Comme d'habitude, après 15 jours - ou presque - de monte au ranch Aïn Soltane, je reviens avec l'impression d'avoir progressé, appris, mais encore plus de questions qu'auparavant. C'est ça, l'équitation! Cette fois, j'ai envie - suite à des trucs que j'ai pu lire çà et là - de vous parler de bridons, de bouche et de poids du corps...
De base, je ne suis pas une grande adepte des mors durs ni des enrênements, sauf cas exceptionnels (cheval qui tire vraiment et se défend idem).
En parallèle de ma lecture d'un bouquin que m'a conseillé mon amie Paule, Les Chevaux de mentent jamais, qui m'a fait pas mal grogner (trop généraliste, trop américain, un brin sexiste) mais m'a apporté quelques pistes - notamment sur la notion d'espace personnel - et confirmé des clefs (l'importance du calme et du cercle), j'ai travaillé régulièrement une pouliche de trois ans, Agadiria et pu "expérimenter" tout cela.
Sur la notion d'espace personnel : avec Keyrann, comment dire... on n'en a pas. Ni l'un ni l'autre. On se colle-scotche sans souci de savoir qui fait quoi, on se connaît par cœur. Avec lui, le lien est si fort que les questions ne se posent plus (enfin, pas de cette façon : quand on me dit cheval-proie qui fuit devant son prédateur, je rigole doucement... j'ai vu Keyrann charger un homme pour me protéger, et là le prédateur c'était qui, hein ? charger des chiens, et il n'a jamais peur)... Avec Agadiria, ou encore Barouk, c'est différent. Barouk, par exemple. Barouk est un grand sensible, et quand je rentre dans son box, il se sent intimidé/ mal à l'aise... jusqu'à ce que je lui tourne le dos. Là, il vient, fourre ses naseaux dans ma main et c'est parti pour des câlins, des bisous.
Avec Agadiria, je rentre dans la chambre d'une ado. Je la panse, je gère une ado. Sans cesse, elle cherche les limites - de mon espace personnel. Je la longe, idem. Pourtant, elle obéit, écoute, apprend. Dans le calme, gentiment - trop, peut-être ? - j'ai réussi à obtenir d'elle son respect, sa confiance et une envie de travailler et d'apprendre. Elle, je me voyais mal la monter avec autre chose qu'un mors simple... La mettre "en place", c'était mon objectif principal, avec les départs de l'arrêt et arrêt du trot et du galop. L'idée, c'était de la monter en utilisant le moins possible les rênes - en m'aidant avec le poids du corps et la voix (j'oublie la voix : ce n'est pas orthodoxe, mais je parle tout le temps au chevaux, je les encourage, je leur apprend des mots). Et Agadiria qui est donc, une ado (3eme...) demande une attention de tous les instants. une seconde de relâche : je la perds. Pire : je n'ai pas envie vraiment de galoper, elle le sent. Répond à mon souhait. Ressenti la même chose avec Barouk (le grand sensible, et pas pour rien), jusqu'à ce que je trouve la manière de le monter (en jockey), où là nous avons galopé de conserve, avec beaucoup d'enthousiasme...
J'en reviens aux mors, bridons et muserolles. Au ranch, certains PSA sont des chevaux de course : ils tirent, et peuvent vraiment embarquer. Avec eux, un mors/ et ou un enrênement un peu plus "sévère" qu'un mors simple s'impose, et encore, souvent ils savent qu'ils n'ont pas un gentil mors brisé dans la bouche et ça suffit. Un autre, Aïdan, avait la mauvaise habitude d'ouvrir la bouche, de choper son mors et hop, parti pour un triple galop non contrôlé... Avec lui, muserolle croisée... gentiment, mais croisée quand même. Mais les autres ? Non. les autres chevaux sont montés, comme Keyrann, avec un mors simple et une muserolle tout ce qu'il y a de plus classique.
Il ne faut pas oublier qu'en montant un cheval avec un mors (oui, je fais beaucoup de répétitions, là) / un enrênement dur, non seulement on agit au contraire de ce qu'on lui demande (avancer) mais en plus, on l'habitue à cela ; on peut se retrouver ainsi avec des montures qui n'ont plus de bouche... Et là, je ne vous raconte pas la galère. Il y a quelques années, j'ai travaillé en France un camarguais adorable, mais sans bouche, genre capable de vous tracter sans effort parce qu'il aimait aller vite (au pas, au trot, au galop). Par chance, on était parfaitement connectés, lui et moi (il m'a guérie de ma fâcheuse manie de me pencher en avant, d'ailleurs). J'ai réussi, avant qu'il ne soit vendu, à le monter rênes longues aux trois allures. Juste avec le poids du corps, le calme et la voix (et beaucoup de patience), pourtant je ne suis pas la cavalière du siècle. Mais plus je progresse, plus je suis convaincue que l'équitation s'apprend au quotidien, nous fait progresser sur nous-mêmes, et qu'avant de songer à ces p... de rapport dominant-dominé, il faut réfléchir : respect mutuel.
De base, je ne suis pas une grande adepte des mors durs ni des enrênements, sauf cas exceptionnels (cheval qui tire vraiment et se défend idem).
En parallèle de ma lecture d'un bouquin que m'a conseillé mon amie Paule, Les Chevaux de mentent jamais, qui m'a fait pas mal grogner (trop généraliste, trop américain, un brin sexiste) mais m'a apporté quelques pistes - notamment sur la notion d'espace personnel - et confirmé des clefs (l'importance du calme et du cercle), j'ai travaillé régulièrement une pouliche de trois ans, Agadiria et pu "expérimenter" tout cela.
Sur la notion d'espace personnel : avec Keyrann, comment dire... on n'en a pas. Ni l'un ni l'autre. On se colle-scotche sans souci de savoir qui fait quoi, on se connaît par cœur. Avec lui, le lien est si fort que les questions ne se posent plus (enfin, pas de cette façon : quand on me dit cheval-proie qui fuit devant son prédateur, je rigole doucement... j'ai vu Keyrann charger un homme pour me protéger, et là le prédateur c'était qui, hein ? charger des chiens, et il n'a jamais peur)... Avec Agadiria, ou encore Barouk, c'est différent. Barouk, par exemple. Barouk est un grand sensible, et quand je rentre dans son box, il se sent intimidé/ mal à l'aise... jusqu'à ce que je lui tourne le dos. Là, il vient, fourre ses naseaux dans ma main et c'est parti pour des câlins, des bisous.
avec Agadiria |
Avec Agadiria, je rentre dans la chambre d'une ado. Je la panse, je gère une ado. Sans cesse, elle cherche les limites - de mon espace personnel. Je la longe, idem. Pourtant, elle obéit, écoute, apprend. Dans le calme, gentiment - trop, peut-être ? - j'ai réussi à obtenir d'elle son respect, sa confiance et une envie de travailler et d'apprendre. Elle, je me voyais mal la monter avec autre chose qu'un mors simple... La mettre "en place", c'était mon objectif principal, avec les départs de l'arrêt et arrêt du trot et du galop. L'idée, c'était de la monter en utilisant le moins possible les rênes - en m'aidant avec le poids du corps et la voix (j'oublie la voix : ce n'est pas orthodoxe, mais je parle tout le temps au chevaux, je les encourage, je leur apprend des mots). Et Agadiria qui est donc, une ado (3eme...) demande une attention de tous les instants. une seconde de relâche : je la perds. Pire : je n'ai pas envie vraiment de galoper, elle le sent. Répond à mon souhait. Ressenti la même chose avec Barouk (le grand sensible, et pas pour rien), jusqu'à ce que je trouve la manière de le monter (en jockey), où là nous avons galopé de conserve, avec beaucoup d'enthousiasme...
avec al Barouk |
J'en reviens aux mors, bridons et muserolles. Au ranch, certains PSA sont des chevaux de course : ils tirent, et peuvent vraiment embarquer. Avec eux, un mors/ et ou un enrênement un peu plus "sévère" qu'un mors simple s'impose, et encore, souvent ils savent qu'ils n'ont pas un gentil mors brisé dans la bouche et ça suffit. Un autre, Aïdan, avait la mauvaise habitude d'ouvrir la bouche, de choper son mors et hop, parti pour un triple galop non contrôlé... Avec lui, muserolle croisée... gentiment, mais croisée quand même. Mais les autres ? Non. les autres chevaux sont montés, comme Keyrann, avec un mors simple et une muserolle tout ce qu'il y a de plus classique.
Il ne faut pas oublier qu'en montant un cheval avec un mors (oui, je fais beaucoup de répétitions, là) / un enrênement dur, non seulement on agit au contraire de ce qu'on lui demande (avancer) mais en plus, on l'habitue à cela ; on peut se retrouver ainsi avec des montures qui n'ont plus de bouche... Et là, je ne vous raconte pas la galère. Il y a quelques années, j'ai travaillé en France un camarguais adorable, mais sans bouche, genre capable de vous tracter sans effort parce qu'il aimait aller vite (au pas, au trot, au galop). Par chance, on était parfaitement connectés, lui et moi (il m'a guérie de ma fâcheuse manie de me pencher en avant, d'ailleurs). J'ai réussi, avant qu'il ne soit vendu, à le monter rênes longues aux trois allures. Juste avec le poids du corps, le calme et la voix (et beaucoup de patience), pourtant je ne suis pas la cavalière du siècle. Mais plus je progresse, plus je suis convaincue que l'équitation s'apprend au quotidien, nous fait progresser sur nous-mêmes, et qu'avant de songer à ces p... de rapport dominant-dominé, il faut réfléchir : respect mutuel.
Avec Agadiria, c'est comme ça que ça fonctionne.
Avec Keyrann, il y a en plus un gros scotchage...
Et grâce à Salah, j'ai découvert Barouk, qui lui me demande d'être "responsable" de lui d'une certaine façon.
Et puis il y a l'adorable Koba, qui s'adapte à son cavalier sans même chercher à le tester... D'autres photos ?
la belle Safia |
avec Keyrann, Anne, et Vagabond |
avec Maha et bint Soraya |
quand on te vend tout le kit il ne faut pas gacher, faut utiliser tout le matos. C'est peut-être une raison de base pour pas mal de cavalier qui monte mais ne savent pas ce qu'ils font...
RépondreSupprimerpossible, mais une muserolle croisée, par exemple, est amovible... C'est aussi que les gens sont super crispés pour rien, parfois et punissent avant de dialoguer.
RépondreSupprimerQuand j'ai lu ça, j'ai été sidéré :
RépondreSupprimer"...j'ai vu Keyrann charger un homme pour me protéger,..."
Je connais (un peu) les chiens. Pas assez les chevaux. Et je le regrette : à mon âge, je ne serai plus jamais cavalier. Heureux pour toi, Charlotte, que tu connaisses ce bonheur.
Merci!
RépondreSupprimerChez moi, mes 2 louloutes n'ont pas de muserolle. Je trouve que ça ne sert pas à grand chose, juste à contraindre ! La ponette de ma fille a un mors à aiguille, par contre pour la mienne qui avait aussi un mors à aiguille, j'ai changé pour un pelham avec fixation la plus légère. Pourquoi ? Craintive, elle avait tendance à m'embarquer surtout pour les vaches ...... Mais toutes les deux, nous partons en balade avec des rênes toujours longues, d'ailleurs, elles n'aiment pas si on est trop court et font les andouilles ....
RépondreSupprimerAu centre où je monte, il y a des chevaux où les rennes doivent être ajustés, d'autres rênes plus longues. C'est vraiment un travail spécifique pour chaque monture.
bien d'accord.
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