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mardi 24 mai 2016

#Police Debout



#POLICE DEBOUT
Tous les matins tu te réveilles la trouille au ventre, la haine
Du quotidien, des directives absurdes qui t’enchaînent,
« Laissez faire », « Chargez », pression de l’uniforme
Qui te clone, te troupe, te groupe, t’emprisonne dans l’informe
D’une nasse qui n’a le droit ni  de penser ni de se rebeller.
Dans cette gangue matelassée tu disparais, ton nom tu l’oublies,
« T’es qu’un sale con », l’injure a fusé comme un cri
Dans la bouche de ton ex toute fraîche d’aujourd’hui.
Prise de tête matinale, « T’as vu les vidéos, pourquoi tu fais ça ? »
Parce que, réponse simple : « C’est les ordres, j’ai pas le choix. »
Cet aprèm, tes mots tournent dans ta tête, te bouffent.
Ta vie réduite à ça, obéir, charger, cogner, soudain t’étouffe.
Comment sortir du rang ? Tu t’interroges, t’en sais rien.
T’as plus le temps de réfléchir, tu fonces collé aux tiens.
Lacrymos, matraques – en face, des mômes révoltés,
Des profs, des étudiants, des avocats, des ouvriers.
Pourtant t’oublies tes doutes, porté par la violence,
Et tu pousses, tu frappes, dans une sorte d’inconscience.
Retour brutal à la réalité. Elle est là. Sous tes poings.
Tu t’interromps, clignes des yeux, hébété. « Benjamin ? »
Ce que tu vois  dans son regard te donne envie de pleurer.
T’es plus humain, t’es qu’un robot programmé pour tuer.

#PoliceDebout. Ce soir, tu te sens un peu con,
Sur cette place bouillonnante, seul avec ton carton.
Des gens te sourient, d’autres te matent, l’air vener.
Tu te sens coupable, des deux côtés  de la barrière.
Pourtant, tu t’accroches, tu sais que t’as raison,
D’être là, bien droit, debout, pour dire non.
Non – à ceux qui dévoient le rôle de la police.
Non – à ceux qui confondent service et milice.
Non – à la dictature molle qui prétexte l’urgence,
Pour détruire les valeurs et asservir la France.
Un type t’approche,  basané, tête rasée,  
Une fille, petite blonde aux sourcils froncés.
Un RAID, une crim’, des flics comme toi.
C’est cool pour une première : vous êtes déjà trois.

dimanche 15 mai 2016

Imaginales 2016

Comme chaque année, je serai présente au festival des Imaginales qui se déroule du 26 au 29 mai à Epinal. Et je suis particulièrement heureuse d'y être cette année, puisque j'ai été choisie pour être auteure associée du festival.

Mon programme :

jeudi 26 mai

10h00 — Coup d'envoi 2016
Ouverture officielle de la 15ème édition du festival
En présence de Michel Heinrich, député-maire de la ville d'Epinal, Elisabeth Del Genini,...
Lieu : Espace Cours
14h00 — Ecrire une nouvelle en direct...
Café littéraire
Pour les lycéens et avec eux !
Lieu : Magic Mirrors 2

histoire de s'amuser avec des mots et de relever un défi!

vendredi 27 mai

samedi 28 mai

15h00 — Fées & Automates : l’anthologie du festival !
Café littéraire
En partenariat avec les éditions Mnémos
Lieu : Magic Mirrors 1

J'ai eu le plaisir de participer à l'anthologie du festival, dirigée cette année par Jean-Claude Vantroyen. Vous voulez toutes les infos ? Cliquez sur l'image!

http://www.imaginales.fr/post/fees-et-automates-l-anthologie-des-imaginales-est-de-retour-saison-8
 

dimanche 29 mai

mercredi 11 mai 2016

Debout:!

Depuis plus d'un mois, le mouvement Nuit debout interroge. A quoi ça sert ? Il y a des violences, des casseurs, rien n'est fait, prétendent les média habituels - casseurs, également, ceux que l'ont retient (et ce que l'on retient) des manifs qui protestent contre cette loi inique, mais aussi contre tout ce que fait ce gouvernement, qui méprise  et piétine tout ce qui s'apparente à la démocratie. 
Point sur les "i" : les casseurs, c'est un truc vieux comme les premières manifs et les premières grèves, déjà en 1916 on les utilisait pour briser les révoltes ouvrières de Chicago (par exemple) et justifier les violences à l'encontre des manifestants. Alors, non : quand les gens manifestent, ce n'est pas pour casser des vitrines, incendier des voitures, c'est parce qu'ils ont une bonne raison de le faire. Quand il y a grève, ce n'est pas pour défendre des "privilèges", ni pour emmerder l'usager qui, lui, est sérieux et veut travailler, mais parce qu'il y a de bonnes raisons - des conditions de travail déplorables, par exemple.
Les privilèges, quoi qu'en disent nos principales chaînes télévisées (dont le but, rappelons-le, est d'abrutir et de manipuler  avant d'informer, d'autant qu'elles appartiennent à des groupes privés, etc. cf Les Nouveaux chiens de garde - clic), ce ne sont pas les "assistés" qui vivent du RSA, ni les chômeurs, ni les réfugiés, immigrés, sans papiers (allez donc travailler du côté des coiffeurs du 10ème, vous m'en direz des nouvelles, ou mieux, de nuit dans des conditions déplorables par des firmes qui ont tout intérêt à surexploiter et sous-payer des esclaves), mais bien les grands groupes t les politiques. Franchement, vous croyez que la loi El Khomri est là pour servir la cause du peuple et aider les petits entrepreneurs ? Mais ils n'en ont rien à foutres, des petites entreprises, ceux qui tiennent les ficelles. Les PME, ils les absorbent, ils les piétinent, parce que ça fait des taches dans le paysage bien huilé (ou pétrolé) de leur multinationales. La preuve ? Les normes toujours plus dégueulasses qu'ils tentent d'imposer aux agriculteurs, et en particulier aux petits, à ceux qui tentent de faire différent. Et le tout en disant que ce serait bien de faire bio( mais sans donner des aides). Ca s'appelle de la perversion narcissique, en fait. Mais appliquée à l'économie. Bref.
Si la loi El Khomri n'est pas bloquée, si la motion de censure n'est pas votée, ce qui va se passer, c'est que les petites entreprises et les autoentrepreneurs vont continuer à tirer la langue, mais que les gens qui travaillent dans des groupes dirigés par des actionnaires - suffit de regarder autour de vous pour trouver des exemples - ne vont pas être mieux traités que les ouvriers d'avant 36, éjectables à merci, précaires, donc terrifiés à l'idée de perdre leur place, donc facilement écrasables. 
Nous, auteurs et artistes, on est précaires : on bosse 60 heures par semaine, au contrat, au cachet, sans savoir de quoi les lendemains seront faits, on est isolés, mais on l'a choisi. On ne devient pas écrivain ou photographe parce qu'on a été jeté là, dans cette filière, à la sortie du lycée. ce qui attend la France, si cette saloperie de loi n'est pas bloquée, c'est ça. 
Sauf que les gens ne l'auront pas choisi. 
Maintenant, Nuit debout, c'est quoi ?
Voici un extrait du manifeste : "Des milliers de personnes se réunissent Place de la République à Paris, et dans toute la France, depuis le 31 mars. Des assemblées se forment où les gens discutent et échangent. Chacun se réapproprie la parole et l’espace public.
Ni entendues ni représentées, des personnes de tous horizons reprennent possession de la réflexion sur l’avenir de notre monde. La politique n’est pas une affaire de professionnels, c’est l’affaire de tous. L’humain devrait être au cœur des préoccupations de nos dirigeants. Les intérêts particuliers ont pris le pas sur l’intérêt général.

Chaque jour, nous sommes des milliers à occuper l’espace public pour reprendre notre place dans la République.Venez nous rejoindre, et décidons ensemble de notre devenir commun."
Parce que nous sommes une république, pas une dictature aussi molle soit-elle. Parce que cela fait dix ans - au moins - que les gouvernements qui se succèdent font LA MÊME POLITIQUE consistant à vendre n'importe quoi à n'importe qui, sans scruptule, sans vergogne, donnant la légion d'honneur à un tortionnaire islamiste tout en encourageant le racisme et la division, abusant de leurs privilèges (réels), catapultant des incompétents et des courtisans aux postes-clés du gouvernement (les différents ministres de l'environnement qui se sont succédé en sont une preuve) ignorant complètement ceux qui les ont élus - par défaut, parfois. L'état d'urgence ne sert à rien, sinon donner des armes à ce gouvernement pour agir contre ses citoyens et permettre au suivant, s'il est un peu plus à droite encore, de passer à la vitesse supérieure. Le 49.3 est une honte et ce gouvernement qui a  oublié sa fonction première, à loa tête duquel sévit un fou étouffé par la volonté de puissance est une honte. 
Nuit debout, c'est le mouvement qui appelle la motion de censure. C'est le mouvement qui appelle à penser autrement notre société. A bouger. A reprendre ce que les dérives de la cinquième république nous a ôté.