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jeudi 14 juillet 2016

Olympe de Gouges

Extrait de Précieuses, pas ridicules! (Gulf Stream 2012)




Née Marie Gouze, elle grandit à Montauban. À dix-sept ans, elle est donnée à un sale type qui lui fait prendre le mariage en horreur. Un an plus tard, mère et veuve joyeuse, elle rencontre l’armateur Jacques Biétrix de Rozières et s’installe à Paris.
Brillante, elle intègre les cercles philosophiques de son temps et se lance dans l’écriture. Une écriture qui fait grincer les dents, tant les sujets abordés sont… révolutionnaires ! Elle prône l’abolition de l’esclavage et l’égalité des peuples. Sa pièce Zamore et Mirza ou L’esclavage des Noirs (1784) choque tant qu’elle frôle la prison et que les acteurs de la Comédie française refusent de la jouer (elle le sera au début de la Révolution). 
Alarmée par la pauvreté du peuple, elle édite à ses propres frais libelles, pamphlets, projets de loi qu’elle placarde sur les murs de la capitale : parmi ceux-ci, la proposition d’un impôt sur les plus riches, l’abolition de la peine de mort et l’égalité des sexes. Elle crée des sociétés de femmes, publie la célèbre Déclaration universelle des droits de la femme et de la citoyenne. Écœurée par les violences révolutionnaires, elle n’hésite pas à critiquer la Terreur : « Le sang même des coupables, versé avec profusion et cruauté, souille éternellement les révolutions. » Ses adversaires ne lui pardonneront pas. Arrêtée, elle déclare, durant son procès : « Quel est le mobile qui a dirigé les hommes qui m’ont impliquée dans une affaire criminelle ? La haine et l’imposture. Robespierre m’a toujours paru un ambitieux, sans génie, sans âme. Je l’ai vu toujours prêt à sacrifier la nation entière pour parvenir à la dictature ; je n’ai pu supporter cette ambition folle et sanguinaire, et je l’ai poursuivi comme j’ai poursuivi les tyrans. »
Guillotinée le 3 novembre 1793, elle fait partie des « oubliées de l’histoire ». Il faudra deux siècles pour qu’on reconnaisse en elle l’une des femmes les plus brillantes et les plus avant-gardistes de son temps.

En ce 14 juillet 2016, il m'a paru utile de rappeler que les femmes, actrices essentielles de la Révolution, des révolutions, d'ailleurs, et du progrès social (cf. le nombre d'Américaines anti-esclavagistes et féministes avant la guerre de Sécession) sont souvent oubliées, punies par les acteurs du changement...

 

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