Ados en colère, c'est le nom d'un prix né dans le pas-de-Calais, qui "invite les jeunes membres du jury - 500 collégiens - à découvrir chaque année cinq
ouvrages dont les thématiques actuelles amènent à se questionner sur la
société, à susciter des débats et développer un esprit critique." ce prix est emblématique, il n'est pas le seul, même si son nom est très explicite, à encourager la lecture et le développement des idées et de l'engagement chez les collégien.ne.s, les lycéen.ne.s, les "jeunes", en somme.
Ces ados en colère, ce sont donc des lecteur.ice.s que la plupart d'entre nous, auteur.ice.s (jeunesse ou non d'ailleurs) sommes amené.e.s à rencontrer. Iels lisent nos ouvrages, en débattent, préparent des exposés, des vidéos, disputent, débattent, s'engueulent, s'enflamment. De plus en plus maltraités par les médias et les politiques (le "jeune" est une catégorie à part, dangereuse, sans importance, stigmatisée, etc., la liste est longue, les gardes à vue aussi) depuis une douzaine d'années, au moins.
Iels bougent, iels gênent, alors on les gaze, on les arrête, on les tabasse, aussi...
Il y a eu les universités, au printemps dernier, et les étudiant.e.s matraqué.e.s. Là, alors que le système éducatif par en vrille, que les études sont de plus en plus chères, qu'on place un gendarme (aux sympathies d'extrême-droite) en tant que proviseur adjoint dans un lycée de Stains (cf liens ici et là, et non ce ne sont pas d'abject.e.s délinquants, j'ai une voisine qui travaille là-bas)et que le ministère répond au besoin d’enseignants et de médiateurs en supprimant des postes de profs (12 000 je crois) , les lycéen.ne.s sont dans la rue. Partout. iels rejoignent les Gilets jaunes. Iels se battent pour leur avenir. Notre avenir.
En réponse, iels sont arrêtés, menottés, humiliés - 4H à genoux! - par des policiers à Mantes-la-Jolie. Et des insultes : "kirikou", "sale arabe", "espèce de singe". le lien est ici. Ailleurs, iels se font tabasser, arrêter. ils se prennent des flashballs, sont blessés.
Basta.mag rapportait, il y a deux jours :
Ce 6 décembre, dans une note envoyée aux professeurs des lycées,
destinée à être transmise aux élèves et à leurs parents, le ministre de
l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer se fait menaçant : les
« familles » doivent être « pleinement conscientes des risques que courent leurs enfants en se joignant à des attroupements ». Le mouvement lycéen y est réduit à des « désordres urbains », les élèves y participant courant « un danger grave ».
Un message qui ressemble à une interdiction implicite de manifester. En
parallèle, les forces de l’ordre ont décidé de frapper fort, causant de
nombreux blessés parmi les adolescents et procédant à des arrestations
massives. Jeudi, pas moins de 700 lycéens auraient ainsi été
interpellés.
L'intégralité de l'article est ici.
C'est marrant, parce qu'en ce moment, gare Montparnasse, la déclaration universelle des droits de l'homme est affichée. E voici la reproduction : sur ce lien. le gouvernement de Macronen viole tous les principes.
Article 5
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Article 7
Tous
sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale
protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute
discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute
provocation à une telle discrimination.
Article 26
1. Toute personne a droit à l'éducation.
L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne
l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire
est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être
généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine
égalité à tous en fonction de leur mérite.
2. L'éducation doit
viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au
renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés
fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et
l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou
religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies
pour le maintien de la paix.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.
3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.
On a des lycéen.ne.s qui manifestent pour leurs droits, qui sont humilié.e.s, blessé.e.s, arrêté.e.s avec comparution immédiate devant un juge (alors que Benalla, hein....) On a des forces de police, certes débordées, mais coupables de violences. Qui agissent en meute. Qui subissent exactement le même lavage de cerveau qu'autrefois les soldats de la Wehrmacht - et d'autres - Américains , Djihadistes, ou encore chars sur la place Tian'anmen en 89. Bien sûr, ils ne tuent personne... enfin, si, mais pas en masse, pour le moment... mais le processus est le même.
L'accoutumance à la violence est la même.
L'accoutumance à la violence est la même.
NOTRE habituation à la violence, à trouver normal l'insupportable, est la même. il n'est pas plus normal de forcer des gamins à rester 4 heures dans le froid, à genoux, menottés que de tabasser des migrants (réfugiés de guerre, réfugiés climatiques... je précise), pas normal non plus de ne pas hurler de rage devant des policiers qui tabassent des aides-soignants, traînent des avcotts par terre, tabassent des ados. mais trouver ça NORMAL, inventer des justifications à coups de "il faut bien que"... , cela veut dire que les polituques et les médias ont bien fait leur boulot, que la violence est devenue institutionnelle. Et qu'ils (le coupables, on ne sait de quoi) l'ont sans doute cherché.
Pour moi, c'est insupportable.
Comme est insupportable le silence assourdissant de certains de mes collègues face à ces violences faites à NOS lecteur.ice.s et de ce même silence face à tous les mouvements de révolte qui convergent aujourd'hui, face à ce que portent les Gilets jaunes. Ce qu'ils portent, avec toutes leurs différences, c'est que ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays - et ailleurs - est insupportable. Les taxes sur le carburant n'ont été que l'étincelle. La vérité, c'est que chaque article de la Déclaration universelle des droits de l'homme est foulée aux pieds par les sociopathes qui nous dirigent.
Exemples ?
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays (article 22)
1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. (article 23)
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.(article 27)
Oups. Mais ça concerne le statut des auteur.ice.s, non ? Leur précarité de plus en plus grande, leurs droits qui diminuent, etc. Non ?
Et ce, sans compter l'urgence climatique : une vraie urgence, un vrai défi qui implique des changements profonds de notre société, et pas juste des fausses taxes qui assoiffent les plus modestes tandis que les riches - ceux qui se croeint tout - continuer de polluer, chasser, détruire tranquille.
Je ne suis pas dans la rue parce que je ne peux physiquement pas supporter la foule. Ce n'est pas de ma faute, c'est comme ça, plus d'une demi-heure et je commence à étouffer. Mais intellectuellement, et de tout mon cœur, je suis avec les Gilets jaunes. Je suis avec les lycéen.ne.s et les collégien0.ne.s, qui sont mes premier.e.s lecteur.ice.s. Avec tous ceux qui se révoltent.
Exemples ?
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l'effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l'organisation et des ressources de chaque pays (article 22)
1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4. Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts. (article 23)
1. Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent.
2. Chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur.(article 27)
Oups. Mais ça concerne le statut des auteur.ice.s, non ? Leur précarité de plus en plus grande, leurs droits qui diminuent, etc. Non ?
Et ce, sans compter l'urgence climatique : une vraie urgence, un vrai défi qui implique des changements profonds de notre société, et pas juste des fausses taxes qui assoiffent les plus modestes tandis que les riches - ceux qui se croeint tout - continuer de polluer, chasser, détruire tranquille.
Je ne suis pas dans la rue parce que je ne peux physiquement pas supporter la foule. Ce n'est pas de ma faute, c'est comme ça, plus d'une demi-heure et je commence à étouffer. Mais intellectuellement, et de tout mon cœur, je suis avec les Gilets jaunes. Je suis avec les lycéen.ne.s et les collégien0.ne.s, qui sont mes premier.e.s lecteur.ice.s. Avec tous ceux qui se révoltent.
#OnNeLacheRien #IlEstEncoreTemps #autricencolere #MacronDegage
Je en sais si les lycéens rejoignent les GJ, mais ils bougent pour eux, pour les étudiants en général et leur futur. Et ça c'est génial !
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