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mercredi 22 mai 2019

EN GUERRE CONTRE LES FEMMES

L'Amérique de Trump porte atteinte aux droits des femmes, à leur corps, à leur vie. L'Amérique de Trump décomplexe la politique patriarcale et sexiste de ses Etats les plus puritains : l'Alabama interdit l'IVG même en cas de viol et d'inceste, le Texas projette de  punir l'avortement de la peine capitale. L'ONU recule sur des résolutions évoquant la notion de santé sexuelle et procréative, sous la pression des Etats-Unis, de la Chine et de La Russie (une horreur quand on sait que le viol et les violences sexuelles sont des armes de guerre). En France, on entend régulièrement des propos anti-avortement, avec les éclats bien puants de l'ignoble président du syndicat des gynécologues en France. (cf ici). Et ce, sans compter les difficultés croissantes que connait le planning familial... De façon plus générale, l'IVG reste problématique dans notre pays - alors qu'il ne devrait pas - et plus - l'être : la loi Veil, ça fait 44 ans, quand même. 
Et pourtant, la question  de la potentielle culpabilité de la femme/ fille enceinte est telle que, même lorsque l'IVG est une évidence, les grilles de lecture sont faussées. Ainsi, quand j'ai écrit le scénario de Secret pour secret (graphique dessiné par Jaypee), je n'ai absolument pas voulu faire de cette bédé une histoire de "je le garde ou pas"- le seul moment où Louane pose la question, c'est parce qu'elle s'abreuve de séries américaines (ou on peut faire à peu près n'importe quoi, sauf avorter) et non parce qu'elle s'interroge vraiment, d'ailleurs la question est réglée en une phrase lapidaire de sa copine. Secret pour secret parle d'avortement (ça se passe comment, et d'amitié...) Mais les retours de lecteur.ice.s que j'ai eues sont pour l'essentiel liés à "se demande si elle va le garder ou pas"... (comme s'il n'y avait qu'une seule façon de parler de l'IVG, comme s'il n'y avait qu'une seule histoire possible, avec deux fins différentes). Et, pour les jeunes que je rencontre, si les questions de genre et de préférences amoureuse évoluent très bien,n l'attitude des adolescents vis-à-vis de l'IVG reste problématique : il y a bien sûr les questions d'éducation parentale, mais également de culture télé, et de manque d'informations (quand des adolescentes évoquent le fait de tuer un foetus, ça fait peur...)
Autre point, soulevé par une certaine Amérique : "même en cas d'inceste et de viol". Dans les pays qui autorisent l'IVG, la question ne devrait pas se poser (dans les faits, c'est une justification morale qui ne devrait pas l'être). Dans les pays qui l'autorisent "en cas de viol, violence, inceste, etc. " , c'est la moindre des choses - mais encore trop souvent sujet à pressions sociales, culturelles, juridiques (n'oublions pas que la femme, même victime, est a priori toujours coupable...) Dans l'Amérique de Trump, dans ses États les plus conservateurs, même ce "mieux que rien" est arraché aux filles et aux femmes. C'est véritablement une guerre ouverte, une guerre liberticide et féminicide : faut-il rappeler le nombre de femmes qui meurent chaque année d'avoir été contraintes d'avorter clandestinement ? et quel message, sinon un véritable "feu vert", font passer de telles  interdictions font passer aux violeurs ?
Je ne suis pas américaine, mais contre ces agresseurs, je me bats depuis quelques années avec des mots - parce que les mots sont des armes. Et voici quelques réponses, quelques pistes de réflexion, pour combattre, survivre et vivre libre de nos choix.


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#liberte #moncorpsmonchoix #nonauviol

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