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jeudi 19 octobre 2017

CSG : NON A L'APPAUVRISSEMENT DES ARTISTES ET AUTEURS !

CSG : NON A L'APPAUVRISSEMENT DES ARTISTES ET AUTEURS !

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Nous, artistes et auteurs, demandons une égalité de traitement avec l’ensemble des autres actifs : compensation complète de la hausse de la CSG et augmentation du pouvoir d’achat.
Aucune solution n’est à ce jour clairement envisagée pour ne serait-ce que compenser la hausse de 1,7% de la CSG, excepté une baisse de la cotisation assurance maladie de 0,75%. Le manque à gagner pour les artistes-auteurs restera donc a minima de 0,95%, alors que la plupart d’entre eux vivent déjà avec un revenu inférieur au SMIC.
Cette mesure est discriminatoire et injuste.
Aucune concertation avec les pouvoirs publics n’a même été organisée malgré nos demandes insistantes depuis des mois. Le courrier adressé par les organisations d’auteurs et d’artistes le 5 octobre dernier au Président de la République, au Premier Ministre, à la Ministre de la Culture et à la Ministre des Affaires Sociales, est resté sans réponse.
La piste de travail reprise par plusieurs députés et consistant à compenser la hausse de la CSG par une baisse des cotisations au RAAP ne concernerait que 15% des quelque 260.000 artistes-auteurs pénalisés par la hausse de la CSG.
La solution envisagée doit nécessairement être pérenne et commune à tous les artistes-auteurs.
Nous demandons une consultation d’urgence avec les pouvoirs publics !

#OnVautMieuxQueCa

Signez la pétition des organisations d'artistes et d'auteurs !

ADABD (Association des Auteurs de Bande Dessinée)
ATLF
(Association des Traducteurs Littéraires de France)
CAAP
(Comité des Artistes Auteurs Plasticiens)
CHARTE DES AUTEURS ET ILLUSTRATEURS JEUNESSE
EAT
(Ecrivains Associés du Théâtre)
MAISON DE LA POÉSIE
PEN CLUB
SELF
(Syndicat des Ecrivains de Langue Française)
SGDL
(Société des Gens de Lettres)
SMDA CFDT
(Solidarité Maison des Artistes)
SNAC
(Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs)
SNAP
CGT (Syndicat National des Artistes Plasticiens)
SNP
(Syndicat National des Photographes)
SNSP
(Syndicat National des Sculpteurs et Plasticiens)
UCMF
(Union des Compositeurs de Musique de Films)
UNAC
(Union Nationale des Auteurs et des Compositeurs)
UNION DES POÈTES ET CIE
UNPI
(Union Nationale des Peintres Illustrateurs)
USOPAVE
(Union des Syndicats et Organisations Professionnelles des Arts visuels et de l’Écrit)
ADAGP
(Société des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques)
SAIF
(Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe)
SCAM
(Société Civile des Auteurs Multimédias)
CIPAC

FRAAP
(Fédération des Réseaux et Associations d'Artistes Plasticiens)

 

Pour signer la pétition : CLIC

mercredi 18 octobre 2017

#metoo

#moiaussi
#balancetonporc
Ce matin, rencontre avec une chouette  classe de seconde et leur prof de français (merci super Sophie!). Thème : le féminisme. Questions cortiquées, intervention intéressante de la responsable du pôle des droits des femmes à Saint-Denis. Et une remarque d'une autre enseignante, quand j'évoque justement les deux hashtag. Genre, moi je ne suis pas favorable. Et brusquement, j'ai senti derrière cette "réserve" une hostilité qui était probablement totalement sur-interpétée de ma part, mais qui correspondait à une telle réprobation bien-pensante du "comme il faut", d'une certaine norme qui me hérisse autant que je l'insupporte que j'ai eu envie de sortir les griffes. 
On ne se fait pas remarquer. 
On ne fait pas de vagues. 
On baisse les yeux.
On ne change rien.
C'est tellement plus facile... d'ignorer... de faire comme si ça n'avait pas d'importance... comme si c'était too much... ou qu'elles l'avaient cherché. C'est comme ça après tout que les sociétés font depuis des siècles. C'est comme ça qu'on sauve les apparences. C'est comme ça qu'on étouffe les voix des victimes. Qu'on les agresse une seconde fois.
Mais comme j'arrive à me contrôler de mieux en mieux avec le temps, je suis restée polie. Hostile, cependant. Bref. Peu importe. Elle et moi, on ne sera jamais amies. Elle n'achètera jamais mes bouquins, et ce n'est pas bien grave. Ce n'est pas le sujet, de toute façon.


Ce que je voulais dire, c'est que ces partages m'ont fait un bien fou (même si c'est affligeant et glauque, hein...). Je n'ai pas très envie de m'étendre sur mes expériences mais ce que j'ai pu  lire, ici et là sur la toile, c'est que nous, les #metoo #moiaussi #balancetonporc avons quasi touts dû combattre la honte, les"maisnoncenestpasgrave" intérieurs,  la culpabilité, l'hostilité de ceux qui trouvent qu'on exagère, alors que nous n'y sommes pour rien, alors que la honte doit changer de camp. Je me suis rendu compte également que le fait de partager, parfois juste via ce hashtag que nous sommes nombreuses, très nombreuses et que cette prise de position non seulement libère mais amorce sans doute un renversement.

Et soyons folles: fous : si les harceleurs, agresseurs, violeurs, sont désignés, dénoncés, les choses vont peut-être finir par changer... 

jeudi 12 octobre 2017

Celle qui venait des plaines




Après l'excellent Detroit, de Fabien Fernandez, un nouvel ~Electrogène sort cet automne... Le mien!
Eh oui, Celle qui venait des plaines, alias #CQVDP, paraît aujourd'hui!  Je suis très très heureuse de vous le présenter!
 



Sais-tu comment certains cowboys choisissaient leur mustang, Virgil ? En leur tirant dessus. Peu leur importait qu’ils se rompent le cou ou les membres. Ceux qui survivaient, brisés, se laissaient ensuite manipuler sans protester.
Le vert des hautes herbes surplombées par le feu orangé du soleil couchant sur les plaines du Dakota, les récits de victoires autour d’une flambée à la tombée de la nuit, les chevaux couleur de cendres, le tonnerre des canons, les rivières de sang… Et soudain, le déracinement et l’enfermement à la Mission Saint-James, l’apprentissage de la haine d’une culture immémoriale, la purification par la souffrance et une éducation de fer pour briser les volontés les plus tenaces. Voici l’histoire de Winona, fille aînée du vent et de la lumière, héritière de traditions ancestrales qu’elle fut contrainte de recracher comme le pire des venins, métisse éprise de liberté et de justice dont la route ne cesse de croiser celle des célèbres Steele men, cow-boys et mercenaires – pour le meilleur et pour le pire.


Très bref extrait, ci-dessous :



La tête tournée vers l’océan, il contemple l’écume sur les vagues et se souvient.
Du fracas des fusils. Des applaudissements sous le chapiteau.
Des orages glacés et de la faim. De la lourdeur poisseuse de son cavalier moribond, de ses 
fureurs, de son humilité, de sa misère d’orphelin. De sa faiblesse à la fin. 
Il y a un cheval blanc sous le vieil épicéa tordu. Un cheval de brume, immobile dans le vent.
La tête tournée vers l’océan, il contemple l’écume sur les vagues et entend.
Les murmures d’une chanson douce. Le souffle de mots anciens.
L’appel d’un cœur bienveillant. Un cœur  qui donne sans exiger ni prendre.
Un cœur qui le berce tendrement.
Il y a un cheval blanc sous le vieil épicéa tordu. Un cheval de brume, immobile dans le vent.
Lentement, il se détourne vers le soir naissant.
Les yeux fixés sur la silhouette trouble qui grimpe le sentier, il attend.

jeudi 5 octobre 2017

Quelques lectures


Detroit, de Fabien Fernandez, est paru le 7 septembre dernier et c'est un vrai bijou. Enfin, rugueux, le bijou et pas très propre mais c'est un peu normal vu l'endroit où il se trouve. Détroit. Ville industrielle, blessée par les crises qui ont lessivé ses ressources et laissé ses habitants sur le carreau. 
Detroit, c'est un un roman noir, urbain, humain, écrit avec les tripes et beaucoup de talent. 
Detroit, c'est trois voix. Celle d'Ethan, d'abord, journaliste et fan d'urbex venu de la Grosse Pomme en quête du scoop qui lancera sa carrière et se retrouve pieds et poings liés, raide dingue amoureux... d'une vieille dame acariâtre et cabossée : Detroit HERSELF.  Deuxième voix de ce récit, Motown se raconte à travers ses bâtiments, ses habitants dont elle observe les vies - parfois brutalement écourtées. Attachante, la vieille. Souvent ironique. Parfois tendre, surtout lorsqu'elle évoque Ethan ou l'inspectrice Ella Moore dont la fougue et la foi l'émeuvent, ou encore Tyrell, cet ado révolté qui la rejette pourtant. Tyrell, c'est la troisième voix. La voix de la colère et de l'envie désespérée de s'en sortir. Tyrell, c'est un ado qui refuse de toute sa rage le destin de gagner et rêve de devenir vétérinaire. Loin, si possible. Très loin de la ville qui l'emprisonne dans sa misère et fait ressortir toute sa violence. Detroit, qui lui offre pourtant, dans les entrailles d'une baraque à l'abandon, un ami, et l'espoir...

Émouvant, déroutant, profondément humain, Detroit est un voyage noir et urbain que je vous conseille vraiment.

Deuxième lecture, bien différente, sauf en ce qui concerne le prénom de l'auteur, puisqu'il s'agit aussi d'un Fabien. Les Vigilantes, de Fabien Clavel, premier tome d'une trilogie glaçante qui se déroule dans un futur bien trop proche et bien trop nationaliste. On y suit le parcours d'Anna, une jeune fille qui, comme des dizaines d'autres orphelins, a grandi au Foyer, un institut paramilitaire dans lequel seuls les plus forts sont respectés. Devenue Vigilante à la fin de sa formation, elle est chargée de surveiller une famille dissidente - et découvre une autre facette de la réalité. Réflexion sur les mécanismes de la dictature, de la violence psychologique et sur le conditionnement, ce récit destiné aux adolescents devrait être lu par tous, et suivi d'une réflexion sur la soumission à l'autorité et sur la façon dont se mettent en place les manipulations politiques.
 @ lire d'urgence dans ce XXIème siècle où les nationalismes s'exacerbent, où les dictatures se parent des oripeaux de la république pour soumettre les peuples...