des 4 chemins nous accueille en dédicaces tout l'après-midi (Nuit tatouée, Avant les ténèbres, Matricia, Le Dit de Cythèle...). 
Entre-deux, j'aurai reçu ma paire de bottines rose. Voilà.

lundi 14 novembre 2011

Soyons verts... alistes

Revue de presse Mediapart 1:

En ce moment  en Europe : 
Les marchés, c'est-à-dire les banques et autres établissements financiers (fonds de pension, hedge funds, fonds d'investissement, etc.). Leurs partenaires européens, c'est-à-dire Angela Merkel, Nicolas Sarkozy, les dirigeants de la banque centrale européenne (BCE) et de la commission européenne, déclarant agir au nom de ce qu'ils présentent comme leur devoir : circonscrire l'incendie, sauver l'euro, l'Europe (et se sauver eux-mêmes).
En moins d'une semaine, trois hommes viennent incarner et prêter leur visage aux coups d'Etat des marchés.

-Mario Draghi : ce banquier, vice-président de la banque d'affaires Goldmann Sachs-Europe qui avait aidé la Grèce à maquiller ses comptes, puis gouverneur de la banque d'Italie, prend la présidence de la Banque centrale européenne

- Lucas Papademos : cet ancien dirigeant de la banque centrale grecque (1994-2002), puis ancien vice-président de la BCE durant huit ans (2002-2010), et qui depuis ces deux postes ne pouvait rien ignorer des faux comptes grecs, devient premier ministre grec. Sa condition : un gouvernement d'union nationale qui va de la droite extrême au parti socialiste. 

-Mario Monti : cet économiste de la droite libérale, commissaire européen en charge du marché intérieur puis de la concurrence durant dix ans (1994-2004), et à ce titre acteur déterminé de la dérégulation des marchés européens, nommé mercredi sénateur à vie, doit devenir premier ministre italien. Sa condition : un gouvernement d'union nationale qui devrait aller de la xénophobe et populiste Ligue du Nord au principal parti d'opposition de gauche à Berlusconi, le Parti démocrate.

Et pendant ce temps...
En France, deux solutions à "la crise" : l'austérité libérale façon UMP - jacuzzis et gros navions pour les uns, augmentation de la TVA (livres, etc.) et perte d'acquis sociaux pour les autres OU austérité un peu moins libérale mais quand même si (on se souvient de l'engagement de Manuel Valls aux côtés de Hollande sur ce point). 

Miam, miam... Non ? Non. Non, vraiment, non. Surtout qu'il y en a d'autres, l'une beaucoup plus à gauche avec Mélenchon, l'autre beaucoup plus verte avec Europe-Ecologie - ce ce d'autant plus que ce dernier parti s'insère dans un projet commun  du parti écologiste européen... 

Revue de presse de Médiapart II :

Auteur de Pour éviter le krach ultime et membre du conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts, Pierre Larrouturou dénonce l'inaction des dirigeants européens, et l'aveuglement d'une partie de la gauche.
...  quand vous parlez de mettre en œuvre l'accord européen du mois dernier, cela signifie-t-il qu'il faut appliquer les plans austérité pour les Grecs?
Non. Ce n'est pas aux citoyens de payer l'addition. En 2008, tout le monde, y compris Sarkozy dans son discours de Toulon, disait qu'il s'agissait d'une crise du capitalisme et qu'il fallait rétablir la justice sociale, et mettre en place de vraies régulations. Trois ans plus tard, avec la Grèce, on assiste à un retournement intellectuel dramatique: on voit partout Alain Madelin qu'on croyait disparu!
C'est l'Etat providence qui est sur le banc des accusés alors que tous les chiffres montrent que partout, sauf en Grèce où l'Etat ou plutôt le non-Etat porte aussi une responsabilité, la crise vient des inégalités dans le secteur privé. Si on est d'accord avec ce diagnostic, mettre en place des plans d'austérité, c'est humainement scandaleux et économiquement stupide. Puisque cela va aggraver le problème.
En trente ans, la part des salaires dans les pays occidentaux est passée de 67% du PIB (produit intérieur brut) à 57%. C'est 10% du PIB qui vont aux actionnaires au lieu d'aller aux salariés. Au total, en trente ans, c'est 150% du PIB qui auraient dû aller aux salariés et qui sont partis vers les marchés financiers. Sans que cela profite à la recherche et l'investissement des PME. Donc oui, il y a un vrai problème de dette publique: en France, elle est à 86% du PIB.
Mais on peut dire que la dette des marchés financiers vis-à-vis des peuples est de 150% du PIB! J'aimerais que la gauche le dise clairement. Certains dirigeants de gauche aujourd'hui vont sur le terrain de la rigueur. Le débat se résume parfois à l'alternative entre une rigueur de droite et une rigueur de gauche. Ce n'est pas la question!
Comment expliquez-vous qu'une partie de la gauche joue cette partition de la «responsabilité» et de la nécessaire rigueur budgétaire?
C'est troublant, mais un certain nombre de nos dirigeants ne mesurent pas la gravité de la crise. Certains sont aussi poreux au poids des lobbys... 

Eh oui, comme aux Etats-Unis! 

Malgré une récente défaite à Berlin, les Verts allemands ne cessent de progresser dans les scrutins régionaux. Ils président désormais un des Länder les plus riches d'Allemagne, le Bade-Wurtemberg...

 [Et au passage, NDLB : c'est fou le nombre d'emplois créés en Allemagne depuis que, sous l'influence des verts, ils sortent peu à peu du nucléaire et des énergies "polluantes"....]

. A deux ans des élections fédérales, Cem Özdemir, le co-président des Grünen, revient pour Mediapart sur les solutions à la crise européenne et plaide pour un rééquilibrage des politiques d'austérité. C'est un infléchissement dans le discours de ce parti, jusque-là très empreint de rigueur budgétaire.

Le congrès du parti vert européen, réuni du 11 au 13 novembre, a adopté une «Déclaration de Paris», dans laquelle vous êtes parvenus à surmonter vos désaccords presque historiques sur la politique économique. Qu'est-ce qui a changé?
Je ne peux pas parler pour les Français. Mais je peux dire que les Verts allemands ont changé. Nous parlons davantage qu'avant du « Green new deal » (http://www.greennewdealgroup.org/) et du fait qu'on ne peut pas sortir de la crise seulement avec des mesures d'austérité. Car elles ne font que l'aggraver. Bien sûr, en tant que Verts allemands, nous sommes aussi allemands et nous ne pouvons donc pas mettre de côté la peur de l'inflation. Mais aujourd'hui, le risque encore plus important en Europe et en Allemagne, c'est le risque inverse, celui de la récession.
Il faut savoir regarder son pays avec de la distance. Je crois que ce qui m'a le plus choqué avec l'échec du référendum en Grèce, c'est la très mauvaise communication entre les dirigeants européens.
On a une petite minorité de responsables qui ont fait les programmes Erasmus, se croisent dans les réunions européennes, et une masse de gens qui ne connaissent de leurs voisins européens que leurs souvenirs de vacances... Cela se reflète dans la classe politique ! Combien d'élus ou de responsables de partis ont le numéro de téléphone ou le mail de leurs collègues dans les autres pays européens, s'appellent de temps ou temps pour discuter ou s'envoient les documents qu'ils ont élaborés? Très peu.
Nous faisons l'Europe avec des dirigeants qui, pour la grande majorité, n'ont appris à réfléchir que dans le cadre des Etats-nations. Cela se voit. En Allemagne par exemple, qui connaît la situation espagnole ? Le fait qu'il y a 50% de chômage chez les jeunes ! A l'inverse, il y a aussi des spécificités en Allemagne, qu'il faut comprendre...
Quel regard portez-vous sur le débat nucléaire en France ?
Je suis plutôt optimiste et confiant. Quand on voit que la 4e puissance économique du monde, l'Allemagne, y a renoncé avec le soutien de quatre partis sur cinq au parlement – et le cinquième était contre car le processus n'était pas assez rapide –, avec la coopération des entreprises et des syndicats, c'est bien le signe que nous ne sommes pas tous fous! Ou que les Verts, shootés à la marijuana, ont infusé de force tout le pays! Tout le monde a compris que c'est possible. C'est possible de renoncer au nucléaire en ayant de la croissance économique, des prix de l'énergie supportables, sans dépendance extérieure.

La crise rapproche les Verts européens.
Cette fois, ils sont parvenus à un accord avec leurs homologues européens en votant dimanche à la quasi-unanimité une «Déclaration de Paris», qui décline douze propositions contre la crise et pour relancer le projet européen. Les écologistes veulent renforcer le Fonds européen de solidarité financière, pour en faire à terme un Trésor européen, annuler au moins 60% de la dette grecque, recapitaliser les banques, «rééquilibrer l'approche unique d'austérité», réguler la finance, et une nouvelle convention européenne, assortie d'un référendum pour davantage de fédéralisme.
«Les Allemands ont fait adopter un amendement qui précise qu'il faut faire attention à la soutenabilité des finances publiques, précise Stéphane Sitbon, codirecteur de campagne d'Eva Joly et membre de la direction du Parti vert européen. Mais c'est la première fois qu'on parvient, au niveau européen, à se mettre d'accord sur autant de mesures précises avec une orientation à gauche. C'est vraiment une politique commune contre les plans d'austérité.»   
[...]Au terme de longues semaines de discussion, et grâce au travail commun du groupe vert au parlement européen, les Allemands ont accepté une condamnation claire des plans d'austérité en Europe et les Français ont intégré la nécessité d'un contrôle budgétaire en échange de la solidarité européenne. «Les Grünen se sont gauchis et Europe Ecologie-Les Verts ne peuvent plus dire "y'a qu'à, faut qu'on"», résume l'eurodéputé français Pascal Canfin. Le tout sur fond de quasi-unanimisme sur l'attachement à la construction européenne, qui fait, plus que dans d'autres familles politiques, partie du code génétique des écologistes.

Et pendant ce temps, à La Défense.... Revue de Presse Médiapart III :  

Vendredi 11 novembre, 16 heures. Sur le parvis de la Grande Arche de la Défense, tapissé de pancartes, «la dette, c'est du racket(tte)», «regarde ta rolex, c'est l'heure de la révolution», c'est jour de kermesse démocratique et de «step» sur les marches «pour bouger le cul de la France». Tour à tour, des «Indignés» se succèdent au micro, sous les applaudissements d'une foule en délire assise en tailleur et sous le regard impassible des CRS.
  Les «Indignés» sur les marches de la Grande Arche de la Défense, samedi 11 novembre© RA
Des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, refont le monde, avec leurs mots à eux. La parole est libre, spontanée, le fil décousu, les voix furieuses, tonitruantes. Certains se sont maquillés en clowns, d'autres portent le masque du mouvement cyber activiste anonymous. «Mal logés, mal payés, précarisés», ils disent tous payer de leur santé les crises économique, sociale et environnementale. Entonnent le même refrain : «Nous sommes les 99% qui refusent que le 1% décide pour nous. Nous sommes les Indignés, la créativité, les rires, les sourires, les vrais acteurs de ce monde.»
Un salarié des hôpitaux, qui en a «assez des guerres, des banquiers, des gouvernements», appelle au «réveil des consciences». Un jeune papa, licencié d'un cabinet de conseil en marketing, demande s'il doit «apprendre à son enfant à voler, mépriser les gens». Une enseignante, fille d'ouvrier, fustige «ces rapaces de la finance qui nous entourent», en levant les yeux au ciel, vers les gigantesques tours qui les encerclent. Un photographe, qui projette de photographier les «indignés» du monde entier, propose de faire «une action chez Areva, EDF, GDF-Suez à nos pieds». Un Espagnol, parmi les premiers à camper à la Puerta del Sol à Madrid, transmet son savoir-faire en matière de désobéissance civile.
  Au micro, les témoignages personnels se succèdent© RA
«Tout ce qui se dit est consigné par écrit dans un cahier par une bénévole et sera étudié par les groupes de travail en cours de structuration», explique Axel, la modératrice qui a accroché une pancarte à son manteau: «je pense donc je gêne ?». La jeune femme veille au bon déroulement de l'assemblée populaire, montre la gestuelle empruntée à la langue des signes pour manifester son accord ou son désaccord. «Il n'y a pas de chef, insiste-t-elle. Tout le monde s'écoute. Soyez patients. On va lentement parce qu'on va loin. Ce mouvement est pacifique, sans bannières, ni étiquettes politiques, syndicales». Jérémy est «scotché». Ce chômeur de 25 ans, fraîchement arrivé sur Paris, avait entendu parler du mouvement à la télé. C'est la première fois qu'il rejoint les «Indignés». Il n'imaginait pas une telle «énergie», une telle «agora».

Vous pouvez lire l'intégralité de ces articles sur Médiapart: par ici.
Vous pouvez rejoindre les Indignés si vous en avez l'envie, le cran, le temps, vous pouvez écrire, relayer, signer des pétitions, dessiner, bouger... je suis peut-être naïve, mais j'ai l'impression que les gens ne sont pas si aveugles que l'on veut nous faire croire. Et que la dictature de la médiocrité libérale, ça commence vraiment à bien faire...