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lundi 28 novembre 2011

CRA : indignez-vous!

Moins sympa que Le Pape, le billet d'aujourd'hui. C'est juste l'extrait du blog de Fini de rire... 

Les déclarations répétées du ministre de l'intérieur annonçant des mesures de plus en plus dures contre le séjour des étrangers ne sont pas toutes de la com'. Les actes suivent. Aujourd'hui, nous vous reparlons de ce qui se passe dans les centres de rétention administrative et des résistances qu'ils suscitent.

Les CRA (centres de rétention administrative) existent depuis une trentaine d'années. Rouages clés de la politique d'expulsion des étrangers, leur justification est que la Police aux frontières (PAF) doit pouvoir garder sous la main les personnes qu'elle cherche à "reconduire à la frontière" de leur pays d'origine, le temps de s'organiser: il faut un passage en bateau ou en avion (parfois spécialement affrété), une escorte et, surtout, si l'étranger a pu soustraire son passeport aux recherches de la police, un laissez-passer que délivre (ou pas) le consul du pays de nationalité. La police n'a "que" 5 jours avant que le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) vienne juger de la légalité de l'interpellation qui a conduit là l'étranger. Et elle n'a ensuite "que" 20 jours pour parvenir à l'expulser (ou le "déporter", comme on dit à la PAF) avant un deuxième passage devant le JLD, qui peut encore prolonger l'enferment de 20 jours, non renouvelables cette fois. Alors qu'il est reconnu que tout se joue dans les deux premières semaines d'enfermement. Au total, la privation de liberté peut atteindre 45 jours.
Souvent, les personnes ainsi retenues ont été arrachées à une vie sociale et familiale tout à fait banale et normale, à ceci près qu'elles n'avaient pas le droit de vivre dans ce qu'elles avaient cru être le pays des droits de l'homme. La vie dans les CRA est strictement encadrée dans le temps et dans l'espace, sous la menace de l'expulsion qui peut survenir à tout moment, avec ou sans préavis. Alors, dans les CRA, on désespère, on s'automutile, on se suicide, on met le feu. Les incidents et les drames sont le quotidien de ces lieux maudits.
Les CRA et leur cortège de violences sont régulièrement évoqués sur Mediapart (taper CRA dans la lucarne du moteur de recherche) et ailleurs. En ce moment même une famille, retenue au CRA du Mesnil-Amelot, spécialement équipé pour recevoir les enfants, vient de voir son séjour prolongé de 20 jours. Alors que toutes les familles qui les y ont précédées depuis l'ouverture ont été libérées, la PAF va-t-elle enfin "réussir"?
A l'intérieur comme à l'extérieur de leurs barbelés, les CRA sont pourtant l'objet d'un activisme constant, juridique ou, tout simplement, civique.
Ainsi, le Syndicat de la Magistrature publie un dossier intitulé Pour les migrants: l'expulsion, la prison ou la mort? Le propos de ce passionnant dossier englobe aussi le fonctionnement de la forteresse Europe. Pour s'en tenir à la politique dont les CRA sont l'outil, relevons quelques remarques, où le style inimitable de la magistrature fait frissonner.
"L’enfermement n’apparaît donc pas comme une fin en soi, à la différence de l’emprisonnement qui constitue l’aboutissement du processus pénal visant à la sanction d’une infraction. Il apparaît seulement comme le moyen de parvenir à une autre fin, une simple étape dans le processus qui se donne pour objectif de repousser les migrants. Ainsi, la privation de la liberté de mouvement n’apparaît-elle, a priori, que comme la conséquence secondaire d’une logique purement administrative et non pénale. La punitivité ne constituerait donc, de ce point de vue, qu’un sous-produit ou un produit dérivé d’un enfermement qui poursuit d’autres buts.

Ben voyons. 
L'intégralité de l'article peut se lire sur ce lien. Vous pouvez, si vous ne savez pas quoi faire, ou simplement que vous voulez en savoir plus sur la politique d'expulsion des différents gouvernements en france et à l'étranger, lire Désobéir avec les sans-papiers


Et si vous avez besoin d'un coup de fouet : Histoire d'un allemand



Vous y trouverez de curieuses similitudes avec l'actualité...

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