Le plus beau métier du monde, c'est d'être maman. Parce que la place d'une femme, c'est au foyer. C'est vrai, ça : passer l'aspirateur, préparer de bons petits plats en souriant à l'idée de satisfaire les papilles de l'homme, quand il rentrera épuisé du travail. penser à cirer ses chaussures, ou nettoyer ses baskets, aussi, c'est bien. Et quand les enfants rentrent de l'école, les attendre avec un goûter, pendant que la petite aidera à débarrasser, le fils, l'héritier, ira se défouler en criant dans le jardin ou se vautrer devant la télé. Et si le père, fatigué, grogne, râle, gifle, ce n'est pas grave : son métier l'épuise, la femme se doit de continuer à sourire, puisque son rôle, c'est de maintenir la cohésion au cœur du foyer. Et le soir, l'homme, guerrier, a besoin de se changer les idées. La femme, obéissante, a le devoir d'écarter les cuisses et de le laisser faire.
Non ? Non, ce n'est pas ce que sous-entend le tout nouveau ministère des droits des femmes, de l'enfance et de la famille ? Ah, c'est une maladresse ? Il a fallu resserrer les budgets des ministères, ils ne se sont pas rendu compte, tout ça ?
Attendez, je bois un coup. Sérieux ? Vous avez fait des études, vous êtes censés décider de l'avenir d'un pays, de ses citoyens (si si, les crevettes qui font du bruit et qui servent à rien), mais vous êtes "maladroits"? Mauvais en com ? Ou vous vous dites simplement qu'il y a tellement de merdes en ce moment qu'on va passer à autre chose et avaler d'autres couleuvres moisies, ce en quoi vous n'avez sans doute pas tort.
Sauf qu'il y a quand même un truc qui ne va pas, là. Hormis tout le reste. Femme, famille, enfance "et taches ménagères"...
Non, sérieusement. Aujourd'hui, la famille peut être : monoparentale, recomposée, avec deux mamans ou... deux papas. Yep. des hommes. Ca veut dire quoi ? Que la ministère ne concerne pas les hommes, ni les papas ni les gays ? Qu'une famille, c'est un papa et une maman ? Qu'en plus d'être ridiculement et ouvertement sexiste, ce nouveau ministère est en plus homophobe ?
Pour Là Où tombent les anges, je me suis pas mal documentée sur la manière dont les femmes étaient renvoyées dans leurs pénates, avec prière d'y rester, dès 1917.
- Que [la censure] me reproche d'être pacifiste, soit. Nous sommes en guerre : il n'est pas de bon ton de s’opposer au massacre de dizaines de milliers d'êtres humains, poursuit Madeleine. Mais qu'on me demande de ne pas réagir lorsque nos droits sont remis en cause ![...]
Elle fait allusion aux discours et aux chansons qui évoquent la vocation du sexe faible à être mères, considérant que leur place est avant tout au foyer [...] Il faut semer de la graine de poilu, faire son devoir de française en donnant des enfants à la patrie. Et, ainsi que le conseillent les rengaines les plus populaires, accepter aussi bien l'enthousiasme du soldat à son retout du front que ne pas être la seule femme dans sa vie. (p319)
Pourquoi ai-je le sentiment qu'on en sort jamais ? peut-être parce que tant qu'on sera gouvernés par des imbéciles libidineux qui considèrent être au-dessus de tout et qu'on nous servira les mêmes recettes débiles pour "conquérir le cœur d'un homme" dans les magazines - ni trop belle ni trop intelligente ni trop bruyante, pas habillée trop court mais quand même un peu - , tant que ces modèles seront soutenus par des hommes ET des femmes, parce que la violence existe des deux côtés, ne serait-ce que par les regards, les pseudo-conseils, les jugements... on n'en sortira pas.
Allez. Moi, je retourne à la cuisine... en souriant... me faire un café!
je note que tu n'es pas une femme du monde. Tu attends les enfants alors que tu devrais aller les chercher à l'école. Triste monde que voilà :/
RépondreSupprimerJe lève le poing avec toi, parce que moi aussi, je suis exaspérée !
RépondreSupprimerBien d'accord avec toi, Charlotte, bises
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