Demain, 6 mai, sortent mes deux nouveaux romans.
Le premier, c'est Fuir Malco, premier tome d'une trilogie intitulée Lune et l'Ombre, aux éditions Gulf stream. La couverture est signée Mélanie Delon. Lune et l'Ombre est accessible dès onze ans.
Lune a treize ans. Lune voit le monde en noir et blanc. Lune souffre
d’une maladie dont nul ne connaît l’origine… Jusqu’au jour où, chez le
médecin, l’affiche d’une exposition attire son attention. pour la
première fois depuis longtemps, Lune perçoit de nouveau les couleurs !
Convaincue que le remède à son mal se trouve au musée, la jeune fille
décide d’y aller. Mais une ombre malveillante la suite, prête à tout
pour l’arrêter. Commence alors pour Lune un voyage étrange. De tableau
en tableau, l’adolescente découvrira ses pouvoirs et le secret de son
passé…
Extrait (version non corrigée)
La
dernière chose que j’ai vue avant de m’évanouir a été l’ombre de Malco au-dessus
de moi.
Quand
j’ai repris connaissance, j’étais allongée sur le canapé du salon.
Il était sorti. Maman pleurait.
Autour
de moi, le monde avait changé. Au mur, l’affiche rouge, jaune et noire du Chat noir semblait plus terne et les
teintes des rideaux, aux fenêtres, un peu passées. Je me suis demandé si
c’était ça, grandir. Question rebattue sur l’enfance qui s’enfuit, sur les
idées folles qui s’éparpillent lorsqu’on devient raisonnable, lorsqu’on passe
de l’autre côté. Cela m’a rendue un peu triste, sur le coup.
Mais
ce n’était pas ça.
Le
bleu a été le premier à disparaître. Le ciel d’été s’est affadi, mes prunelles
dans le miroir ont perdu leur éclat et celles de maman sont devenues pareilles
à des billes de terre. L’outremer et le violet, sur ma palette, ont viré au
rien. Le jaune a rapidement suivi, inconsistant, vaguement brun avant de
prendre la teinte du béton.
Le
matin de la rentrée, j’ai failli me faire écraser. J’ai eu la sensation, au
moment où je traversais, qu’une ombre massive m’enveloppait et que des doigts
glacés agrippaient mon épaule, prêts à me broyer. L’impression s’est dissipée
au moment même où la voiture pilait devant moi. Le chauffeur a jailli comme une
furie de son véhicule. « Tu n’as pas vu que c’était rouge ? J’aurais
pu t’écraser ! »
Non,
je n’avais pas vu.
Je
n’avais pas vu, parce que pour moi, le rouge n’existait plus.
Très
vite, j’ai cessé d’aller au collège. Là-bas tout le monde ne parlait que de
couleurs, ne vivait qu’avec ça : rose bonbon, jaune citron, vert pomme,
bleu turquoise : je ne comprenais plus ces mots. Je les détestais. Et
puis, chaque fois que je m’y rendais, l’ombre aux doigts crochus m’attendait
sur le chemin, prête à m’attraper.
L'autre nouveauté, qui n'en est pas une, ou pas vraiment, c'est la version poche de Matricia. Ce qui a changé par rapport à l'édition grand format ? J'ai revu mon texte, et j'y ai ajouté une nouvelle, comme pour les deux tomes précédents. La couverture est de Mélanie Delon.
Vous pouvez lire le prologue de la première édition sur le site de Mnémos.
oui et vous pouvez aligner les couvertures de la trilogie les une à côté des autres... :)
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