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vendredi 24 juin 2016

Valls, à mardi mon chou! (by Thomas)

Comme vous le savez, il m'arrive régulièrement de laisser place aux ciopains qui ont envie de s'exprimer sur ce blog. Hier, Thomas est allé manifester. S'est fait fouiller. Arrêter. Menotter. Et encore, il avait juste un masque de protection, lui. Pas de sérum physio. Voici son témoignage. 

Récit d’une manifestat… d’une interpellation. 13H52, je sors du métro Sully. Gonflé à bloc, je m’apprête à déguster un sandwich quand surgissent quatre CRS.  « Contrôle du sac ». Ce à quoi je rétorque benoitement « pour quelleraison ? ».

C’est idiot, non ? Parce qu’aucune raison valable ne m’est avancée – mais je me soumets néanmoins. Ne serait-ce que pour avoir la paix. Et que trouvent-ils dans mon sac ? Un masque de protection, comme ceux qu’en portent les peintres en bâtiment.

« C’est quoi, ça ? »

« Bah un masque de protection, au cas où ça tire des lacrymogènes ».

« Bon, interpellation. »

Tout simplement, je me retrouve immobilisé, clef de bras, une main sur l’épaule, menottes passées, le tout sous le regard des passants peu rassurés. À mes demandes incessantes (« mais c’est rien qu’un masque, quoi ! ») on me rétorque un très frais : « vous n’avez qu’à dire ça au collègue qui s’est pris un coup de machette. »

« De machette ? Vous en voyez une, de machette ? »

Si vous l’ignorez, sachez que les menottes de rétention sont prévues pour faire mal. Plus vous bougez, plus c’est douloureux. Or, je m’agite pas mal, ne serait-ce que pour parler à mes geôliers, à qui je décline nom, adresse, après la palpation et les nombreuses allusions à mon second métier : « casseur » (j’ai horreur de ce mot – il réduit la dimension militante aux « bons » militants, qui défilent et aux « mauvais » militants, qui ont d’autres arguments, plus… percutants). Une heure et demie à observer les fouilles sur le trottoir. Au bilan : un jeune couple interpellé pour possession d’une trousse de secours (jetez des compresses avec votre pavé !) ; un monsieur tout traumatisé menotté pour détention de sérum physiologique ; un orga des jeunesses communistes, également pour du matériel de soins – sa section d’ados militants s’est passée de lui durant le cortège ; un vieil activiste, pour une bombe lacrymo oubliée dans son sac – lui, si une grenade explose à moins de dix mètres, sa barbe s’embrase ; etc. etc. Voilà 7 des 95 interpellations comptabilisées ce jour. Lorsqu’on m’a passé le serflex, j’ai pu dégager l’une de mes mains – je leur ai montrée, pour rien, comme ça, pour le délire. Ils l’ont resserré de suite, à fond. J’en ai encore les mains ankylosées. Il y a eu une relève, les CRS suivants étaient… Moins conciliants.

« Regardez devant vous ! »

« Silence, on ne parle pas ! »

« Devant vous, j’ai dit ! »

Du coup, nous avons beaucoup bavardé en regardant passer les gens (surtout les filles, pour ma part). Qu’attendions-nous ? Le véhicule qui nous emmena dans un commissariat du 18 e arrondissement. Même les agents de police au volant ne savaient pas ce qu’elles faisaient ici. Idem au commissariat. À l’officier qui prenait mon identité, j’ai dit ceci :

« Je suis confus pour vous. Vous devez avoir tant d’autres choses importantes à faire. »

Il a eu un petit sourire et une légère crispation. Il ne m’a rien dit, m’a rendu mes affaires et, après un stage en « zone de transit », ma liberté. Quand j’ai quitté cette zone, un bus d’interpellés arrivait, ainsi qu’un fourgon. D’autres CRS ont eus des mots, sur notre passage :

« Fallait pas voter comme ça ! »

« À Mardi ! »

« Bonjour ! » (Là, j’avoue que je ne comprends pas bien).

1H30 sans boire, debout ou presque, sous le regard des passants.

Voilà le droit de manifester façon Valls, Cazeneuve et Hollande : dans les clous. Sans moyen de se prémunir des gaz lacrymogènes, des charges de CRS, des projectiles « défensifs ». Voici la liberté de circulation nouvelle version : sous contrainte. Pour manifester, dorénavant, appréciez les parcours fléchés, les interdictions de posséder de quoi survivre, les interdictions, les menottes et les coups de menton des politiques. Ils voulaient pacifier les foules, rassurer la société ? Ils ont maté les premières et foutu en rogne la seconde.

Valls, à Mardi mon chou !

vendredi 17 juin 2016

GRIFFE

... d'auteurs.
Pour commencer : Johan Héliot, Fabien Clavel, Christine Féret-Fleury... 
... d'illustrateurs et de photographes, aussi - puisque sans eux, pas de couverture et sans couverture, pas de roman. Élémentaire, n'est-ce pas ? 
Pourquoi je vous parle de ça ? Eh bien, parce que griffe, c'est la nouvelle collection de romans ados et YA des éditions Matagot (Louis le galoup, Apocalypsis, plein de jeux géniaux...).
Et pourquoi j'en parle ici ? Parce que j'ai le plaisir d'en être la directrice littéraire! 
Non, je ne dirai rien de plus à ce propos. Rien de plus que ceci : soyez attentif, bientôt une page facebook, avec des infos et de vrais teasers dedans. 



mardi 14 juin 2016

Renée Vivien en arc-en-ciel


Le dédain de Psappha

Renée Vivien 
"Vous n'êtes rien pour moi.
Pour moi, je n'ai point de ressentiment, 
mais j'ai l'âme sereine."
Psappha

Vous qui me jugez, vous n'êtes rien pour moi. 
j'ai trop contemplé les ombres infinies.
Je n'ai point l'orgueil de vos fleurs, ni l'effroi de vos calomnies.

Vous ne saurez point ternir la piété
de ma passion pour la beauté des femmes,
changeantes ainsi que les couchants d'été, 
Les flots et les flammes.

Rien ne souillera les fronts éblouissants
Que frôlent mes chants brisés etr mon haleine. 
Comme une statue au milieu des passants, 
J'ai l'âme sereine. 



jeudi 2 juin 2016

Salon du livre jeunesse de Magny en Vexin

Vendredi et samedi, j'aurai le plaisir de participer au premier salon du livre de Magny en Vexin, organisé par Croq'lecture.

J'y serai en bonne compagnie: parmi les auteurs présents, Fabien Fernandez et Fabien Clavel, Johan Héliot, Jean-Christophe Tixier... Au programme, signatures et rencontres!
Pour en savoir plus Il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous. Allez, on se voit ce week-end!