Une première ici, mais j'espère pouvoir dans les mois qui suivent renouveler l'expérience avec Fanny et avec d'autres, pourquoi pas ? Pourvu - certains me diront sectaire, et ils auront raison - que le propos soit, sur ce blog, de bon aloi et en accord avec le fond...
Merci à Charlotte de prêter – hélas pas sa plume – mais son blog pour une petite chronique sur l’université d’été du PS à La Rochelle. Je n’ai pas l’intention de faire œuvre de militantisme – encore que … – mais j’avais surtout envie de raconter comment j’y ai vu l’information ou plutôt la désinformation en train de se faire. Parce qu’on n’a pas tous les jours sinon la chance en tout cas l’occasion, de les voir travailler, nos journalistes politiques, de voir comment (et au service de quel pouvoir ?) ils truandent sans vergogne. Le week-end dernier, il y avait à La Rochelle tout le gratin médiatique, en tout cas le petit noyau sur lequel je suis capable de mettre un nom - patrons de l’information de chaînes comme LCP, journalistes politiques, des « grands » has been toujours influents dont on ne sait pas si ils sont ou non en retraite mais qu’on a vus sous tous les régimes - avec leurs équipes, leurs cameramen etc. Tout ça pour quoi ? Pour pondre, comme chaque année, des « grands » titres autour des petites phrases assassines entre les candidats, décrypter des haines recuites derrière une unité de façade, mettre l’accent sur la stratégie de l’évitement entre les chefs mais gare aux seconds couteaux bref actualiser à la sauce 2011 ce qu’ils avaient déjà écrit en 2010 et qui leur servira aussi de trame pour les primaires en octobre prochain, enfin pour les présidentielles en 2012. Actualiser, c’est aussi – primaires obligent – se positionner comme experts pour sortir d’on ne sait quel chapeau un ordre d’arrivée des petits chevaux qui courront aux primaires – Hollande caracole en tête … Aubry devancée de 10 points … Royal tient la 3ème place et fera le vainqueur du second tour… Valls et Montebourg très loin en arrière dans la course… Or comme nous le savons tous, personne n’est capable de dire quoi que ce soit sur le corps électoral. Il s’agit donc bien d’intox pure, simple et grossière. Intox au bénéfice de qui ? Pourquoi faire monter certains (artificiellement ou peut-être pas) en descendre d’autres, sur quels arguments, critères, avec quelles arrières pensées ? Je ne suis pas spécialiste mais les questions se posent et chacun peut avoir sa propre réponse. J’ajoute qu’il faut rendre justice, une fois de plus, à Mediapart qui consacre un grand article à la surprise que pourraient créer les outsiders.
Rien d’étonnant alors si le gouvernement (Guéant aujourd’hui, mais attendons les autres) peut sans coup férir dire que le PS n’a pas de programme, le terrain a été bien préparé. Le PS ? Beaucoup de divisions et pas de programme.
L’université d’été du PS est ouverte et c’est donc la deuxième année que j’y assiste, pas vraiment très assidue, mais pas en touriste quand même. L’Université d’été, c’est à la fois des séances plénières organisées en tables rondes à vocation très générale sur des thèmes larges et des ateliers de réflexion focalisés sur des problèmes plus concrètement nourris d’expériences de terrain. C’est en « plénières » que s’expriment ce que la presse appelle les ténors, en l’occurrence les candidats aux primaires socialistes des 9 et 16 octobre. Débats centrés essentiellement sur les crises, crise écologique, crise économique, crise de l’Europe et de l’euro, et les questions qui leur sont liées : croissance, système énergétique, régulation sociale, régulation financière…. Bref, il y avait du contenu, des analyses partiellement communes, des solutions classiques ou radicalement innovantes pour y faire face.
Alors ? Pourquoi nos journalistes n’ont-ils finalement pas ou si peu couvert les débats ? Faut-il ajouter la paresse intellectuelle à la mauvaise foi du plus grand nombre ? En fait, comme ils savent ce qu’ils vont avoir à écrire, ils zappent, ils décrochent, ils n’écoutent pas. Le portable vissé à l’oreille, ils sortent et reviennent, discutent entre eux. D’élèves on dirait qu’ils sont dissipés voire décrocheurs. De journalistes qui parlent haut et fort de liberté de la presse mais qui ne savent finalement qu’en faire, on peut seulement dire que c’est consternant pour la démocratie.
Un petit brin de militantisme peut-être pour finir ? Mediapart, je l’ai dit, a consacré un article aux outsiders : Montebourg, Royal, Valls. « Primaire socialiste: trois outsiders pour une surprise qui vient ». En ce qui me concerne, c’est Montebourg qui a créé véritablement la surprise : par ses talents d’orateur, la cohérence de sa pensée, son concept de démondialisation qui fait de lui un proche parent d’Attac et des altermondialistes. Je ne sais pas quelles sont ses chances, mais il a une équipe jeune, de grande qualité, il travaille avec les économistes qui dénoncent l’imposture de l’austérité comme remède à la crise, il a une vraie envergure, il n’est pas résigné, il OSE. Le monde ne se résume pas à Sarkozy et Merkel. Le monde bouge : on a besoin de souffle, d’imagination, d’audace. En tout cas je conseille d’aller faire un tour sur son site et d’aller voter aux primaires.
Fanny
Histoire de mettre de l'eau à ton moulin, je cite Médiapart :
RépondreSupprimerA La Rochelle, ils ont été à l'ombre du duel médiatico-sondagier semblant résumer ce week-end d'université d'été, comme la primaire du PS à venir, à un match entre Aubry et Hollande. Pourtant, au gré des meetings et des réunions plénières, comme des discussions en coulisses, les trois outsiders de la compétition socialiste croient en leurs chances. Sur fond de crise financière, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls espèrent que leur positionnement et leurs audaces leur feront créer la surprise. [...]
Devant les militants socialistes, dans la grande salle des assemblées plénières, il a de nouveau déroulé sa vision de la démondialisation, qu'il voit comme «la réponse nouvelle» face à la crise. «On ne battra pas le sarkozysme en ne promettant que l'austérité à ceux qui n'ont que le travail pour vivre, a-t-il [ montebourg] vitupéré au micro. On ne battra pas le sarkozysme en leur promettant le nirvana du respect des critères du traité de Maastricht ou les tables de la loi stupide de l'OMC. On ne battra pas le sarkozysme avec ses idées à lui et en se situant sur son terrain à lui.»
Bien bel article qui m'incite à vous pousser chère Fanny à peut-être revenir plus souvent ou tenir un blog... Et oui Médiapart a un article de fond intéressant. Mais en même temps je crois que ça ne date pas de 2010... En 2007 j'entendais déjà plein de gens dire "le PS n'a pas de programme". Simplement car la majorité des personnes regardent TF, M6 ou encore LCI. De l'information crachée et vite digérée qui donne l'impression d'être au fait du dernier scoop... enfin bref, là je fait redite de l'article, donc pas très intéressant :)
RépondreSupprimerEt puis les journalistes ont également pas mal passé sous silence ou en mode "je dénigre" les primaires d'Europe écologie.
RépondreSupprimerDénigrement qui, hélas, porte ses fruits... Et pas besoin de se nourrir des TF et consorts pour cela. Même des gens qui se veulent "sensibles à la politique" se laissent aller à des commentaires du genre "ceux du PS, là, qui n'ont ni ci, ni ça"... A en faire froid dans le dos... Bref, un commentaire qui n'apporte rien pour remercier l'auteure et son hôte!
RépondreSupprimerLace'
Mais si tous ces commentaires "apportent". J'ai lu pour compléter ce fil sur l'intox que J.F. Coppé s'était dit bouleversé par "la violence inouïe" des rapports entre les candidats aux primaires... ! ça devait vraiment être très violent - bien que ça m'ait partiellement échappé - parce que, pour bouleverser la nomenclatura de l'UMP, où comme chacun le sait il n'y a pas que des bisounours...
RépondreSupprimerFanny
Je viens de répondre à un sondage concernant le PS, qui ne parle que de trois candidats, Ségolène (un peu), Martine Aubry (vaguement plus) et François Hollande (il n'y en avait que pour lui).
RépondreSupprimertant de bêtise et de manipulation crasse me laisse songeuse.