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lundi 22 août 2011

Le goût des lectures

Si je jette un oeil à mes lectures d'été, je découvre pêle-mêle : des essais sur l'éthique animale, de la poésie, des esais littéraires, de al fantasy, de la bit'lit', des romans jeunesse, un peu de philo, un peu de nouvelles, de policier et de littérature générale. Ce qui m'amène à répondre à une grande interrogation existentielle (si, je vous assure), qui dérive de tout un tas de questions posées lors d'interviews, de discussions autour d'un verre, de réflexions nées, par exemple, d'une lecture appelée "Les haines d'écrivains" où l'on apprend que nos ancêtres les auteurs du XIXème étaient d'une violence inouïe et passaient leur vie à comparer, classer, etc. La question se résume finalement assez simplement à : qu'est-ce qu'un bon bouquin ? Et je crois que ma réponse est simple : un bouquin que je prends plaisir à lire, peu m'importe que ce plaisir soit intellectuel  "pourvu que j'ai l'ivresse". Et je me rends compte que ça me simplifie beaucoup la vie. Pas de classement "oui, mais truc est meilleur que..." à quel titre ? Et surtout, quel intérêt ? Bien sûr, ça ne veut pas dire que tout est bon à prendre, que tous les écrits se valent (j'ai aussi abandonné quelques romans en cours de route ces deux derniers mois), mais simplement que les classements n'ont pas nécessairement lieu d'être, encore moins entre des genres qui n'ont rien en commun. Je crois que c'est aussi quelque chose qu'on apprend en tant qu'auteur(e), qui plus est en tant qu'auteur(e) de genre. Il y a toujours des gens qui diront "mais la fantasy c'est pas de la littérature" ou tout simplement, parce qu'il s'agit de fantasy, trouveront un roman de ce genre-là (de ces gens-là ?) inférieur à une autofiction, par exemple ou un récit de littérature blanche forcément "sérieux". Je dirai que c'est grâce à eux, d'une certaine manière, grâce également à l'écho de disputes forumiques genre "machin est mieux que bidule", que j'ai réappris à goûter de tout - et à le déguster. Roman léger, roman profond, poésie expérimentale, sonnets classiques, essai polémique, essai littéraire, etc. Tous ceux que j'ai pris plaisir à lire ont une saveur propre, née du moment de la lecture, du style (ou même de l'absence de style!), de l'histoire, etc. Et je me dis que j'ai une sacrée chance d'avoir pu retrouver le goût de l'éclectisme...


5 commentaires:

  1. Ce que je remarque c'est aussi qu'un livre (ou film) qui nous rebute ou nous laisse imperméable peut être compris / reçu / appréhendé différemment (et enrichir d'une manière que plus tôt on ne soupçonnait pas) trois mois, trois ans ou dix ans plus tard, aussi. Ou l'inverse, d'ailleurs :) mais plus rarement.

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  2. Tu as tout à fait raison : je pense notamment à La fugitive, de Chantal Ackerman,film inspiré de La prisonnière et d'Albertine disparue, que j'ai détesté mais n'ai jamais jamais oublié... et qui a donné le coup d'envoi à (une forme de réponse ?)mon roman Lettres aux ténèbres.

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  3. c'est assez vrai ton biollet; En fait un livre c'est multi-personnel. Chacun se l'approprie vraiment et le digère comme il veut. Après il y a les effets médiatiques, ceux qui font l'unanimité dans une sens ou l'autre, mais une lecture reste de toute façon personnelle. Avec ses expériences, son vécu et les voix et visange que l'on peut "donner" aux personnages d'un livre...

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  4. Ce qui permet de discuter à mon sens au-delà de péremptoires "c'est bien " "c'est nul", etc. Et, Yael a raison, de reprendre un ouvrage délaissé à un moment T parce que ce n'était simplement pas le bon moment... ou qu'on était étouffé par des préjugés à la noix."La bit'lit c'est nul", au hasard. Je me rend compte que j'arrive vraiment, quand un ouvrage me plaît, à en tirer quelque chose (puisque c'est bien de ça dont il s'agit au fond) fut-ce le plaisir de l'instant...

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  5. Tiens je me souviens j'avais lu quelques pages d'un S. King à un moment où toute jeune j'étais enfermée dans un carcan de préjugés, et ça n'avait fait que les confirmer. Plus tard je l'ai relu et tous mes préjugés ont volé (et de plus en plus) en éclat. Ou encore un recueil de Despentes, que j'avais lu avec pourtant un bon a priori, et je m'étais dit à l'époque : mais bon sang comment on peut publier ça ? je trouvais ça brouillon, juste trash, creux et mal écrit. J'y suis aussi revenue plus tard et je l'ai mieux "reçu". J'y ai vu autre chose. Ou encore des livres documentaires volumineux, sans image, sans photo, très "pavés", que j'avais abandonnés au bout de 10 pages. Par la suite j'ai eu plus de vraie curiosité sur le sujet (ou lors de recherches pour une nouvelle ou un roman) et là j'ai tout dévoré à ne plus lâcher le bouquin même la nuit. Inversement de grands coups de coeur de ma jeunesse n'ont plus le même goût, maintenant. Quoi qu'il en soit je me garde toujours (de même qu'en musique ou en peinture ou au cinéma) de porter un regard trop tranché sur quoi que ce soit. Déjà, je disais "j'aime" ou "je n'aime pas" ou "ça m'a touché ou non" plutôt que "c'est bon" ou "c'est mauvais". Mais le temps passant j'en viens même à dire "aujourd'hui ça ne me parle pas", tout en mettant le livre de côté. Je finis par le faire si à plusieurs années d'intervalle et après plusieurs tentatives, ça ne me touche décidément pas. Mais même là, un jour, dans une autre bibliothèque, un autre cadre, riche d'autres rencontres et d'autres expériences... qui sait ? :)

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