Vous le savez, de temps en temps, je transforme ce blog en tribune. Voici, celle, énervée à juste titre et argumentée, de Thomas Hervet, alias Lacenaire, ami, écrivain...
Son titre aura le mérite de poser l’objectif de ce
billet : en qualité de citoyen de France,
d’Europe et du Monde, j’exige la démission des ministres de l’écologie,
du travail et de l’emploi, de l’agriculture et de l’agroalimentaire, du délégué
aux affaires européennes, du délégué à l’économie sociale et solidaire, du
délégué au développement, du délégué aux
transports et à l’économie maritime et de l’ensemble des eurodéputés Français
qui ont voté contre l’amendement du 10 Décembre 2013.
Amendement qui, pour mémoire, avait pour objet d’interdire
dans les eaux européennes le chalutage profond, méthode de pêche agressive,
destructrice et contre-productive portée par les lobbys industriels (groupe
Mousquetaire, pour n’en citer qu’un) qui en tirent des subventions à hauteur de
10 M€ par an.
Toujours en guise de rappel, les méfaits de cette méthode
industrielle ont été documentés et prouvés ; son abandon aurait eu pour
effet, entre autres bénéfices, de créer des emplois et d’alléger les politiques
de subvention européennes et – qui sait – peut-être d’employer cet argent à des
fins plus humaines. Là aussi, il s’agit de faits étayés.
Que les lobbys soient parvenus à bloquer ce texte de loi
prouve plusieurs choses.
Primo les élus, les délégués et les ministres qui ont agis
en sa défaveur ne sont pas républicains, dans le sens ou Res Publica, la chose commune, le domaine commun a été bafoué.
750.000 personnes ont signé une pétition en faveur de ce texte parlementaire.
Des citoyennes et des citoyens ont exigé que leurs élus, leurs représentants
votent en ce sens. N’en n’ayant pas tenus compte, ces « décideurs »
se sont désolidarisés de la République.
Secundo, préférant des résultats immédiats (en échange,
sait-on jamais, de contreparties de la part des lobbys ?), au détriment
des systèmes écologiques maritimes, ces « décideurs » et élus se sont
doublement exclus de la chose publique. Les fonds marins sont la responsabilité
de chacun et en ce sens il n’appartient pas à un groupe d’industriels
d’influencer les choix des députés et il est du devoir de ceux-ci de dénoncer
ces groupes de pression. Ne prenant pas la défense de ce patrimoine, ils en
donnent l’exclusivité à des groupes financiers qui s’estiment hors du domaine public (et ça n’est pas l’adresse
de leurs sièges sociaux qui dira le contraire).
Tertio, ce vote prouve, noir sur blanc et dur comme fer, que
les gouvernements autoritaristes, notamment les deux gouvernements précédents
de France, sont en grande partie constitués de carriéristes qui entretiennent
des liens étroits avec les lobbys et les grands groupes financiers. Comment
sinon expliquer que les mêmes entités aient pu influencer à ce point un vote à
portée cruciale et humaine ? En ce sens encore une fois ils se sont
désolidarisés de la République. En cela ils ne sont plus aptes à gouverner.
Pour finir, la preuve est une fois de plus faite que l’UMP
au même titre que l’actuel gouvernement « socialiste » qui se veut de
gauche et qui avance masqué n’ont pour objectif que le bien-être et le bénéfice
de leurs membres et amis. La pléthore de lois électorales, lois que je qualifie
de scélérates et abusives, en témoigne également.
Nous en sommes réduits à pétitionner tandis que la
distribution de postes et de titres se poursuit depuis des décennies.
Il suffit.
Sous couvert de socialisme, c’est une économie de marché et
ses dirigeants que servent nos élus et gouvernants ; ceux-là qui estiment
que toute denrée terrestre est monnayable, éligible pour produire des bénéfices
et des profits. Ceux-là mêmes qui accélèrent la destruction du globe et de sa
surface. Celles et ceux qui influencent les élus qui bénéficient ou ont bénéficié
de nos votes.
Il n’est pas question de verser dans le populisme, façon FN,
mais bel et bien, à notre échelle, de marquer à la fois notre désarroi et nos
plus hautes aspirations. Nous refusons que se poursuive cette valse des
décisions d’abord financières, à portée destructrice, pour repenser notre
rapport au monde, aux autres et à soi dans une optique de conservation d’un
patrimoine que nous partageons avec le règne animal : la Terre.
Et pour cela, nul besoin de politiciens qui travaillent
avant toute chose à leur carrière.
Je le répète donc : démissions pour les gens cités en
introduction.
Thomas Hervet, alias « Lacenaire » ou « Lace
’Colère »
La colère n'empêche pas le style, qui entraîne l'adhésion et on ne peut qu'emboîter le pas. Moi aussi j'ai été outrée du rejet de l'amendement et j'espère qu'il y aura beaucoup de tribunes comme celle-là.
RépondreSupprimerFanny
Il semble qu'il y a du nouveau et que des votes contre auraient été comptés comme votes pour ou quelque chose comme ça. Donc tout n'est pas perdu
RépondreSupprimerFanny