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jeudi 1 mai 2014

De la haine au mépris


Non, cela n'a rien à voir avec le cinéma. Ce serait bien, pourtant, un article sur ces films croisés. Ca le ferait grave. Bon, ce ne serait pas très sincère : je suis plus Almodovar  que Kassovitz et néoréalisme que nouvelle vague. Et là, je me la pète, d'autant que ce n'est pas le propos. Donc, de la haine au mépris... ou pourquoi mes notes de blog sont de plus en plus rares.
Pendant 6 ans, parce qu'il ne faut pas oublier la campagne présidentielle pré-2007, j'ai manifesté, signé des pétitions, écrit, pour lutter contre le sarkozysme, ses idées nauséabondes, sa politique de la peur et ses amitiés dictatoriales. J'avais la haine. La rage au ventre. Je vous jure, j'ai l'impression pendant toutes ces années de ne pas avoir relâché la pression. Tous les jours, des expulsions, chasse aux enfants d'immigrés, chasse aux Roms. Tous les jours, des injustices. Dans le 10eme, des SDF toujours plus nombreux, et dans le métro des petites vieilles sans retraite qui en étaient réduites à mendier. Un type, aussi, ça m''avait mis les larmes aux yeux, qui distribuait ses CV dans le métro. Et puis, le nucléaire, la chasse aux loups, la chasse tout court, l'environnement année zéro. 
Arrivent les manifs de 2012, et d'abord les primaires. Flamby - comment l'appeler autrement ? - n'était pas mon candidat. Je me souviens d'avoir été appelée pour des sondages, avec juste 3 candidats sur les 5 éligibles au PS, mais à part ça le truc était censé être "représentatif"... A La Rochelle, pendant les universités d'été, Flamby avait fait attendre ses "électeurs potentiels" pendant plus d'une heure sous la pluie, pendant que lui, bien au chaud dans l'oratoire, donnait une conférence pour quelques VIP. Non, ce n'était pas mon candidat. Je n'aimais pas ses manières, ses idées loin des valeurs de gauche dont se réclam(ait) e encore le PS, ne m'inspiraient que de la méfiance. Puis il avait des accointances douteuses, avec DSK, avec des libéraux, avec des industriels, aussi.
 Bref, présenté comme l'homme providentiel, plébiscité par les média (buzz, scandale, beauferies, etc.), il m'était TRÈS antipathique. 

Il n'était déjà pas très crédible, hein ?


Mais au second tour, face à Sarko, hein... Et puis, Flamby avait adapté son programme - ou il en avait fait un. Et puis, il n'était pas censé diriger seul.
Deux ans après, je suis passée de la haine au mépris. Mépris pour un homme et son gouvernement, qui, en se réclamant encore du mot "socialiste" poursuivent sans aucun scrupule la politique ultralibérale 
 voir ce lien...
 intolérante et raciste
un exemple de ce côté
 de leur(s) prédecesseur(s). Mépris pour cet homme qui fait fait basculer le pays vers la droite extrême, a tellement la trouille de perdre un électorat de droite, mais youhouh! t'es socialiste, en théorie, mon gars, est infoutu de sanctionner les dérives de la "manif pour tous" et les excès de l'extrême-droite (excès, extrême-droite, c'est kif-kif, vous me direz) et de ses alliés contre la culture et la liberté d'expression. Qu'on se souvienne de Tous à poils, du roman d'Anne Piercin, aussi, pour lequel elle a été harcelée par des fous. La ministre de la culture aurait dû prendre parti et condamner fermement ce qui ressemblait à un début d'autodafé. mais non. Rien. Rien non plus pour soutenir les médiathèques prises d'assaut par ces mêmes extrémistes. Dès fois que... Que quoi ? Que l'électorat néo-vichyste qui ne représente qu'une part infime de la population, n'en déplaise aux médias qui aiment tant le buzz, leur tape sur les doigts ?
C'est simple, Flamby et les siens, à chaque fois qu'il y a une décision à prendre, ils choisissent la mauvaise. 
Aujourd'hui, l'équitaxe conte laquelle de nombreux centres équestres et cavaliers ont manifesté commence ses ravages : chevaux en danger, centres équestres qui ferment. (et non, ce n'était pas être à droite, de les défendre : je vote Front de gauche depuis des années et je suis bien plus socialiste que vous ne le serez jamais, imbécile! ). Aujourd'hui, l'assemblée vote des mesures d'austérité : (et vous remarquerez que la dame reconnaît que le projet du PS n'était pas à gauche, à la base...). Et ce, sans compter les pétitions, innombrables, qui circulent, les lettres de RESF qui lutte toujours contre les expulsions, les "cadeaux" faits aux banques et aux industriels, hé non, ce ne sont pas les fonctionnaires les "privilégiés", mais eux !, le sacrifice sans vergogne de l'éducation et de la culture, de l'environnement (ministre 1 ne connaît rien à l’environnement, ministre 2 n'estpas contre le gaz de schiste et l'abattage de loups, ministre 3 pète un plomb) ... Vous me direz, il y a quand même cette loi sur le mariage pour tous. Ben oui, une toute petite loi, votée à un moment où c'était intéressant électoralement parlant, qui finalement ne bouscule que de petites choses, mais ne permet toujours pas la PMA, par exemple. 
Bref. Il y en a des tonnes, comme ça. Et donc, comme je l'écrivais plus tôt, je suis passée de la haine au mépris.  



Mépris, donc. mépris pour ces gens qui sacrifient l'environnement, l'humain, les animaux, pour leur petites magouilles sans envergures. Mépris pour ces gens qui se parjurent pour quelques grammes de pouvoir de plus. Mépris pour ces hommes et ces femmes indignes, qui portent la responsabilité du retour de la droite et de la droite-extrême dans un pays qui n'en avait pas besoin, et continuent à se laisser assimiler à la gauche qu'ils ont depuis longtemps trahie.
Voilà. Voilà pourquoi, en ce moment, je n'écris plus beaucoup, sur ce blog. 
Parce que la haine donne envie de se battre. 
Mais que le mépris, lui, donne envie de pleurer.


7 commentaires:

  1. desf ois il suffit d'écrire autre part, poser des idées pour que des gens les lisent et comprennent par eux même où va le monde...

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  2. Le truc qui m'avait filé un gros doute sur flan-flan (pour qui j'avais aussi voté par défaut) c'est le jour de la passation de pouvoir : lui et sa meuf avaient laissé Sarko et la sienne redescendre du perron et partir sans les raccompagner jusqu'au portail et s'étaient empressés de rentrer dans l'Elysée. Même si l'autre me filait de l'urticaire, j'ai trouvé que c'était vraiment des manières de gros plouc mal éduqué, car même si on déteste les gens, y'a un minimum de correction à avoir, surtout dans ces milieux là où on est quand même censés montrer l'exemple et se comporter avec classe (qui moi je me fais des illusions ? ^^)... bref, ce jour-là je me suis dit : "on avait pas le choix, mais on a sans doute fait une connerie"

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  3. écrire peu oui mais efficace ! ça fait du bien de lire un peu de vérité dans ce pays dominé par une certaine caste.

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  4. Écrire peu certes mais quelle efficacité ! Quelle satisfaction de lire un peu de vérité dans ce pays où financiers, industriels, dirigeants politiques et media sont étroitement liés...

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  5. Et parce qu'il est toujours possible de haïr ceux qui nous méprisent, s’assoient sur les aspirations des peuples, leurs laissent en guise de festin quelques miettes d'une pseudo liberté et leurs tiennent la bride.

    Parce qu'on peut toujours se battre - par les mots, par la désobéissance civile, la diffusion des idées différentes, du savoir, de toutes ces qualités que nous partageons et qui ne sont pas à vendre ni à brader !

    Lace'La Rage

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