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vendredi 13 juillet 2012

Une question d'ouverture

La semaine dernière, au Maroc j'ai donné sur le pouce un cours à une petite cavalière (très douée, au demeurant) et tenté de lui expliquer la rêne d'ouverture. La jument, Timhadite (future maman du poulain de Keyrann) est adorable, patiente, douce - et très bon prof, dans le sens où elle ne laisse passer aucune faute. En l’occurrence, la rêne d'ouverture en mode "je tire sur la rêne". Sûr que cela ne passe pas. Et bêtement, je lui ai dit "en fait, il ne faut pas prendre mais donner : la rêne d'ouverture, c'est donner la possibilité au cheval de tourner" (ouvrir une porte, quoi...) La petite a d'autant mieux compris que sa maman est prof de danse, art qui demande aussi d'être "ouvert". Mais du coup, cela m'a permis de formaliser quelque chose que je sentais, sans avoir jamais pris la peine d'y réfléchir vraiment - enfin, si mais pas comme ça : en équitation, pour qu'il y ait un lien, il faut donner et non prendre, on ne tire pas sur les rênes, on ouvre une porte - et tutti quanti. En y repensant, je crois que c'était aussi vrai avec Bint Soraya, lors du 2eme entraînement, le fait de ne pas avoir su donner/ comment donner dans le premier galop - et du coup la réciproque était vrai (tu donnes, tu reprends, et moi je fais quoi dans tout ça ?)- et d'y être parvenue après, d'avoir ouvert je en sais quoi qui fait que oui, il n'y avait plus de doute, juste l'évidence du couple cavalière-jument, l'envie d'aller (toujours plus vite) jusqu'au bout du monde, en confiance. Petite chose formalisée mine de rien, donc, mais qui a son importance... D'autant que le vocabulaire du don, de la générosité est souvent appliqué au cheval lui-même, sous différentes formes - il est généreux, il a tout donné, etc. Yep, c'est vrai, mais il faut, je le répète, de la réciprocité. Et c'est aussi ce que j'aime avec les barbes (Keyrann, ci-dessous, l'est... Timhadite aussi), c'est qu'ils attendent avant de "tout" donner. Voire, qu'ils ne donnent rien tant qu'on a pas fait un minimum d'effort (genre, il n'y a pas marqué pigeon sur mon chanfrein). Et puis, il y a des petites juments comme Agadiria, qui ne se laissent pas facilement cerner. Qui vous pousse à tout donner, vous, juste pour savoir jusqu'où elle peut tirer sur la corde (longue en ce qui me concerne), pour qui "non, c'est non", qui se lasse vite, mais retient tout, et peut vous surprendre, par exemple en donnant tout (on y revient) sur 5mn de dressage ou une journée de rando. Et qui, rien que pour ça, vaut la peine d'être poire. 


 Keyrann et moi
Les deux photos ont été prises par Paule Frizon, Ranch Aïn Soltane

L'équitation, comme apprentissage de la générosité et du don mutuel ? 


2 commentaires:

  1. tu parles du canasson qui te tue les jambe parce que t'es pas assez bon cavalier et que tu es sur son dos ? lol

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  2. Ne te fais pas plus mauvais cavalier et détaché que tu ne l'es!! :)
    Non, je parlais de générosité...concept qui ne t'es pas étranger ^^

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