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lundi 14 mars 2011

"Bobby" memories

Je vous préviens, ce billet risque d'être bordélique. D'autant plus bordélique que je ne suis pas bien réveillée. Mais bon, pourquoi ce titre ? A cause du film, parce que Bobby racontait l'histoire d'un drame  - la guerre du Vietnam - et d'un espoir fou, espoir balayé en quelques mois par l'assassinat de M.Luther King et celui de Bobby Kennedy. Là, je me sens un peu dans le même état. Tiraillée. Déchirée. En rage. Pleine d'espoir. Bouleversée par les catastrophes nucléaires du Japon, par ce qu'elles signifient humainement et écologiquement, en colère parce que ces foutus lobbys, gouvernements, gros pleins de fric, sans fric mais très cons (ou crédules) détruisent le monde, parce que la première chose répond la France (2ème pays producteur de nucléaire, oh joie) ce n'est pas "on peut aider ?" mais "rentrez chez vous", et tout ça sans en tirer de leçons - je joins ici un bout de l'article de Global Chance invité sur Mediapart à ce propos :

...  ce qu'omettent volontairement de signaler nos autorités est que cette succession de dysfonctionnements peut tout aussi bien se produire sans le moindre tremblement de terre.
Les arrêts programmés ou intempestifs de réacteurs pour des incidents mineurs ne sont en effet pas rares. Pas de problème si les pompes de circulation continuent à être alimentées normalement. Mais la perte du réseau extérieur peut se produire pour bien d'autres raisons que sismiques, accident sur une ligne de très haute tension, sabotage, etc. Restent alors les diesels. Il n'y a pas besoin d'un tsunami pour les neutraliser par noyade. Au cours de la tempête de 1999, à la centrale du Blayais dans l'estuaire de la Gironde, il a suffi de la conjugaison d'une grande marée et d'une dépression atmosphérique pour obtenir le même résultat: perte de l'alimentation électrique des pompes et perte d'une grande partie des informations sur l'état de la centrale. L'accident a été évité de justesse. Bien entendu, il y a bien d'autres raisons qui peuvent provoquer des pannes sur ces diésels de secours.
C'est ainsi qu'on a appris, il y a une quinzaine de jours, que dans huit des réacteurs français, des pièces essentielles des diesels de secours, «les coussinets», étaient défectueux et pouvaient fort bien entraîner la panne sèche sur ces diesels. On a appris également que dans 34 réacteurs du parc nucléaire français, le système d'injection de secours pouvait ne pas fonctionner avec la précision requise par la sûreté nucléaire. Et l'Autorité de sûreté française de déclarer benoîtement que, dans le cas d'une fuite sur le circuit primaire, «le cœur du réacteur pouvait ne pas être correctement refroidi», reconnaissant par là même la possibilité, sur ces 34 réacteurs, d'un enchaînement d'incidents successifs analogues à ceux que connaît aujourd'hui la centrale japonaise.
Cette même Autorité de sûreté, depuis le début des problèmes japonais, se distingue par sa langue de bois. Son président a poussé le bouchon jusqu'à déclarer, après une première déclaration lénifiante qui n'apportait pas la moindre information, qu'il refusait tout simplement de répondre aux questions éventuelles...

 Intégralité sur ce lien.  
Mais qu'est-ce qu'on attend, bordel ? Qu'est-ce qu'on attend pour réagir ? A ça, destruction systématique de la planète - forêts, animaux, ressources naturelles -  au profit d'un raisonnement à court terme, minable et capitaliste, écart croissant entre les riches et les pauvres (titre d'article Médiapart : Cac 40: 83 milliards d'euros de bénéfices pour le seul profit des actionnaires), injustices, racisme, recul du social (hopitaux, psychiatrie), de la culture (le Mexique) en France,etc.Voilà, tout ça me désespère et me fout en rogne. Et d'un autre côté... D'un autre côté il il y a le printemps arabe, l'Islande qui réussit à faire mettre 9 criminels - banquiers responsables de la faillite du pays - en détention, le Portugal qui bouge, le Conseil des Sages en France qui condamne la majorité des mesures annoncées par Sarko dans le discours de Grenoble, et... Finalement, un truc se dessine : à force de s'en prendre plein la gueule, le monde va peut-être être forcé de bouger. 
Et nous, ici, qu'est-ce qu'on attend ?

2 commentaires:

  1. "Enfant de l'atome", c'est ainsi que je définis en partie ma génération. Je suis né dans cette frange, bénie par le nucléaire et alimentée par lui. Depuis tout petit, je n'ai jamais entendu que des discours rassurants, pleins de bonne volonté et... de mensonges.
    Mensonges qui ont volé en éclats en 1986, au mois d'Avril, les 25 et 26 précisément. J'avais sept ans. Faites le calcul: oui, cette année nous "fêtons" (triste anniversaire!) les 25 ans de la catastrophe de la centrale Lénine, plus connue sous le sobriquet de "Tchernobyl".
    Depuis je m'intéresse à ce qui s'apparente à une menace. "L'atome de la paix", disaient les Soviets. Ce qui se déroule aujourd'hui est la conséquence d'une irresponsabilité galopante: l'énergie est un tel marché! Produire plus, développer davantage, tout pour le profit. La sécurité n'est pas en reste, mais elle demeure bien inférieure aux nécessités réelles. L'atome tue. Il corrompe le sol, pourri l'ADN, demeure et souille pour des siècles, des millénaires. Nous avons joué avec le feu. Nous nous brûlons les doigts et détruisons ce qui manque cruellement déjà aux générations futures: l'espace, la vie.
    Je suis révolté. Carrément choqué. Il est trop tard pour le Japon (hélas, les discours rassurants marchent toujours!). Il est encore temps pour le reste du monde de s'arrêter, de réfléchir, de se poser les vraies questions: continuerons-nous à spolier et pourrir ce qui est essentiel?
    J'enrage bordel, j'enrage...

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  2. le japon "envisage" de fermer le réacteur n°1 de la centrale. Mais ce n'est pas le gouvernement qui décide seul alors....

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