C'est quoi, l'amitié ? Sujet philosophique, psychologique, casse-gueule, aussi vu les pointures qui ont tenté de la définir, genre Aristote. Ou Kant. Non, Kant n'est pas une pointure, en fait. C'est une escroquerie (un jour, peut-être, je vous parlerai de sa vision des arts, de l'éducation, de la masturbation et de l'inceste - si si... ce qui permettra peut-être de comprendre les propos honteux de L.Ferry qui se réclame d'obédience kantienne).
Il y a aussi Montaigne et La Boétie. "Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance qu’il a de son intégrité : les répondants qu’il en a c’est son bon naturel, la foi et la constance."(La Boétie) Et "Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi »." (Montaigne)
Aristote, qui y a consacré un chapitre entier de l’Éthique à Nicomaque, la définit selon trois degrés : par intérêt, par goût commun, par "reconnaissance des âmes" - je schématise beaucoup, désolée. Il s'interroge également sur les différences de castes, d'âge, etc. établissant tout une liste de possibles et d'impossibles. A l'époque, disons, quand je faisais mes études, ces considérations m'agaçaient beaucoup. Je suis aujourd'hui bien plus mesurée à ce propos. L'amitié véritable est rare et ne se recherche ni s'exige. Comme en amour (et c'est de l'amour), il y a les évidences, les coup de foudre amicaux, les sens uniques, les trahisons, les infidélité, les échecs ou les déceptions, les très longs cours et les pour toujours (heureusement).
J'ai appris, avec le temps - et pas mal de bleus - à "gérer", même si les évolutions, les éloignements, sont parfois difficiles à encaisser. Mon métier d'autrice (oui, c'est le mot, et non, dire ou écrire auteure n'est pas correct, encore moins quand on se dit féministe... tu es d'acc, Florence Hinckel ?) m'a amenée à pas mal bouger, et comme la plupart d'entre nous à :
* être dans une situation de demandeuse
*être dans une situation de "star" (pas plus confortable)
* confondre "relation d'intérêt" et "amitié durable"
*être la méchante de quelqu'un
*être la poire de quelqu'un
* trahir (involontairement)
*être trahie (involontairement)
L'édition, les métiers d'autrice/ scénariste/ éditrice sont un beau concentré de complications et de confusion! J'ai fait, en début d'année, un bilan sur le sujet - de l'amitié, pas de l'édition. Mais disons que l'expérience édito permet de pas mal relativiser le reste, et de se dire qu'à quelques exceptions près (parce que c'était lui, parce que c'était moi, etc.), Aristote, c'était quand même juste un type génial :
Le cas de l'ami.e qui a du succès : restera-t-iel mon ami.e ? Pas forcément. Changera-t-iel ? Ben oui. Dois-je lui souhaiter du succès même si ça nous éloigne ? Aussi. Le cas où j'ai du succès : resterai-je amie avec celleux qui n'en ont pas autant ? Pas forcément (ça dépend du type d’amitié qui existait entre nous avant), etc.
Le cas de l'ami.e qui est d'un rang supérieur (professionnel, financier, soicail et de façon générale dans tout rapport hiérarchique) : bon, si les bases ne sont pas saines dès le départ, il y aura forcément un couac quelque part, comme avec le cas du succès.
L'ami.e qui t'utilise : pourquoi se laisser faire ? Est-ce que tu n'y trouves pas aussi un intérêt ? (définir lequel...) Et l'ami.e que tu utilises ? Es-tu au moins conscient.e de l'utiliser?
Et comment se construisent les amitiés ? Faut-il attendre quelque chose de l'autre ou rien ? "Être" ami, n'est-ce pas "être" tout simplement ? Soi-même, et présent, pour l'autre, en soi ?
Une amie (de cœur) m'a parlé il y a plusieurs mois d'un exercice qui s'appelle "les bonshommes allumette" : lien ici. c'est en commençant à pratiquer pour me sortir d'une situation compliquée que je me suis rendu compte de tout le pathos, tout l'égo, toutes les souffrances, infligées ou subies, émotions mal digérées, les confusions, surtout les confusions, entretenues ou provoquées qu'engendraient le mot amitié.
Alors qu'il devrait être tellement simple. Tellement évident.
Être, sans attendre. (clin d’œil à mon ami J.)
Être soi.
Être là.
Passer son chemin parfois.
Rester si on le sent.
Être et com-prendre.
Il y a aussi Montaigne et La Boétie. "Ce qui rend un ami assuré de l’autre, c’est la connaissance qu’il a de son intégrité : les répondants qu’il en a c’est son bon naturel, la foi et la constance."(La Boétie) Et "Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi »." (Montaigne)
Aristote, qui y a consacré un chapitre entier de l’Éthique à Nicomaque, la définit selon trois degrés : par intérêt, par goût commun, par "reconnaissance des âmes" - je schématise beaucoup, désolée. Il s'interroge également sur les différences de castes, d'âge, etc. établissant tout une liste de possibles et d'impossibles. A l'époque, disons, quand je faisais mes études, ces considérations m'agaçaient beaucoup. Je suis aujourd'hui bien plus mesurée à ce propos. L'amitié véritable est rare et ne se recherche ni s'exige. Comme en amour (et c'est de l'amour), il y a les évidences, les coup de foudre amicaux, les sens uniques, les trahisons, les infidélité, les échecs ou les déceptions, les très longs cours et les pour toujours (heureusement).
J'ai appris, avec le temps - et pas mal de bleus - à "gérer", même si les évolutions, les éloignements, sont parfois difficiles à encaisser. Mon métier d'autrice (oui, c'est le mot, et non, dire ou écrire auteure n'est pas correct, encore moins quand on se dit féministe... tu es d'acc, Florence Hinckel ?) m'a amenée à pas mal bouger, et comme la plupart d'entre nous à :
* être dans une situation de demandeuse
*être dans une situation de "star" (pas plus confortable)
* confondre "relation d'intérêt" et "amitié durable"
*être la méchante de quelqu'un
*être la poire de quelqu'un
* trahir (involontairement)
*être trahie (involontairement)
L'édition, les métiers d'autrice/ scénariste/ éditrice sont un beau concentré de complications et de confusion! J'ai fait, en début d'année, un bilan sur le sujet - de l'amitié, pas de l'édition. Mais disons que l'expérience édito permet de pas mal relativiser le reste, et de se dire qu'à quelques exceptions près (parce que c'était lui, parce que c'était moi, etc.), Aristote, c'était quand même juste un type génial :
Le cas de l'ami.e qui a du succès : restera-t-iel mon ami.e ? Pas forcément. Changera-t-iel ? Ben oui. Dois-je lui souhaiter du succès même si ça nous éloigne ? Aussi. Le cas où j'ai du succès : resterai-je amie avec celleux qui n'en ont pas autant ? Pas forcément (ça dépend du type d’amitié qui existait entre nous avant), etc.
Le cas de l'ami.e qui est d'un rang supérieur (professionnel, financier, soicail et de façon générale dans tout rapport hiérarchique) : bon, si les bases ne sont pas saines dès le départ, il y aura forcément un couac quelque part, comme avec le cas du succès.
L'ami.e qui t'utilise : pourquoi se laisser faire ? Est-ce que tu n'y trouves pas aussi un intérêt ? (définir lequel...) Et l'ami.e que tu utilises ? Es-tu au moins conscient.e de l'utiliser?
Et comment se construisent les amitiés ? Faut-il attendre quelque chose de l'autre ou rien ? "Être" ami, n'est-ce pas "être" tout simplement ? Soi-même, et présent, pour l'autre, en soi ?
Une amie (de cœur) m'a parlé il y a plusieurs mois d'un exercice qui s'appelle "les bonshommes allumette" : lien ici. c'est en commençant à pratiquer pour me sortir d'une situation compliquée que je me suis rendu compte de tout le pathos, tout l'égo, toutes les souffrances, infligées ou subies, émotions mal digérées, les confusions, surtout les confusions, entretenues ou provoquées qu'engendraient le mot amitié.
Alors qu'il devrait être tellement simple. Tellement évident.
Être, sans attendre. (clin d’œil à mon ami J.)
Être soi.
Être là.
Passer son chemin parfois.
Rester si on le sent.
Être et com-prendre.
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