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dimanche 18 mai 2014

Imaginales

Comme chaque année depuis... 2009, j'ai la chance d'être invitéée au festival des Imaginales d'Epinal. Pendant que Fabien s'occupera de la fresque (quatre illustrateurs, quatre jours pour peindre une histoire qui sera exposée, ensuite, dans l'un des lycées de la région), je naviguerai entre dédicaces et tables rondes!
Et cela commence dès mercredi, en compagnie de Jean-Philippe Jaworski (prix Imaginales pour la deuxième fois cette année), Pierre Pevel et Lionel Behra. 

mercredi 21 mai
jeudi 22 mai
14h00 — Raconteurs d’histoires…
Passion d’inventer !
Café littéraire, avec, entre autres, Cindy van Wilder, prix Imaginales du roman jeunesse 2014, et ce pour son excellent premier roman, Les Outrepasseurs!


vendredi 23 mai
samedi 24 mai
18h00 — Et l’amour dans tout ça ?
Fiction et sentiments…
Café littéraire... sur une question essentielle, non ? Allons-nous, ou pas, la malemener ?... Avec Camille Brissot, Morgane Caussarieu et Henriette Chardak. 

Auparavant, vous pourrez assister à la table ronde de Fabien, qui a lieu à midi, à 'Espace cours et parle des contes et de leur postérité. C'est ici!


dimanche 25 mai
16h00 — Le roman et sa couverture…
Illustrer les écrivains
Table ronde, avec Mélanie Delon, qui a réalisé les couvertures de trois de mes séries : La Peau des rêves, L'Archipel des Numinées (poche) ainsi que Lune et l'ombre, et Victor Dixen, coup de coeur Imaginales 2014, dont elle a illustré l'excellent Animale!
17h00 — L’homme et la femme…
... qui ont vu l'ours !
Table ronde avec Vincent Milion, un spécialiste des ours. 


Voilà! Et si vous souhaitez le programme dans son ensemble, il suffit d'aller sur le site!

mardi 13 mai 2014

Prix "Lire pour demain"


Hier, 12H15, je reçois un coup de téléphone.
"C'est le responsable du prix Lire pour demain, on voulait savoir si vous n'êtes pas perdue..."
"Perdue ? Mais je ne comprends pas... Heu... " "On vous attend." "Mais je croyais que c''était le 12..." "Nous sommes le 12!" Dans ma tête chamboulée par 40 000 trucs, le 1é, c'est aujourd'hui mardi et pas aujourd'hui hier. Panique, confusion, première fois que ça m'arrive un truc comme ça, en plus c'est un prix super, lié à la nature et l'environnement, et en plus il est attribué par des lycéens, qui ont lu, débattu, voté.
MAIS QUELLE CONNE!
Je me sens vraiment merdeuse. J'ai peut-être encore le temps de bouger : je regarde vite vite les horaires des trains. En faisant rapidement, je peux attraper celui de 13H53, et être sur place (Lyon) à 16H. Short, pour dire merci aux lycéens qui ont voté et ont choisi Le Dernier ours, mais mieux que rien. Je trace. RER, escaliers, borne automatique : impossible d'échanger le billet. C'est trop tard. Tant pis. J'en prends un autre. Le temps d'acheter un sandwich végé et un yaourt plus ou moins bio à un kiosque, je grimpe dans mon compartiment, je m'installe. Et c'est parti pour deux heures, mises à profit pour terminer des recherches en cours. 16H, Lyon Part-Dieu, je fonce vers un taxi, lui demande de m'emmener au Goethe Institut. Le type connaît pas. Ni le lieu ni la rue. Met son GPS. La voix synthétique gâche un peu radio classique. 10mn de course plus tard, je suis à destination. 
OUF!
Les lycéens finissent de goûter, j'ai le temps de les remercier, de présenter mes excuses, et même de répondre à une mini interview avec deux d'entre eux. On me remet un très beau tableau de bois représentant un grand tétras, oiseau emblématique des Alpes, mais de plus en plus rare dans cette région, ainsi qu'une plante, une spirée japonaise, qui normalement devrait faire de très jolies fleurs rose et blanches!



le grand tétras se cache derrière la spirée du Japon...


 

Un après-midi trop bref, mais je ne regrette pas ce marathon. Je suis rentrée chez moi, très heureuse de ces échanges, et bien décidée à me procurer un calendrier GRAND FORMAT!

Merci encore aux élèves des 27 lycées de la région Rhône-Alpes qui ont participé à cette édition 2014 de Lire pour demain, et à toute l'équipe de La Maison de la nature et de l'environnement de Grenoble, ainsi que la Maison rhodanienne de l'environnement qui organisent ce prix, plus important que jamais en ce début de 21ème siècle si peu soucieux de l'avenir de notre planète... 

lundi 12 mai 2014

J'angoisse, je stresse, je psoriasise

J'angoisse, je stresse, je psoriasise. J''ai pris la décision, il y a plusieurs mois, de rapatrier mes trois chevaux du Maroc en France. Pourquoi du Maroc ? Pourquoi les ramener ? Parce qu'il y a 17 ans, j'ai sérieusement envisagé de m'installer sur place et de devenir A.T.E... J'ai acheté, avec mon premier salaire de job d'été, un arabe-barbe de 3 ans : Keyrann. Parce qu'il y a un an et quelques mois (le 12 février 2013), Keyrann a eu une fille, Dîn.







 Parce qu'il y a sicx mois, Assarabe, 11 ans maintenant, est officiellement arrivé dans la famille (nous, mon cher et tendre n'était pas contre un troisième à condition qu'il n'y en ait pas quatre). Pourquoi entreprendre ce périple Maroc-France ? Parce que je supporte de moins en moins de les savoir loin, parce que Keyrann vieillit, et que je voudrai être sûr qu'il passe une demi-retraite et retraite avec assez d'espace pour brouter et se défouler, parce que je voudrai que Dîn grandisse parmi d'autres chevaux, pas seulement de box à  box, et puisse galoper tous les jours, faire des sauts de mouton, etc., parce que j'ai une histoire à construire avec Assarabe, et que je sais aussi qu'il ne peut pas, en ce moment, se rouler tous les jours en liberté dans une carrière... 


Voilà. Les premières démarches ont été effectuées. 
Keyrann et Dîn ont été identifiés et pucés au haras de Meknès. A savoir, c'est un acte gratuit, mis en place par la FRE pour encourager l'élevage des chevaux au Maroc. J'ai rejoint Amine sur place, nous avons attendu une bonne partie de la matinée, et puis, après quelques allers et retours, nous avons ramené père et fille jusqu'au club. Les camions et vans du Maroc sont... sport... Vu de l'intérieur, j'ai halluciné de voir à quel point Keyrann maîtrisait le tournant abrupt, le frein brutal, etc. Dîn, elle, était plutôt calme et confiante, ce que je trouve excellent pour une première (et plein de bisous). 
Tous trois ont ensuite été vaccinés : rappels des classiques, primovaccination contre la broncopneumonie, la rage suivra. 
Reste le plus dur : effectuer la quarantaine, sachant que les chevaux une fois les analyses faites n'ont que deux jours pour quitter le Maroc, sachant qu'il faut faire une demande d'exportation aux haras, et que tout ça doit être plus que carré... dans un pays où rien ne l'est. Du coup, j'angoisse, je stresse, je psoriasise. 



Heureusement, j'ai un bon vétérinaire... qui doit s'occuper de tout et est même habilité à effectuer les quarantaines. N'empêche. En attendant, j'angoisse, je stresse, je psoriasise. Une fois dans le camion (un vrai beau avec caméras intégrées et suivi vétérinaire), il faudra que mes trois loulous fassent une séance de prise de sang à Algésiras... et deux longues journées de voyage jusqu'à Dreux.
Inévitablement, donc, j'angoisse, je stresse, je psoriasise.


lundi 5 mai 2014

Mes parutions de mai

Demain, 6 mai, sortent mes deux nouveaux romans. 
Le premier, c'est Fuir Malco, premier tome d'une trilogie intitulée Lune et l'Ombre, aux éditions Gulf stream. La couverture est signée Mélanie Delon. Lune et l'Ombre est accessible dès onze ans. 

Lune a treize ans. Lune voit le monde en noir et blanc. Lune souffre d’une maladie dont nul ne connaît l’origine… Jusqu’au jour où, chez le médecin, l’affiche d’une exposition attire son attention. pour la première fois depuis longtemps, Lune perçoit de nouveau les couleurs ! Convaincue que le remède à son mal se trouve au musée, la jeune fille décide d’y aller. Mais une ombre malveillante la suite, prête à tout pour l’arrêter. Commence alors pour Lune un voyage étrange. De tableau en tableau, l’adolescente découvrira ses pouvoirs et le secret de son passé…

Extrait (version non corrigée)
La dernière chose que j’ai vue avant de m’évanouir a été l’ombre de Malco au-dessus de moi.
Quand j’ai repris connaissance, j’étais allongée sur le canapé du salon.
 Il était sorti. Maman pleurait.
Autour de moi, le monde avait changé. Au mur, l’affiche rouge, jaune et noire du Chat noir semblait plus terne et les teintes des rideaux, aux fenêtres, un peu passées. Je me suis demandé si c’était ça, grandir. Question rebattue sur l’enfance qui s’enfuit, sur les idées folles qui s’éparpillent lorsqu’on devient raisonnable, lorsqu’on passe de l’autre côté. Cela m’a rendue un peu triste, sur le coup.
Mais ce n’était pas ça.
Le bleu a été le premier à disparaître. Le ciel d’été s’est affadi, mes prunelles dans le miroir ont perdu leur éclat et celles de maman sont devenues pareilles à des billes de terre. L’outremer et le violet, sur ma palette, ont viré au rien. Le jaune a rapidement suivi, inconsistant, vaguement brun avant de prendre la teinte du béton.
Le matin de la rentrée, j’ai failli me faire écraser. J’ai eu la sensation, au moment où je traversais, qu’une ombre massive m’enveloppait et que des doigts glacés agrippaient mon épaule, prêts à me broyer. L’impression s’est dissipée au moment même où la voiture pilait devant moi. Le chauffeur a jailli comme une furie de son véhicule. « Tu n’as pas vu que c’était rouge ? J’aurais pu t’écraser ! »
Non, je n’avais pas vu.
Je n’avais pas vu, parce que pour moi, le rouge n’existait plus.
Très vite, j’ai cessé d’aller au collège. Là-bas tout le monde ne parlait que de couleurs, ne vivait qu’avec ça : rose bonbon, jaune citron, vert pomme, bleu turquoise : je ne comprenais plus ces mots. Je les détestais. Et puis, chaque fois que je m’y rendais, l’ombre aux doigts crochus m’attendait sur le chemin, prête à m’attraper.
 
L'autre nouveauté, qui n'en est pas une, ou pas vraiment, c'est la version poche de Matricia. Ce qui a changé par rapport à l'édition grand format ? J'ai revu mon texte, et j'y ai ajouté une nouvelle, comme pour les deux tomes précédents. La couverture est de Mélanie Delon. 



Vous pouvez lire le prologue de la première édition sur le site de Mnémos.

jeudi 1 mai 2014

De la haine au mépris


Non, cela n'a rien à voir avec le cinéma. Ce serait bien, pourtant, un article sur ces films croisés. Ca le ferait grave. Bon, ce ne serait pas très sincère : je suis plus Almodovar  que Kassovitz et néoréalisme que nouvelle vague. Et là, je me la pète, d'autant que ce n'est pas le propos. Donc, de la haine au mépris... ou pourquoi mes notes de blog sont de plus en plus rares.
Pendant 6 ans, parce qu'il ne faut pas oublier la campagne présidentielle pré-2007, j'ai manifesté, signé des pétitions, écrit, pour lutter contre le sarkozysme, ses idées nauséabondes, sa politique de la peur et ses amitiés dictatoriales. J'avais la haine. La rage au ventre. Je vous jure, j'ai l'impression pendant toutes ces années de ne pas avoir relâché la pression. Tous les jours, des expulsions, chasse aux enfants d'immigrés, chasse aux Roms. Tous les jours, des injustices. Dans le 10eme, des SDF toujours plus nombreux, et dans le métro des petites vieilles sans retraite qui en étaient réduites à mendier. Un type, aussi, ça m''avait mis les larmes aux yeux, qui distribuait ses CV dans le métro. Et puis, le nucléaire, la chasse aux loups, la chasse tout court, l'environnement année zéro. 
Arrivent les manifs de 2012, et d'abord les primaires. Flamby - comment l'appeler autrement ? - n'était pas mon candidat. Je me souviens d'avoir été appelée pour des sondages, avec juste 3 candidats sur les 5 éligibles au PS, mais à part ça le truc était censé être "représentatif"... A La Rochelle, pendant les universités d'été, Flamby avait fait attendre ses "électeurs potentiels" pendant plus d'une heure sous la pluie, pendant que lui, bien au chaud dans l'oratoire, donnait une conférence pour quelques VIP. Non, ce n'était pas mon candidat. Je n'aimais pas ses manières, ses idées loin des valeurs de gauche dont se réclam(ait) e encore le PS, ne m'inspiraient que de la méfiance. Puis il avait des accointances douteuses, avec DSK, avec des libéraux, avec des industriels, aussi.
 Bref, présenté comme l'homme providentiel, plébiscité par les média (buzz, scandale, beauferies, etc.), il m'était TRÈS antipathique. 

Il n'était déjà pas très crédible, hein ?


Mais au second tour, face à Sarko, hein... Et puis, Flamby avait adapté son programme - ou il en avait fait un. Et puis, il n'était pas censé diriger seul.
Deux ans après, je suis passée de la haine au mépris. Mépris pour un homme et son gouvernement, qui, en se réclamant encore du mot "socialiste" poursuivent sans aucun scrupule la politique ultralibérale 
 voir ce lien...
 intolérante et raciste
un exemple de ce côté
 de leur(s) prédecesseur(s). Mépris pour cet homme qui fait fait basculer le pays vers la droite extrême, a tellement la trouille de perdre un électorat de droite, mais youhouh! t'es socialiste, en théorie, mon gars, est infoutu de sanctionner les dérives de la "manif pour tous" et les excès de l'extrême-droite (excès, extrême-droite, c'est kif-kif, vous me direz) et de ses alliés contre la culture et la liberté d'expression. Qu'on se souvienne de Tous à poils, du roman d'Anne Piercin, aussi, pour lequel elle a été harcelée par des fous. La ministre de la culture aurait dû prendre parti et condamner fermement ce qui ressemblait à un début d'autodafé. mais non. Rien. Rien non plus pour soutenir les médiathèques prises d'assaut par ces mêmes extrémistes. Dès fois que... Que quoi ? Que l'électorat néo-vichyste qui ne représente qu'une part infime de la population, n'en déplaise aux médias qui aiment tant le buzz, leur tape sur les doigts ?
C'est simple, Flamby et les siens, à chaque fois qu'il y a une décision à prendre, ils choisissent la mauvaise. 
Aujourd'hui, l'équitaxe conte laquelle de nombreux centres équestres et cavaliers ont manifesté commence ses ravages : chevaux en danger, centres équestres qui ferment. (et non, ce n'était pas être à droite, de les défendre : je vote Front de gauche depuis des années et je suis bien plus socialiste que vous ne le serez jamais, imbécile! ). Aujourd'hui, l'assemblée vote des mesures d'austérité : (et vous remarquerez que la dame reconnaît que le projet du PS n'était pas à gauche, à la base...). Et ce, sans compter les pétitions, innombrables, qui circulent, les lettres de RESF qui lutte toujours contre les expulsions, les "cadeaux" faits aux banques et aux industriels, hé non, ce ne sont pas les fonctionnaires les "privilégiés", mais eux !, le sacrifice sans vergogne de l'éducation et de la culture, de l'environnement (ministre 1 ne connaît rien à l’environnement, ministre 2 n'estpas contre le gaz de schiste et l'abattage de loups, ministre 3 pète un plomb) ... Vous me direz, il y a quand même cette loi sur le mariage pour tous. Ben oui, une toute petite loi, votée à un moment où c'était intéressant électoralement parlant, qui finalement ne bouscule que de petites choses, mais ne permet toujours pas la PMA, par exemple. 
Bref. Il y en a des tonnes, comme ça. Et donc, comme je l'écrivais plus tôt, je suis passée de la haine au mépris.  



Mépris, donc. mépris pour ces gens qui sacrifient l'environnement, l'humain, les animaux, pour leur petites magouilles sans envergures. Mépris pour ces gens qui se parjurent pour quelques grammes de pouvoir de plus. Mépris pour ces hommes et ces femmes indignes, qui portent la responsabilité du retour de la droite et de la droite-extrême dans un pays qui n'en avait pas besoin, et continuent à se laisser assimiler à la gauche qu'ils ont depuis longtemps trahie.
Voilà. Voilà pourquoi, en ce moment, je n'écris plus beaucoup, sur ce blog. 
Parce que la haine donne envie de se battre. 
Mais que le mépris, lui, donne envie de pleurer.