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mercredi 29 mai 2019

Dissociation et politique

Non, ce n'est pas un titre qui parodie Jane Austen. 
C'est juste le début d'une réflexion qui met en parallèle la dissociation liée à un traumatisme et les résultats de ces élections européennes (et des élections, depuis une bonne vingtaine d'années, en général). 
Depuis pas mal de temps, je m'intéresse aux mécanismes de soumission à l'autorité, mais aussi aux conséquences des maltraitances et agressions, notamment aux notions de sidération et dissociation. Quand j'ai écrit Là Où tombent les anges, notamment, je me suis documentée sur les violences familiales (et conjugales) : qu'est-ce qui fait qu'une femme battue reste avec son conjoint ? Qu'est-ce qui fait qu'une personne victime de violences va se mettre dans des situations qui reproduisent ou font écho à ce qu'il ou elle a subi ? le parcours de Solange, c'est celui d'une fillette battue par son père, qui s'enfuit lorsque ça devient vraiment dangereux pour elle (question de vie ou de mort), et se retrouve mariée à un homme violent et possessif... dont elle mettra plusieurs années à se libérer. Plusieurs chroniques reprochaient à Solange sa passivité - genre "mais pourquoi elle n'explose pas la tête de cette ordure ?"...  Ben la réponse est simple : parce que, dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça, et même s'il y a pétage de tronche, en fait, il y a une reconstruction à effectuer derrière (juste pour ne pas retomber dans le même mécanisme) et c'est long.
Comme c'est long, infiniment long, de se sortir des griffes d'un.e pervers.e narcissique (jusqu'où accepte-t-on d'être noyé.e...?). 
En schématisant : "au moins, on sait où on va" - avec un.e. pervers.e, un.e conjoint.e violent, etc. Je vous renvoie au site élaboré par Muriel Salmona sur les mémoires traumatiques : ici et là  pour une analyse vraiment approfondie de la question. 
Depuis des décennies, en France, on subit une politique de plus libérale et de moins en moins sociale, qui détruit tout ce qui a été arraché à la force de manifestations, révoltes, mouvements sociaux (par exemple, les congés payés, la retraite et la sécurité sociale), qui transforme le monde du travail en société d'esclaves en cassant le code du travail, en traitant les chômeurs (par exemple) comme des moins que rien (et pire, en faisant en sorte que leurs pairs les considèrent comme de gros fainéants... ), en criminalisant l'humanisme (l'aide aux migrants), en divisant les gens (par exemple, les discours anti-profs et anti-fonctionnaires... oubliant par-là-même que les policiers le sont, fonctionnaires) - et je ne parle même pas du massacre délibéré de l'environnement, flore, faune, terre... enrobé depuis longtemps par un discours vaguement écolo (n'achète plus de bouteille en plastique... consomme du Nutella...) 
Ce que je raconte, comme ça, a l'air un peu foutoir, hein. Mais l'idée, c'est de faire un parallèle entre les mécanismes de dissociation et le vote systématiquement destructeur des Français - et j'y ajouterai bien une pincée de lobotomisation sectaire (pensée conditionnée par des décennies de croyances fausses sur la "droite  stable et solide" et la "gauche laxiste pas réaliste"). 
Pour moi, le vote de dimanche dernier, c'est la conséquence d'un long passif de maltraitance et de matraquage - avec, n'oublions pas, la sidération née de 5 ans de Hollande (qui  a eu l'occasion de changer les chose,s mais a préféré marcher dans les pas du CAC 40) - la loi El Khomri, c'est lui. un peu comme si une personne se sortait d'une situation de violence ouverte pour tomber dans les rets d'un.e pervers.e narcissique. Avec LRNM (oui, c'est délibéré), "on sait où on va"... Ou "voter ou pas, ça ne change rien, ne sert à rien"...
Je veux croire que c'est ça qui fait que le pire se produit encore et toujours en France, en politique. Et que c'est pour cette raison (en plus du matraquage médiatique qui fait qu'on ne vote plus pour un programme mais pour la nouvelle star) que tant de personnes ont la trouille... même quand il s'agit de liberté, d'urgence climatique, de respect des droits de l'homme, de protection animale, de sauvegarde de nos droits à exister... 
Le problème, c'est que nous sommes en état d'urgence. Urgence climatique (oui, j'ai de gros doutes sur EELV), urgence animale, urgence sociale... et que le temps qu'onse sente vraiment suffisamment "mal" pour changer les choses, il sera peut-être trop tard.
 

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