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dimanche 12 août 2012

Amsterdam, avec Jana

Amsterdam, en trois jours, c'est un peu court mais suffisant pour avoir un bel aperçu de cette ville verte, à dimension humaine, où canards, pigeons squatters et fumeurs d'herbe se partagent les parcs, où des banquettes sont installées devant les maisons et les immeubles pour les habitants, où des chats s'approprient des bancs, en toute liberté, où les chevaux sont aimés jusque dans les musées...



Exposition Chevaux et cavaliers, au musée d'Archéologie





C'était aussi l'occasion pour moi d'essayer de marcher dans les pas de Jana, l'héroïne de Venenum
Jordaan, quartier où elle a vu le jour aux alentours de 1630 a bien changé. 

Je suis née quelque part par là, dis-je, désignant d’un geste vague les auberges de la rade, bicoques de
briques où s’entassent marins aux long cours et prostituées. Quand monsieur Descartes m’a trouvée, j’étais l’une de ces gosses. Une petite voleuse des rues essayant de survivre en évitant les scélérats et les assassins. Il y en avait un, notamment, qu’on surnommait le croque-mitaine du Jordaan. Un infirme, blessé à la jambe après une terrible bataille contre les Espagnols...
(Venenum, p32)

Ancien quartier pauvre et ouvrier, Jordaan est devenu un quartier très à la mode, très fleuri, où se côtoient maisons fluviales, appartements design et boutiques très à la mode et très feutrées. De Pjip, plus populaire, plus vivant, m'a paru plus proche de l'Amsterdam qu'avait connu la jeune fille. 

Les chats de Pijp

Amsterdam, c'était aussi la nuit, et comme d'habitude, ce sont ces heures-là qui sont pour moi les plus propices au confusions spatio-temporelles... C'est lors d'une balade nocturne, du côté du marché aux fleurs et le long des canaux, que j'ai aperçu, fugitivement, la silhouette de Jana.
Conrad effectue des détours, s’immobilise plusieurs fois, aux aguets. Sa main repose sur la garde de sa rapière ; je note avec stupeur un pistolet et une poire de poudre à son côté. 
 

Attentive à ne point le gêner, j’accorde mon rythme au sien, m’efforce de distinguer parmi les innombrables bruits de la ville le raclement du fer que l’on tire, le martèlement d’une course, les chuchotements de larrons embusqués.


Mais il n’y a rien. (Venenum, p 53)

Je me suis souvent demandé ce que Jana aurait pensé de sa ville natale. J'ai imaginé un duel sur un pont, au-dessus d'un canal, et je me suis dit qu'elle y trouverait sans doute des défauts, mais qu'elle apprécierait toujours autant cette ville vivante, où l'on est libre de vivre et d'aimer qui l'on veut.

3 commentaires:

  1. Noire lagune, Venenum... il faudrait presque une nouvelle reliant les deux héroïnes de ces deux villes avec des similitudes.

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  2. A un siècle près, ça pourrait le faire! Mais je me demande si je ne vais pas essayer de faire un parcours photo Nuit tatouée/ Nuit brûlée" dans Paris!

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  3. Ca en ferait, de belles photos ! En plus de celles-ci... Chaaaaats... Canards... Canaux... (Assassins, scélérats *soupir d'aise*)

    Lace' Au Poignard

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