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lundi 26 septembre 2016

Lassitude anti-spéciste...

J'ai de plus en plus de mal, en particulier en cette période d'ouverture de la chasse (ah, les tirs matinaux qui résonnent juste à côté des chevaux... ) avec les propos spécistes, même bien intentionnés, expliquant qu'il faut "réguler" une population d'animaux "trop nombreux" (alors même "qu'il ne fallait pas" les introduire là où personne ne les attendait ou détruire leurs prédateurs, ou... Bref... ), justifiant la mise à mort par le merveilleux mot "nuisible" ou bouffeur de troupeaux" (ah ben non, on ne dit pas ça de cette manière pour les loups)
... ou de renards mangeurs de grenouilles protégées (mais pas des pesticides et des trucs chimiques), et j'en passe. J'ai également de plus en plus de mal avec les photos qui font le buzz négatif sur facebook avec des ordures qui posent devant leur trophée, qui terrorisent un renard avant de le tuer (à 10 contre 1, top)
J'ai de plus en plus de mal avec les sociopathes qui bossent dans les abattoirs et trouvent marrant de taser un mouton, qui prennent plaisir à la torture et à la souffrance, avec ceux qui consomment cette viande, qui refusent de regarder la souffrance en face et se disent cartésiens (alors même qu'ils ne connaissent rien à Descartes), un animal est une machine, blablabla. 
J'ai également  fuck (spéciale dédicace Anne B.) marre des sportifs qui considèrent les chevaux qu'ils usent sous le poids de leurs exigences et de leur égo comme les instruments de leur satisfaction personnelle, bons à jeter une fois inutiles (ou moins performants). 
Ce sont eux, les nuisibles. Ce sont eux contre lesquels il serait bon d'avoir des arrêtés préfectoraux, des ateliers de prévention, d'information, de dépistage pour les plus sociopathes (ceux qui se défoulent sur les bœufs ou les brebis comme ils pourraient le faire sur n'importe quelle proie humaine, ceux qui se mettent en meute pour tuer, comme ils se mettent en groupe pour tabasser les plus faibles ou violer ) 

J'ai aussi de plus en plus de mal avec le paternalisme spéciste qui classe et juge, qui expérimente, décrète que l'animal n'est pas intelligent (ou alors plus ou moins), parce qu'il ne raisonne pas comme nous, parce qu'ils n'a pas les mêmes clefs, parce qu'il ne se reconnait pas dans un miroir (ben si, suffit de lui en laisser faire l'expérience... cf. mon chat), parce que... parce que c'est du paternalisme spéciste, parce que c'est tellement plus facile d'objectiver que d'essayer de se mettre à la place de l'autre - réellement. Surtout quand cet autre n'appartient pas à la même espèce... 


Voilà, ce  qui m'énerve le plus dans tout ça, c'est que ça me donnerait presque envie de détester mes semblables. Devenir misanthrope. Mais ce n'est pas ça, l'humanité. Ce n'est pas trois clampins accrochés au bout d'un fusil et leurs soutiens politiques ni une bande d'ordures qui s'acharnent à assommer, battre, tuer, dépecer ni des sales types/filles vissés par les éperons et le roll-kür à leurs chevaux martyrs ni même les scientifiques qui classent et jugent par peur de ne pas être pris au sérieux.
L'humanité, c'est tout le reste. Et elle vaut mieux que ça.

Et puis, de toute façon, la haine, je trouve ça nul. 
Destructeur. 
Minable. 
Alors, je préfère finir sur une note positive et vous copier -coller une très belle réponse de la philosophe et éthologue Vinciane Despret à la question "Certains animaux sont-ils plus  intelligents que nous ?" 

V. D. C’est une très jolie question. Pourquoi ? Parce qu’elle nous oblige à poser une question, et pour moi une question qui oblige à poser d’autres questions, et à nous remettre en question, ce n’est pas tellement la réponse qui importe, mais la mise au travail. Qu’est-ce qui nous met au travail ?
Que veut dire être intelligent ? Est-ce que nous choisissons le critère d’intelligence qui nous caractérise, par exemple, une intelligence basée sur le langage, sur la catégorisation, etc... Forcément, nous serons les plus intelligents, parce que nous aurons choisi les critères dans lesquels nous excellons, et qui nous ont aidés à définir l’intelligence.
Mais si on choisit une autre définition de l’intelligence. Si on dit, par exemple : «Etre intelligent, c’est être capable d'être très attentif aux autres, de se laisser influencer par eux». Ce n’est plus, évidemment, tout à fait dans nos critères. Je parle ici de nos critères contemporains et occidentaux. Qui ne seraient pas, probablement, les critères d’autres cultures. Si on choisit ce critère-là, «être attentif aux autres», je me demande si un cochon ou un chien ne sont pas plus intelligents que moi. Et si l’intelligence consiste à lire des odeurs, ou à composer avec les vents, ou à sentir le magnétisme, je crois que d’autres espèces sont plus intelligentes que nous.
(intégralité de l'article : ici

Elle résume bien les choses, à mon sens... 
Est-ce que l'intelligence, l'humanité, ce n'est pas aussi être capable de s'ouvrir aux autres et à leur différence ?


1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup cette citation de Vinciane Despret -- elle rejoint ce que je me dis tous les jours en observant ma galga, sa formidable aptitude à lire les odeurs, à dresser sa géographie de la ville selon les animaux qu'elle rencontre ; une ville dans laquelle elle fut pourtant projetée comme en un milieu alien, inconnu, terrifiant...
    Tous les jours je reçois des leçons de mes quatre pattes. Leçons salvatrices de résilience, d'aptitude à la joie brute, de vision du monde.

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