Derniers articles

dimanche 13 mai 2018

Dans la mine le charbon n'est pas consulté*

Dans la mine, le charbon n'est pas consulté*. 
Matière première, uniforme et muette, on l'extrait, on la transforme, on la vide. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'elle. Alors, on la ferme, et on prospecte pour trouver une autre. Qu'on ouvre. Et qu'on exploite jusqu'à la lie. 
Dans le domaine du livre, l'auteur.trice n'est pas consulté.e. 
La différence, apparemment n'est évidente ni pour le ministère de la culture ni pour la tête du gouvernement, qui s'est empressé de créer des Assises du livre... sans auteurs  ( cf. l’article ici), et sans se donner la peine de répondre à l'invitation du Conseil permanent des Ecrivains aux Etats généraux du livre.
Je ne reviendrai pas ici sur cette question précise : je vous invite à vous renseigner sur le site de La Charte, à signer la pétition #auteursencolere et à la diffuser le plus largement possible. 
En revanche, je suis abasourdie par le silence des maisons d'éditions. A ma connaissance, cela avait déjà était peu ou prou le cas (à l'exception de Mnémos, de Lynks et d'Hélène Wadowski, directrice de Flammarion jeunesse, pour les questions de rémunération des auteur.trice.s au Salon de Paris, cf. ce lien). A l'époque (mars, ce n'est pas si loin), cela m'avait déjà perturbée.
Aujourd'hui,  cela me consterne.
Un.e auteur.trice peut être en désaccord avec son éditeur.trice sur son contrat, en négocier les conditions, etc. Mais ce qui est en jeu aujourd'hui n'a rien à voir.
Ce qui est en jeu aujourd'hui, ce ne sont ni les % de droits d'auteur, les conditions d'exploitation d'une œuvre, mais le statut social des auteurs et leur survie. Et, à moyen terme, celle des maisons d'éditions.
 Si les auteur.trice.s sont le charbon de la mine, les éditeur.trice.s sont les ouvrier.ère.s qui travaillent dans la mine. Même s'ils ont droit de parole (ou le pensent, car un droit muselé par la crainte ne l'est plus), ils ne sont pas si loin de Germinal. Et du chômage.

Pas de charbon, pas d'ouvrier.ère.  
Pas d'auteur.trice.s, pas de livres.






#auteursendanger #auteursencolere #pasdauteurspasdelivres #payetonauteur



*Merci à Bernard B.pour cette phrase, qui résume bien notre situation.











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire