#POLICE DEBOUT
Tous les matins tu te réveilles la trouille au ventre,
la haine
Du quotidien, des directives absurdes qui t’enchaînent,
« Laissez faire », « Chargez »,
pression de l’uniforme
Qui te clone, te troupe, te groupe, t’emprisonne dans
l’informe
D’une nasse qui n’a le droit ni de penser ni de se rebeller.
Dans cette gangue matelassée tu disparais, ton nom tu
l’oublies,
« T’es qu’un sale con », l’injure a fusé
comme un cri
Dans la bouche de ton ex toute fraîche d’aujourd’hui.
Prise de tête matinale, « T’as vu les vidéos,
pourquoi tu fais ça ? »
Parce que, réponse simple : « C’est les ordres,
j’ai pas le choix. »
Cet aprèm, tes mots tournent dans ta tête, te bouffent.
Ta vie réduite à ça, obéir, charger, cogner, soudain t’étouffe.
Comment sortir du rang ? Tu t’interroges, t’en
sais rien.
T’as plus le temps de réfléchir, tu fonces collé aux
tiens.
Lacrymos, matraques – en face, des mômes révoltés,
Des profs, des étudiants, des avocats, des ouvriers.
Pourtant t’oublies tes doutes, porté par la violence,
Et tu pousses, tu frappes, dans une sorte d’inconscience.
Retour brutal à la réalité. Elle est là. Sous tes
poings.
Tu t’interromps, clignes des yeux, hébété. « Benjamin ? »
Ce que tu vois dans
son regard te donne envie de pleurer.
T’es plus humain, t’es qu’un robot programmé pour tuer.
#PoliceDebout. Ce soir, tu te sens un peu con,
Sur cette place bouillonnante, seul avec ton carton.
Des gens te sourient, d’autres te matent, l’air vener.
Tu te sens coupable, des deux côtés de la barrière.
Pourtant, tu t’accroches, tu sais que t’as raison,
D’être là, bien droit, debout, pour dire non.
Non – à ceux qui dévoient le rôle de la police.
Non – à ceux qui confondent service et milice.
Non – à la dictature molle qui prétexte l’urgence,
Pour détruire les valeurs et asservir la France.
Un type t’approche, basané, tête rasée,
Une fille, petite blonde aux sourcils froncés.
Un RAID, une crim’, des flics comme toi.
C’est cool pour une première : vous êtes déjà
trois.
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