C'est l'histoire d'Antigone. Une ado banale. Au lycée, général ou pro, peu importe. Le matin, c'est l'horreur.
Obligée de se lever, de bouger, d'aller en cours, même retrouver les copains ce n'est pas motivant. Et puis, il y a les attentats de novembre. l'état d'urgence. l'impression que le monde tombe en morceaux, mais surtout que le pays tourne à l'envers, avec les fouilles n'importe quand, les arrestations pire que sous Sarkozy, dixit le frangin qui lui, a enfin pu voter en 2012. Et puis, il y a les réformes, l'avenir qui n'en est pas, les migrants, la loi travail, les violences, l'indécence des politiques - parce qu'on ne peut faire autrement que voir, s'indigner.
Alors, Antigone décide de bouger. De participer aux manifs, et pas seulement parce que son pote Hémon est à fond. Même pas besoin d'avoir la motivation d'un frère aîné en garde à vue, zonzon, n'importe quoi pour propos écolos. Là, c'est décidé, elle va participer aux rassemblements. Se bouger. Bloquer son lycée, et braver les autorités, comme tous ceux-là.
Plus dangereuse qu'n terroriste. Faut l'arrêter. Comme ce gamin. La mater - comme ce lycéen, là. La briser. Trois coups de matraque, et puis c'est tout.
Antigone. 2001-2016.
#NuitDebout
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