Comédien, c'est pas un métier. C'est comme auteur, photographe, tout ça. C'est une passion. La preuve ? En dîner et fausse identité. Ou quand Fanny devient Marie pour séduire un ex-musicien frustré.
Pour Marie, j’ai imaginé un job de vendeuse à temps
partiel et des ambitions de mise en scène : elle attend le début de l’été
pour proposer d’animer des ateliers de théâtre dans différentes mairies, elle a
un vague projet d’adaptation et répète Célimène pour aider un ami. Il faut
toujours mêler un peu de vérité aux mensonges que l’on invente pour les rendre
crédibles.
— Et ta pièce ?
Avec la carte, Sandra nous apporte deux apéritifs
offerts par la maison et des olives aux herbes.
— De ce côté, tout va bien ! Je regrette juste
de ne pas avoir plus de temps à consacrer à ce rôle, mais…
— Je t’aiderai à répéter, si tu veux. J’ai joué
dans quelques spectacles, au lycée. Rien de très sérieux, mais, d’après mes
souvenirs, ça n’est pas bien compliqué !
Évidemment. Comédien, ce n’est pas un métier. C’est à
la portée de tous de savoir placer sa voix, retenir un texte et l’interpréter
jour après jour de la même façon, quelle que soit son humeur, en respectant la
mise en scène et le reste de la troupe. C’est d’une simplicité enfantine de se
métamorphoser chaque soir en quelqu’un que l’on n’est pas et de revivre en
public ses émois, ses espoirs, ses souffrances – ses ridicules, aussi. Un
gamin de trois ans en est capable…
— Marie ? Tu ne m’as pas répondu !
Je plaque un sourire de circonstance sur mes lèvres.
— Non, non, c’est gentil, Fred. Je vais me
débrouiller.
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