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mardi 6 juillet 2010

Kinshasa

Je viens de terminer Kinshasa, de Jonas Lenn, sorti le mois dernier aux éditions Mango, collection Autres Mondes.


Kinshasa est un labrador, mais il n'est pas un chien ordinaire: génétiquement modifié, il est capable de suivre une piste comme nul autre, ou de projeter son champ de vision hors de son corps pour espionner les malfrats. Car Kinshasa travaille avec le sergent Rizetto pour la police criminelle de New-York. Un jour, alors qu'ils enquêtent sur un trafic d'organes, les choses tournent mal: le sergent est tué, et Kinshasa s'enfuit sur une île abandonnée au large de Manhattan, poursuivi par les tueurs. Mais l'île de Nothern Brother est en réalité peuplée de mystérieux enfants, qui ont recréé là leurs propres codes de vie. Une vie qui pourrait bien être bouleversée par l'arrivée de Kinshasa... et du danger qu'il apporte avec lui.

Kinshasa est un excellent roman jeunesse, qui en plus d'être bien écrit reprend intelligemment Neverland (l'Île de Nulle Part, in french), et des concepts comme ceux de Lost ou de Sa Majesté des Mouches (en plus soft, mais on devine où la haine de Piotr pour Bel-Oeil peut conduire). Sur cette île mystérieuse, deux bandes - d'un côté les garçons, menés par Piotr et de l'autre, les Amazones de Zohra la rousse (clin d'oeil ?), qui se disputent autour de mystérieux totems. Qui sont ces enfants ? D'où viennent les mystérieux pouvoirs de Piotr ? Que font-ils sur cette terre isolée? Kinshasa va essayer, souvent malgré eux, de sauver les jeunes habitants de l'île. Certes, un lecteur adulte et titilleux pourra évidemment trouver des failles au récit - les relations entre les enfants ne sont pas assez creusées, certains protagonistes sont trop peu fouillés - il n'en demeure pas moins que Jonas Lenn réussit à camper une histoire qui tient en haleine de bout en bout, et surtout à réussir à rendre parfaitement crédible le labrador Kinshasa, personnage principal du récit. Kinshasa est un labrador génétiquement amélioré, ce qui rend possible le langage et un mode de pensée accessible à l'humain, mais il demeure chien, avec des instincts, des comportements animaux... Ce qui ne veut pas dire "bête". Jonas Lenn réussit - après, c'est peut-être moi qui extrapole - avec Kinshasa a faire passer admirablement bien le fait qu'il y ait une intelligence animale - non induite génétiquement.

En résumé, Kinshasa est un très bon moment de lecture, qu'un lecteur pourra prolonger avec Chasse à mort (Koontz), Marée Stellaire (Brin), ou, pour un retour aux sources animalières et de bon aloi Le Grizzly (Curwood) et L'appel de la forêt (London). Le lecteur courageux et amateur de philosophie pourra, lui, se lancer dans L'Animal que donc je suis, de Jacques Derrida.

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