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jeudi 13 mars 2014

Indécence

Tous à poil, Je porte la culotte et maintenant, L'Art de la bande dessinée... La censure a de multiples visages, en ces temps de marasme - toujours minoritaires, mais tellement médiatiques! On taxe d’indécence des ouvrages parce qu'ils bousculent les archétypes du genre, bien ancrés dans notre société (et à mon avis, on a encore le temps de le bousculer avant que cela bouge), parce qu'ils parlent de poils, d'écailles, de peau et de plumes, parce qu'ils montrent la nudité.
Remarque en passant, mais je radote sans doute, se focaliser sur la "morale" (ou une prétendue morale) pour faire oublier le reste, c'est une pratique vieille comme le monde. Et ces gens nauséabonds ne seraient peut-être pas si médiatisés, le phénomène prendrait moins d'ampleur. 
Indécence, donc. Parlons-en, de l'indécence. A commencer par les conditions de rétention, parce qu'il ne faut dire ni emprisonnement ni détention, des personnes sans papiers, quel que soit leur âge ou leur condition physique. Un témoignage, ici. Indécentes, les cinq années Sarkozy, gangrenées par des "affaires" de corruption, des amitiés mafieuses, et bien sûr Khadafi. Indécence, aussi, dans la façon dont cette "bande organisée" s'est comportée, enrichie. Indécence, dans l'actuel gouvernement, où toutes les mauvaises décisions sont prises, où le précisent est plus connu pour ses escapades en scooter que pour sa stature de chef d'état, où les choix économiques renforcent les inégalités, où les choix en matière d'environnement sont les pires qu'on pouvait imaginer (schiste, Monsanto, loups, etc.), où jamais les droites extrêmes n'ont eu autant d'influence. Indécence, quand des Roms se font cracher dessus, brûler, parce que la politique raciste d'un ministre encourage la haine.
Indécents, les mensonges, d'état. Indécente, l'économie qui broie les plus pauvres et enrichit les actionnaires (mais faut être réaliste, hein... se serrer la ceinture). Indécentes, les décisions européennes en matière d'égalité hommes-femmes, comme le montre l'article ici. Indécent, ce monde qui emprisonne et tue pour des préférences sexuelles, qui pend des femmes parce qu'elles ont osé dire non, indécent ce monde qui pollue les océans, qui détruit la planète, indécent ce monde qui laisse crever les gens de faim, qui les opprime pour quelques dollars de plus.
Plutôt qu'emmerder les libraires, les documentalistes, les auteurs, dessinateurs, éditeurs et les lecteurs avec des pseudo-scandales autour des poils et du genre, les censeurs feraient peut-être mieux de se préoccuper de ça. 

Jeune fille indécente vous incitant à lire, lire encore, lire toujours... et manger des glaces.

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