... du non corrigé, toujours!
Une demi-heure, à peine, s’était écoulée quand une espèce de tronc évidé s’échoua au pied du tertre. À l’intérieur, les membres pendant dans l’eau noirâtre, un cadavre ensanglanté.
« Serait-ce le Dégénéré tué par Axel ? se demanda Cléo. Impossible. Il a dû rester coincé dans les roseaux. Quoi qu’il en soit, autant récupérer le radeau. Qui sait, s’il ne revient pas, ça pourrait me servir à sortir d’ici… »
La jeune fille descendit la pente, son couteau de chasse pointé devant elle. Mieux valait être prudente. Les cannibales étaient rusés, capables d’utiliser des leurres, de profiter de la moindre ouverture pour attaquer. Quelques bulles éclatèrent à la surface, libérant des gaz nauséabonds. Plus loin, dans les joncs, quelque chose plongea. Cléo s’immobilisa, aux aguets. Réprima un frisson. Avança la main vers la dépouille, s’arrêta, redoutant que celle-ci se retourne brusquement et bondisse sur elle. Mais elle était inerte et froide ; le coup reçu avait largement pénétré dans les chairs, sectionnant la colonne vertébrale. Cléo inspira profondément, regarda une fois encore alentour – rien. Alors, elle entreprit de faire basculer le corps dans les marais. Sifflement soudain dans l’air. Elle s’aplatit derrière l’embarcation rudimentaire, évitant de justesse une flèche. N’eut guère le temps de se reprendre. Jaillissant dans une gerbe huileuse et glacée, un mangeur d’homme se jeta sur elle en grondant. Vêtu d’un pantalon loqueteux, trempé, il portait sur sa peau cuivrée des traces de peintures rituelles. Dans le clair de lune, ses cheveux blanchâtres brillaient d’une lueur malsaine. En un éclair, Cléo se retrouva plaquée sur la roche gluante du tertre, les bras maintenus au-dessus de sa tête. Approchant d’elle son faciès grossier, son agresseur dévoila une rangée de dents taillées en pointe. Une rangée de dents faites pour déchiqueter. Elle se débattit, s’efforçant d’échapper à son adversaire...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire