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mardi 27 mars 2018

Contretemps

Suite à des soucis d'ordre personnel, je n'ai plus beaucoup de temps pour poster des articles sur ce blog et je suis également contrainte d'annuler des rencontres ou ma présence dans certains salons (Vannes, Luçon). J'en suis désolée. J'espère retrouver bientôt un rythme plus régulier sur ce blog, en attendant je vous laisse avec un poème de ma chouchoute.

Dans l’azur de l’avril, dans le gris de l’automne,
Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
Sa grâce a des langueurs de chair qui s’abandonne,
Son feuillage murmure et frémit en rêvant,
Et s’incline, amoureux des roses du Levant.
Le tremble porte au front une pâle couronne.
Vêtu de clair de lune et de reflets d’argent,
S’effile le bouleau dont l’ivoire changeant
Projette des pâleurs aux ombres incertaines.
Les tilleuls ont l’odeur des âpres cheveux bruns,
Et des acacias aux verdures lointaines
Tombe divinement la neige des parfums.

Les arbres, Renée Vivien

mercredi 14 mars 2018

Un pont entre les genres

Un long silence, depuis mon dernier passage. Entre-deux, le mouvement #PayeTonAuteur, initié par La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et le SNAC BD a réussi à faire plier le son LivreParis, qui rémunérera tous les intervenants pour leur participation à des tables rondes. Belle victoire, quand on sait à quel point la situation de nos professions (écrivain-e-s, dessinateur-trice-s, scénaristes, etc.) est précaire. Non, la participation à un salon, à des débats, conférences, etc. n'est pas de la promotion. C'est un travail. 
Mais ce n'était pas de cela dont je souhaitais parler dans cet article. 
C'était de la littérature dite "young adult". Considérée il y a quelques années comme un épiphénomène marketing, ce genre plurivoque explose auprès du public, au point que le même Livre Paris lui consacre une scène. On regrettera juste l'absence de deux collections emblématiques du genre, y compris dans les conférences réservées aux professionnels, celle d'Exprim (Sarbacane) qui existe depuis 11 ans maintenant et affiche depuis ses débuts sa youngadultittude et celle de la plus jeune Electrogène (Gulf Stream éditeur), qui propose des récits forts, originaux, dès 15 ans...

Pour la peine...
 

Voilà. Je me sens mieux.
Pour l'autrice que je suis, le young adult, c'est une littérature d'exploration, d'expérimentation, de respiration : un pont entre les différents genres, parce qu'on peut y trouver de la fantasy, du réalisme noir, de la poésie, etc.un pont entre les âges, parce qu'ils s'adresse aussi bien aux adolescents qu'aux adultes, s'affranchissant de certains codes qui enferment à la fois la littérature dite adulte et celle destinée aux plus jeunes. 
On me dit cependant que "le young adult ne se vend pas", que "les libraires ne savent pas où le placer". Au hasard ? Detroit, vous pouvez le mettre au rayon polar, au rayon ado.  Songe à la douceur trouvera aussi bien sa place chez les ados qu'en littérature générale. Encore un peu d'aide ? En continuant avec les mêmes ? Bloc de haine, de Philippe Arnaut: rayon ado, rayon société (comment devient-on facho)? Celle qui venait des plaines, mon petit dernier ? rayon ado, toujours. Et rayon "western" ou "histoire".  
Je trouve extrêmement triste qu'en France, on continue à compartimenter à ce point les genres, à catégoriser, juger au lieu de considérer cet hybride aux multiples facettes qu'est le young adult comme une merveilleuse opportunité de partage entre les lecteurs et de créer des ponts entre les multiples pays de la littérature, voire d'en abolir les frontières. 

#YoungAdult #Exprim #Electrogene