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lundi 30 septembre 2013

Un peu de lecture, un peu de musique

Ce n'est pas parce que notre gouvernement se gargarise d'une crise qui profite surtout aux riches pour faire la chasse aux Roms et réduire de 4 le budget de la culture (quoi, c'est contraire aux promesses électorales? ce n'étaient que des promesses, justement...) qu'il ne faut pas  en parler! Aujourd'hui, je vais donc - brièvement - évoquer deux séries classées jeunesse/ jeunes adultes, mais dévorables à tout âge et une création musicale.

Chevalier d’Éon, Une série d'Anne-Sophie Silvestre, qui compte pour le moment quatre tomes, et paraît aux éditions Flammarion.
Quand Anne-Sophie Silvestre donne encre et vie à l'un des personnages les plus ambigus de l'histoire de France, cela donne... un merveilleux mélange de panache, de courage, de sensibilité, de... Bref, quatre excellents romans (et le cinquième est en route, heureusement), qui mine de rien brossent un portrait passionnant de la Russie du XVIIIème siècle et de la situation politique des différentes puissances à l'époque. J'ai dévoré et adoré les quatre volumes de cette série accessible à tous (adultes comme adolescents peuvent y trouver différents niveaux de lecture), enlevée et remarquablement bien écrite.

Apocalypsis. Une pentalogie d'Eli Esseriam,parue en 2011/2012 aux éditions Nouvelle angle.
Changement de registre, avec cette fresque à la fois cynique, drôle, émouvante et tragique. Alice, Edo, Maximilian et Elias ont dix-sept ans et ont été choisis pour être les Cavaliers de l'Apocalypse. Au fil des autre premiers volumes, on suit chacun des personnages - qui, tous, sont différents (surdouée, accro à la violence, manipulateur, mélancolique) dans son évolution personnelle et la découverte de ses pouvoirs. Le cinquième les rassemble... La trame de ces destins entremêlés est remarquablement bien construite et là encore, on peut y voir plusieurs niveaux de lecture. 

Musique, maintenant, avec le dernier spectacle de Sonia Wieder-Atherton : les suites pour violoncelles de Benjamin Britten répondant aux poèmes de Sylvia Plath, dits par Charlotte Rampling (en v.o). C'était hier, à la Cité de la musique. Sa précédente création, Odyssée pour violoncelle et chœur imaginaire, était beaucoup plus âpre. Danses nocturnes était beaucoup plus... nocturne, beaucoup plus gothique, avec quelques éclats de vie au milieu de ténèbres. Voici, ci-dessous, une interview de Sonia Wider-Atherton à propos de cette dernière création.

vendredi 20 septembre 2013

ReLire : J-1

ReLIRE, c'est le registre des livres indisponibles du XXe siècle mis à disposition par la BNF. Foin des 70 ans, pour les morts. Et pour les vivants, s'ils ont des livres qu'ils ne sont plus édités, ceux-ci se retrouveront d'office, sans qu'ils soient prévenus, dans une base de données fourre-tout où leur oeuvre pourra allègrement être pillée. Il ne toucheront rien dessus. Pas de droit d'auteur. Nada. C'est ce qu'on appelle du vol d'état. Vol qui peut être empêché jusqu'à demain, puisque  les auteurs concernés et au courant ont comme date-butoir cette date 21 septembre 2013, pour décider de sortir ou rester dans ledit registre. Pour rappel, cette base de données publique, gratuite et libre d’accès, répond à la loi du 1er mars 2012 relative à l’exploitation numérique des livres indisponibles du XXe siècle. ReLIRE répertorie pour le moment 60 000 livres indisponibles publiés avant le 1er janvier 2001. Cette liste sera mise à jour une fois par an, chaque 21 mars.
Oui, c'est parfaitement dégueulasse. 
Si vous ne voyez pas en quoi, imaginez simplement qu'on  décide simplement de ne plus tenir compte de vos premiers postes pour le décompte de vos points-retraite. Voilà. 
Mon amie Hélène a lancé une pétition sur change.org., adressée à la Bibliothèque nationale de France.  Vous trouverez ci-dessous le texte et le lien pour signer. 

ReLire or not ReLire


Au mois de mars dernier, un cauchemar culturel et juridique est devenu réalité. La publication de la base ReLIRE par la BnF marque en effet le lancement public du projet de numérisation des livres indisponibles du Xxe siècle, dans les conditions définies par la loi du 1er mars 2012, et dénoncées d’emblée par nombre d’acteurs du monde du livre, les auteurs en première ligne. Sitôt le registre ouvert à la consultation, la forme du projet n’a fait que renforcer les craintes déjà éveillées par le fond : le piège du système de l’opt-out, si paresseux, si insultant, se resserre à chaque erreur de référencement – et il en fut relevé un nombre édifiant, en l’espace de seulement quelques jours. L’incompétence s’allie à l’immoralité, et le droit d’auteur s’en trouve ébranlé jusqu’en ses bases juridiques, jusqu’en ses garanties internationales.
C’est pourquoi nous lecteurs, amoureux du livre sous ses diverses formes, conscients et respectueux du statut du créateur, atterrés par les flous, les failles, les vices du projet et de son application, nous déclarons que nous ne sommes pas dupes, et refusons d’être complices.
Nous ne sommes pas dupes d’un discours officiel qui présente le projet comme une avancée culturelle pour le plus grand bien du public, alors qu’il est clair que sa principale raison d’être est de renforcer le pouvoir d’une minorité d’éditeurs sur des œuvres qui, inexploitées, leur échappaient contractuellement – et leur échappaient d’autant mieux que les contrats d’origine n’incluaient pas de clause de cession des droits d’exploitation au format numérique, Xxe siècle oblige.
Nous qui faisons partie du public, nous ne reconnaissons pas notre intérêt dans un système à but lucratif qui, en absorbant les œuvres orphelines, prive les lecteurs francophones de l’espoir d’une mise à disposition qui aurait pu être encadrée par les bibliothèques, dans des conditions plus équitables et plus démocratiques, ainsi que le prévoyait la directive européenne adoptée en 2012.
Nous qui nous nourrissons de culture, nous ne voyons aucun avantage à une entreprise de numérisation massive où se perd le travail de révision et/ou d’édition qui contribue à la beauté d’un livre en sa renaissance. Nous accusons le projet de numérisation des livres indisponibles de menacer le dynamisme du secteur du livre, en refroidissant l’intérêt d’éditeurs ayant vocation traditionnelle de redécouverte, en échaudant les auteurs qui voient leurs droits bafoués et leur œuvre usurpée, en ralentissant jusqu’aux plus motivés d’entre eux, contraints de gaspiller leur énergie et leur temps à se soumettre au laborieux système de l’opt-out : c’est autant de temps et d’énergie qu’ils ne pourront consacrer à l’exploration des possibilités et alternatives qui s’ouvrent à l’ère du numérique.
Nous qui considérons que culture sans droiture n’est que ruine de l’art, nous ne voyons aucun bien dans un projet qui, pour défendre les intérêts privés d’un petit groupe, altère la relation de confiance entre un auteur et un éditeur, déséquilibre au préjudice de l’auteur leur ancienne position d’égal à égal, invalide le lien sacré unissant l’auteur à l’État qui vient de sacrifier les droits qu’il avait le devoir de garantir, au mépris du Code de la Propriété Intellectuelle et des conventions internationales assurant le respect du droit moral.
Nous soutenons donc les signataires de la pétition « Le droit d’auteur doit rester inaliénable », et joignons notre voix solidaire à celles, nombreuses, d’auteurs, d’éditeurs et d’autres acteurs du livre, qui se sont élevées pour demander un réexamen de la loi n° 2012-287, en réelle concertation avec les principaux concernés.
Mais nous n’en restons pas là. Si, en dépit de tous ces appels, ReLIRE et la loi qui l’encadre ne révisent pas leur copie, nous nous ferons un devoir de ne pas ReLIRE : nous refusons d’alimenter la machine aliénante, d’engraisser les abuseurs. Nous nous ferons un plaisir d’apporter plutôt notre soutien financier aux écrivains qui s’en iront, leurs œuvres sauvées du désastre sous le bras, bâtir ailleurs de meilleures structures de publication, aux éditeurs qui n’auront pas sacrifié leur sens de l’éthique et de l’esthétique à leur survie économique, aux libraires indépendants qui défendent tous ceux-là. Dans cette même logique, nous saurons nous souvenir des maisons d’édition qui n’hésitèrent pas à trahir leurs auteurs, en prenant avantage du déséquilibre instauré par une loi qui fait leur seul profit : celles-là perdent notre confiance, notre respect, et notre appui financier. Elles verront bien, à l’heure du bilan comptable, si les cadeaux de l’État valent la loyauté des lecteurs.
Le prix que cette loi en l’état voudrait nous faire payer à tous pour la numérisation des livres indisponibles du Xxe siècle est aberrant. Mais un public de lecteurs n’est pas un troupeau de consommateurs.
Si le projet ReLIRE se fait, nous nous engageons à ne pas faire vivre ReLIRE : considérez ceci comme notre opt-out.

Le lien pour signer : clic!

mardi 17 septembre 2013

Communiqué de presse FERUS : le retour de la louvèterie

Je copie-colle l'article. Rien de plus à ajouter. Ce gouvernement est navrant d'indigence et d'incompétence en plus d'être destructeur.

L'écologie selon le gouvernement Hollande : le retour des battues aux loups du 19ème siècle !

battues-loup
Photo Anthony Kohler
Communiqué FERUS / ASPAS / WWF / SFEPM / LPO / FNE
Le 19 septembre 2013
Le ministère de l’Environnement autorise les chasseurs des Alpes-Maritimes et du Var à tuer des loups au cours de leurs battues au « gibier » dans les secteurs concernés par des arrêtés de « tir de prélèvement », sans aucun encadrement officiel.
Y a-t-il encore un ministère de l’écologie en France ?
L’autorisation des battues aux loups est une régression d’un siècle et un coup de poignard dans le dos de la protection de la biodiversité. L’Etat piétine son propre Plan loup 2013-2017 signé en mars dernier, bafoue la protection légale de l’espèce, et s’assoit sur les engagements européens de la France. Nous demandons au Président de la République l’annulation immédiate de cette mesure extrêmement grave et irrecevable juridiquement.
Des destructions incontrôlées
Le Plan loup, déjà défavorable à l’espèce, fixait un plafond de 24 loups pouvant être tués pour l’année en cours. Ce nombre maximal est immédiatement devenu un objectif à atteindre pour les pouvoirs publics et pour certains politiques proches des milieux agricoles. Le constat est déjà fait que ces tirs ne solutionnent rien. Les battues de chasseurs non encadrés sont en plus la porte ouverte à toutes les dérives, alors que les tirs sont déjà mal maîtrisés : une louve allaitant 5 louveteaux a été abattue, un loup a été tiré par des chasseurs sans que son cadavre ait été retrouvé. Il est évident que plusieurs loups pourront être tués ou blessés au cours d’une battue sans qu’on le sache, et sans qu’on puisse avoir aucun contrôle.
Le loup ne doit pas être instrumentalisé contre l’intérêt général
Alors que la seule solution viable à long terme passe par un gardiennage efficace des troupeaux et une remise en cause des conduites pastorales inadaptées, le gouvernement s’attaque au loup pour donner des gages aux lobbies de la chasse et de l’agriculture. La filière ovine est économiquement en difficulté. Si la société française fait le choix de maintenir l’élevage ovin en le soutenant avec de l’argent public, on est en droit d’attendre que cette activité soit mise en oeuvre de façon compatible avec les enjeux du 21ème siècle, et avec les attentes de la société en matière de protection de la biodiversité.
Voir aussi la plaquette des associations : LOUP : Pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et sur la chasse

+ d’actus

lundi 16 septembre 2013

Le bai est une couleur chaude

Rendons à César... J'ai adoré Le Bleu est une couleur chaude, de Julie Maroh (et je n'irai certainement pas voir le film qui s'en est inspiré sans vergogne ni honnêteté). Voici son blog : les cœurs exacerbés
Et passons au sujet de ce billet. Le bai est une couleur chaude, une robe, devrai-je-dire, celle de mes chevaux adorés - Keyrann et Dîn, mais aussi, celle d'une grande majorité de grands copains à crinière... C'est comme ça. les bais, cerise, brûlé, brun, clair, doré, cuivré me font craquer... Donc, pour ceux qui ne sont pas sur FB et veulent des nouvelles (et des photos)... 

Keyrann et moi, Anne et Aydane avant une balade

Keyrann se roule...



Dîn: sortie en carrière

... puis dans le champ




Timhadite, la jument de Salah et Paule, mère de Dîn


Fabien et Timhadite, travail en liberté




Avec Assarab, le cheval de Lahcen



mercredi 4 septembre 2013

Le silence...

La parole est d'argent.
Le silence est d'or. 
Je me rends compte aujourd'hui ces sages propos ne le sont pas. La parole est d'or - oui, mais si elle est méchante ? ou trop franche ? ou pas assez... blablabla, je vous vois venir. Je vous parle d'une vraie parole. Du genre discussion, explication, se parler, communiquer, exprimer. Et celle-ci, franchement, vaut bien plus que de l'or. Parce qu'elle relie les gens entre eux, parce qu'elle guérit des blessures, parce qu'elle est courageuse. 
D'accord, ce n'est pas toujours facile de dire les choses à ceux que l'on aime, de discuter, de se disputer. Mais le silence est pire. Le silence - et là, il n'est pas question de celui, proche du recueillement, qui permet de ce centrer ou qui est une forme de respect - est une source de malaise, de non-dits, de petites lâchetés de l'ordre du "laisser pisser", de la "mauvaise conscience" et parfois, d'un réflexe à la fois égoïste et couard. Ne pas dire pour ne pas prendre de risque, ne pas s'engager, ne pas répondre aussi, c'est laisser s'installer un malaise,un malaise paradoxalement confortable, qui grandit, grandit jusqu'à ce que l'autre ou un tiers (je pense ici à une expérience professionnelle) fasse l'effort de prendre la parole (on y revient) pour crever l'abcès, ou simplement rétablir le courant... 
Mais le temps ? " Pas le temps débordé zappé désolé"? Fausse excuse, vraie impolitesse, qui implique, en plus, dans le cas d'un mail par exemple, que celui qui l'a envoyé, lui, n'a rien à foutre de ses journées... Alors que c'est généralement juste une question d'organisation (ou d'importance accordée à l'autre). 
Voilà, c'étaient les mini-réflexions du jour...
(sans doll parce que la connexion rame, mais rame...)