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jeudi 31 mars 2011

"Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ?": Merci les filles!

 

De Madeleine Martin et Véronique Cazot
Paru le : 16/03/2011
 Ã‰diteur: Fluide Glacial
Collection : Fluide glamour 
Fabien m'a offert cette BD, dont le sujet me faisait de l’Å“il je l'avoue, hier.  Le sujet, c'est ça :

 Je récapitule : vous avez vingt-cinq, vingt-six, trente, trente -cinq ans, même trente-huit!, vous avez un copain, mari, copine, chat, etc. Et inévitablement vos ami(e)s, parents et même de parfaits imbéciles que vous ne connaissez pas, sinon d'une soirée chez des potes, vous balancent "et toi, c'est pour quand ?" Encore récemment, un marchand de légumes (si si) nous voit Fabien et moi, et sort "Bah vous formez un beau couple. Alors, c'est pour quand l'heureux événement ?" Je fais semblent de ne pas comprendre, Fab se renfrogne. Et l'abruti insiste: "Bah vous comprenez pas ? L'heureux événement !"Mes yeux se transforment en laser. Fab, très sérieux, lui tend les clémentines (bio) : "c'est ça l'heureux événement." Depuis, l'abruti nous regarde bizarrement, mais il ne parle plus vraiment. Tout ça pour dire que malgré le passage au XXIème siècle et à l'heure d'été, à la pilule et au préservatif, on continue à trouver anormal qu'une femme ne veuille pas avoir d'enfant. Et franchement, on a beau dire, il y a un moment où soi-même on se dit "merde, mais c'est vrai après tout... est-ce que ça tourne tout à fait rond ?" Puis ça passe - en ce qui nous concerne, c'est passé assez vite, mais n'empêche que pendant quelques années, certaines personnes nous regardaient bizarrement (enfin, surtout moi parce qu'il est évidemment NORMAL qu'une femme veuille un bébé, et l'aime, le fameux instinct maternel qu'on continue à nous rabâcher) et tenez, une amie de vingt ans (ex-amie, là je crois que c'est vraiment fini!) me demandait alors que ça fait depuis le lycée qu'on se connaît, qu'elle sait que les enfants et moi ça fait 5000000 : "et vous vous en faites quand ?" (après m'avoir bassiné pendant trois heures avec ses enfants mais c'est une autre histoire)... Bref. Je parle de moi, alors que le sujet c'est cette BD. Enfin, les femmes qui ne veulent pas d'enfant sont le sujet de cette BD, qui est absolument géniale, vraie, drôle, touchante avec des moments particulièrement justes - les cauchemars de l'héroïne qui est dévorée par un enfant monstrueux, la femme réduite à un truc à perpétuation de l'espèce, etc. "Celles qui en ont" , elles, subissent le quotidien du bébé qui braille et surtout, du patron machiste débile - elles ne sont donc pas complètement mises de côté. Mais celles qui n'en n'ont pas et n'en veulent pas, donc LE sujet de la BD, se retrouvent à entendre des "on n'est pas une vraie femme tant qu'on a pas d'enfant" ou "mais en fait si t'en veux un mais tu le sais pas"... Ça  sent le vécu , les dialogues tombes juste et les dessins, très girly sans jamais tomber dans le niais, collent parfaitement !
Une BD coup de coeur, que je ne saurai trop conseiller à toutes celles qui : hésitent, se posent des questions, ne savent plus où elles en sont, on peur, ou pas... Et si après avoir lu ce petit guide de survie à l'usage des filles qui n'en veulent pas et vivent très bien sans, vous voulez laisser un eptit mot à l'illustratrice : c'est par là!

11 commentaires:

  1. Ça me rappelle une anecdote. J'avais 29 ans, je faisais un CDD dans une boîte. Une collègue toute mignonne, toute jeunette (elle semblait à peine sortie de l'adolescence, et le fait est qu'elle avait 20 ans tout au plus)parlait de ses enfants. Pas de son. De SES. Étonnement des collègues. Et récit de la jeune femme, qui avait rencontré son mari à 15 ans et avait eu son premier bébé à 16 ans. Elle racontait le regard d'incrédulité, mais aussi les jugements autour d'elle. Les gens qui auraient limite appelé les services sociaux, ou voulaient de force lui imposer leur façon de faire, persuadés qu'elle ne pouvait, vu son jeune âge, être une "bonne mère". On sentait qu'à table, quelques collègues partageaient cette opinion. Moi pas. J'aime bien, d'emblée, les gens "différents". Ça me joue parfois des tours mais j'ai tendance à me mettre toujours de leur côté. Je l'admirais plutôt, cette fille, d'avoir eu cette obstination si jeune, et aussi cette maturité. Bref, certains (certaines surtout) quittent la table avec une moue et devant les deux trois personnes qui restent (dont moi) la collègue soupire, désolée de la fermeture d'esprit de bien des gens devant tout ce qui est "anormal". Et là... la question inévitable : Et vous deux (ou trois) ? Unetelle a un bébé, l'autre quatre enfants. Et moi ? Moi je n'en ai pas, non. Et là, surprise ! QUOI A 29 ANS TU N'AS PAS ENCORE DE GOSSE ???? C'était mon tour de devenir "l'anormale". Et devine qui était la plus choquée, la plus extrême dans ses propos, la plus agressive, presque ? ... C'était cette fille. Eh oui. Comme quoi. Dès que j'ai lu ton billet, je me suis souvenu de cette année (charnière, dit-on) de mes 29 ans, et de cette fille.

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  2. Pas mal, ça. :)
    Après, il n'y a pas si longtemps on fêtait les Catherinettes... 25 ans, pas mariée et donc, pas d'enfant... Les préjugés ont la vie dure.

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  3. aurélie reyes3 avril 2011 à 20:20

    moi ce que j'en dis c'est qu'il existent des femmes normales et des femmes normales. je m'explique: il y a celles qui ont des enfants et celles qui n'en n'ont pas!! et oui pour moi être normal c'est la femme qui se sent épanouie par les choix qu'elle fait. enfin après encore faudrait il définir la notion de normalité qui décidément ne me convient jamais. enfin et puis m.... chacun fait comme il le sent et j'espère qu'on est encore libre d'être mère ou pas. moi ce livre il me tente bien et pourtant je suis maman de 3 enfants et j'entends encore les : "t'as vu elle a trois gosses, à son âge et ben elle a pas chômée" !!!

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  4. Tu sais quoi, Aurélie, c'est pour ça que je t'adore! (en plus que tes filles sont cool)

    Quant aux réflexions de ce style... Ca me donne envie de créer une page des réflexions les plus cons qu'on vous a faites parce que vous êtes une femme (jeune, vielle, avec enfants, sans enfants, etc.)

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  5. Je suis d'accord avec Madeleine M.. Cela peut paraître insignifiant comme ça parce que je suis une ado et j'ai jamais eu d'enfant, et néanmoins je réfléchis beaucoup au sujets que Madeleine M. aborde. En plus de ça, j'apprécie les gens qui se défendent comme elle, qui trouvent les mots qu'il faut et qui s'affirment sans se soucier du "qu'en dira-t-on ?".

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  6. Il y a quelque chose de pas logique: on autorise l'avortement et la contraception, et néanmoins on trouve "anormale qu'une femme ne veuille pas d'enfant". Faut chercher l'erreur. Les gens pensent que quelques années auparavant les femmes ont lutté pour le droit à l'IVG et la contraception pour enfanter contre leur volonté.
    Je me souviens avoir entendu parler du livre en question au JT de 20 heures. La cinéaste prénommée Jeanne a raconté la façon dont des gens l'ont harcelé, critiqué et autres. On peut prendre pour exemple ces propos: "Il y a des femmes qui galèrent toute leur vie pour avoir un seul enfant et toi tu te payes le luxe de pas en vouloir". Cela signifie qu'on a pas le droit de penser ce qu'on veut ? C'est quoi l'état d'esprit à ces gens là ? Faire un enfant c'est de la même manière que se marier, sortit avec quelqu'un, avoir une vie sexuelle, avoir une religion... Je m'explique: c'est un choix et un droit, mais aussi et surtout un truc qui s'assume. Si tu fais un enfant c'est parce que tu souhaites en avoir et t'en occuper. Sinon autant pas faire d'enfant du tout.
    En ayant seulement entendu parler de Madeleine M. je l'estime pour ses qualités: elle sait renvoyer à sa place toute personne qui essaye de lui faire croire que ses raisons pour pas avoir d'enfants sont irrecevables. Rien à dire sauf "RESPECT".

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  7. "La cinéaste prénommée Jeanne a raconté la façon dont des gens l'ont harcelé, critiquée et autres".... Euh, quelle cinéaste ?

    Tu as tout a fait raison- et c'est ce qu'on disait plus haut : la maternité est et doit demeurer un choix, pas une norme.

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  8. Ça fait du bien de lire ces commentaires. J'ai bientôt 28 ans et la question de la maternité est pas mal claire,non ce n'est pas pour moi. Étant plus jeune et disons le naive je pensais qu'à notre époque et dans notre pays la femme avait le droit de faire ce qu'elle voulait de son corps et de sa vie mais hélas la première fois que j'ai dit que j'en voulais j'ai vu soit le mal à l'aise ou soit les personnes se sentaient agressés par mes propos. Alors j'ai vite compris qu'il y a la théorie et la pratique. Bref j'ai décidé que la meilleure façon qu'on me foute la paix était de ne pas en parler moi-même ou être très vague sur le sujet lorsque la maternité était abordé. Je trouve que nous vivons dans un monde plein encore de stéréotypes de deux poids deux mesures et de paradoxes c'est comme si on disait aux filles fait ce que tu veux jusqu'à environ disons maximum 30 ans après c,est finit faut procréer. Un mot beurkkk.

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  9. Ça fait du bien de lire ces commentaires. J'ai bientôt 28 ans et la question de la maternité est pas mal claire,non ce n'est pas pour moi. Étant plus jeune et disons le naive je pensais qu'à notre époque et dans notre pays la femme avait le droit de faire ce qu'elle voulait de son corps et de sa vie mais hélas la première fois que j'ai dit que j'en voulais j'ai vu soit le mal à l'aise ou soit les personnes se sentaient agressés par mes propos. Alors j'ai vite compris qu'il y a la théorie et la pratique. Bref j'ai décidé que la meilleure façon qu'on me foute la paix était de ne pas en parler moi-même ou être très vague sur le sujet lorsque la maternité était abordé. Je trouve que nous vivons dans un monde plein encore de stéréotypes de deux poids deux mesures et de paradoxes c'est comme si on disait aux filles fait ce que tu veux jusqu'à environ disons maximum 30 ans après c,est finit faut procréer. Un mot beurkkk.

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