Ce n'est pas parce que le Front de Gauche n'a pas fait le score espéré qu'il faut se laisser abattre Il y a encore le second tour et les législatives. La preuve, pour illustrer ce deuxième extrait de Venenum, à paraître dans 3 jours aux éditions Gulf Stream, un slogan du Front de Gauche.
Prenez le pouvoir sur vous-mêmes !
Si j’étais née homme, cela ne causerait nul ennui à mon entourage. Après tout, ce sexe si fort doit frapper et tuer sans fléchir pour mériter l’admiration. Ma féminité rend cela outrageant. Van Shooten a été terrifié, ce soir. Demain, il me voudra peut-être enfermer pour se venger d’avoir été poltron. À moins que le tour que je jouai à Piet ne l’effraie assez pour qu’il me laisse en paix ? Quant à Conrad… Il est mon escorte, mais la créature de Chanut, également. Je demeure persuadée que sa mission première n’est pas de me protéger et qu’il n’hésitera pas à se débarrasser de moi.
Je ne vois qu’une issue : fuir, une fois encore, avant son retour. Cette fois, je n’agis pas par caprice, mais parce que je n’ai pas le choix. Je défais rapidement mes bagages, laisse mes robes et ne garde que deux chemises propres, ma cape dans laquelle j’enveloppe les écrits du philosophe, mon carnet et mes deux livres. À côté de ce paquetage, je pose mon poignard, mon aumônière de cuir et le florin d’or qui, je l’espère, me permettra d’acheter une monture. Puis je saisis une chandelle, me coule à l’extérieur de la pièce et gravis une à une les marches menant aux quartiers du vieux
Piet. Est-ce la fatigue ? La liqueur dont il avala une belle rasade ? Il dort tout habillé, et des ronflements sourds s’échappent de sa gorge. Des vêtements propres – hauts-de-chausses, pourpoint de toile brune et bas de laine reposent sur un coffre. Je m’en empare sans un bruit et regagne ma chambre. Une fois la porte close, je déchire la fine toile d’une camisole et bande ma poitrine. Je peigne mes longs cheveux dorés, encore humides, afin de faciliter la coupe. C’est un peu dommage car, avec mes yeux, ils sont ce que je préfère, mais ils auront tout le temps de repousser. Je cisaille comme je peux, à hauteur d’épaules, et jette lesboucles dans le feu. En se consumant, elles dégagent une désagréable odeur de brûlé. Cela fait, je secoue la tête, rajuste ma chemise, passe les vêtements trop larges et les serre avec une ceinture de cuir. Enfin, je chausse mes bottes et gagne l’entrée, empruntant au passage le lourd manteau du mathématicien. Une fois
à l’air libre, j’inspire profondément et m’étire, avant d’emprunter la direction du quartier des tisserands. Là, j’achèterai des habits plus appropriés, une casaque de peau et un couvre-chef. Des bottes neuves, également. Le temps d’un voyage, peut-être plus, je ne serai plus Jana mais Jan : ce n’est qu’une question de voyelle après tout.
Je ne vois qu’une issue : fuir, une fois encore, avant son retour. Cette fois, je n’agis pas par caprice, mais parce que je n’ai pas le choix. Je défais rapidement mes bagages, laisse mes robes et ne garde que deux chemises propres, ma cape dans laquelle j’enveloppe les écrits du philosophe, mon carnet et mes deux livres. À côté de ce paquetage, je pose mon poignard, mon aumônière de cuir et le florin d’or qui, je l’espère, me permettra d’acheter une monture. Puis je saisis une chandelle, me coule à l’extérieur de la pièce et gravis une à une les marches menant aux quartiers du vieux
Piet. Est-ce la fatigue ? La liqueur dont il avala une belle rasade ? Il dort tout habillé, et des ronflements sourds s’échappent de sa gorge. Des vêtements propres – hauts-de-chausses, pourpoint de toile brune et bas de laine reposent sur un coffre. Je m’en empare sans un bruit et regagne ma chambre. Une fois la porte close, je déchire la fine toile d’une camisole et bande ma poitrine. Je peigne mes longs cheveux dorés, encore humides, afin de faciliter la coupe. C’est un peu dommage car, avec mes yeux, ils sont ce que je préfère, mais ils auront tout le temps de repousser. Je cisaille comme je peux, à hauteur d’épaules, et jette lesboucles dans le feu. En se consumant, elles dégagent une désagréable odeur de brûlé. Cela fait, je secoue la tête, rajuste ma chemise, passe les vêtements trop larges et les serre avec une ceinture de cuir. Enfin, je chausse mes bottes et gagne l’entrée, empruntant au passage le lourd manteau du mathématicien. Une fois
à l’air libre, j’inspire profondément et m’étire, avant d’emprunter la direction du quartier des tisserands. Là, j’achèterai des habits plus appropriés, une casaque de peau et un couvre-chef. Des bottes neuves, également. Le temps d’un voyage, peut-être plus, je ne serai plus Jana mais Jan : ce n’est qu’une question de voyelle après tout.
tu rêves... pour Venenum en tous cas. Je ne lirai pas l'extrait alors que j'ai le livre à deux pas... pour le reste, c'est une évidence bien soulignée :)
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