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mardi 17 mars 2020

Ateliers d'écriture en ligne

... et j'en profite pour annoncer la création de mon nouveau site : www.charlottebousquet.fr

Rêver demain

Un sujet bateau ? Pas tant que cela. S’agit-il de rêver un nouveau monde, de le rendre possible ou de se redéfinir soi-même pour construire un meilleur avenir ? Demain, est-ce un temps qui s’étire à l’infini, une seconde avant de rouvrir les yeux, un autre mot pour avenir, un avenir proche ou lointain, ou l’envie d’être simplement ?



Avec cette thématique, je souhaite faire réfléchir et écrire petits et grands, parce que je suis convaincue que la création, qu’elle soit singulière ou plurielle, est un acte salvateur et positif en cette période étrange. 

Pour plus d'informations, tarifs, inscriptions, je vous invite à cliquer ici

dimanche 1 mars 2020

Complicités

La cérémonie des Césars, le 28 février dernier, a consacré le film d'un violeur et d'un pédophile, qui a fui les USA il y a 30 ans déjà et s'est réfugié en France. Avec le soutien, ou le silence complice,  d'une partie du milieu du cinéma. Heureusement, il y a eu Adèle Haenel, Florence Foresti, Céline Sciamma, l'équipe du Portrait de la jeune fille en feu. Avant, déjà, Aïssa Maïga avait évoqué es stéréotypes dans lesquels les acteur.ice.s - peu nombreu.x.ses - racisées étaient enfermés dans le cinéma français. 
"La honte!" a lancé Adèle Haenel, en quittant la salle, à l'annonce du lauréat du César de la meilleure réalisation. Elle a bien raison, Adèle. 
La honte, oui. 
La honte d'entendre des personnalités publiques faire comme si de rien n'était.  Ou pire, soutenir un homme qui est un VIOLEUR (et non pas un "réfugié", comme l'a dit Sara Forestier qui a regretté de ne pas être également partie). 
La honte que le cinéma français, et le jury des Césars, par son choix, valide le droit, non pas d'importuner mais d'agresser, de harceler, de violer. 
La honte que les médias parlent d'Adèle Haenel comme "représentante du féminisme"  pour justifier et réduire son geste à un simple "mouvement d'hystérie". Alors oui, Adèle est féministe. Et nous devrions toutes l'être. Ou alliés. ou peut-être juste "humain.e.s", "normaux.ales". parce qu'être resté dans cette putain de salle, se taire, c'était être complice.
Quant à défendre Polanski...
Partout, on parle d'entre soi. Comme si le petit monde du cinéma était le seul à étouffer ces affaires-là. Dans les milieux littéraires, ce n'est pas mal non plus. L'ouvrage de Vanessa Springora, Le Consentement, a révélé ce que tout le monde savait déjà - la pédophilie de Gabriel Mazneff. La complicité de nombre d'écrivain.e.s, éditeur.ice.s, jurés de prix - comme Christian Giudicelli (prix Renaudot), ou Pivot. Dans la BD, le collectif des autrices de BD contre le sexisme a publié, dès 2017, des témoignages en ligne: ICI.
Le sexisme existe dans tous les genre, polar, SFFF, jeunesse (eh oui, les hommes sont mieux payés, et si la littérature jeunesse est déconsidérée, c'est qu'elle était écrite traditionnellement par des femmes). Le harcèlement sexuel, les agressions existent également.
C'est si facile de promettre la publication d'un roman en échange d'un tour dans une chambre d'hôtel. De faire pression. D'abuser de son pouvoir, de son aura d'éditeur - ou d'auteur. 
Il est temps que ça bouge.
Il est temps que ça change.
J'espère que le moment venu, nous serons tou.te.s des Adèle Haenel. Des filles normales, des garçons normaux. Et pas des complices.