Comme d'habitude, je débarque : il a fallu un coup de téléphone matinal pour me pousser à reprendre le chemin de Médiapart et Rue 89, tout occupée que je suis avec ces histoires d'enregistrement. Et là, je découvre :
La garde à vue traumatisante de six lycéens de Fontainebleau... Ci-dessous, un extrait de l'article :
«Les jeunes gens de 15 à 16 ans ont été placés en garde à vue dans des conditions indécentes, menacés et humiliés par la police, leurs familles ne veulent pas laisser passer cette injustice et les pratiques dégradantes que leurs enfants ont subies»
Les six jeunes gens ont été arrêtés entre 13h15 et 14h15, à l'issue d'une manifestation, mardi 12, dans le centre ville de Fontainebleau par les forces de l'ordre. L'arrestation était musclée, l'un des jeunes se serait vu appliquer un sac de toile sur la tête, les bras tirés en arrière et frappé à plusieurs reprises. Pour les autres, la même méthode mais avec les capuches de leur jogging. Menottés, placés engarde à vue et accusés au final de rébellion à agent de la force publique, les lycéens ont vécu de l'intérieur les méthodes policières largement dénoncées depuis que le nombre de gardes à vue a explosé sous la politique du chiffre instiguée par le chef de l'état.
Cette manifestation n'avait pas vu de casseurs ou d'affrontements violents, pas d'agressions de policiers, de blessés, aucun flagrant délit au moment des faits.
La police prend son temps, les parents dans l'incompréhension.
Les adolescents étaient pour quatre d'entre eux (sur 6) inconnus des services de police : des élèves de seconde qui participaient à leur première manifestation. Le procès-verbal montré à des parents, truffé de fautes d'orthographes, indiquait que les jeunes étaient «recherchés». Les descriptions des lycéens ne correspondaient pas à la réalité, les jeunes ne savaient même pas qu'ils étaient «recherchés» lorsqu'ils ont été interpellés, chacun en train de déjeuner tranquillement en ville dans des lieux différents ou chez eux. Leur garde à vue a été une épreuve qu'ils n'oublieront pas de sitôt, et à l'écoute de leurs témoignages ainsi que ceux de leurs parents, on peut se poser la question de savoir si la motivation principale de la policede Fontainebleau n'était pas d'humilier, impressionner, apeurer. Lamarque indélébile que ces policiers ont laissée à ces adolescents n'est pas prête de s'effacer : déshabillés (en caleçon), à 3 dans une cellule de 4 mètres carrés couverte de vomi, d'excréments, d'urine, l'un d'entre eux d'origine Africaine frappé à plusieurs reprises, dans une voiture de Police et dans sa cellule. Les parents témoignent des ricanements des policiers, de leurs menaces à peine déguisés sur l'issue judiciaire (voir interview de la mère d'un des jeunes).
L'intégralité de l'article de Médiapart se trouve sur ce lien.
Dans le même temps, la loi Besson sur l'immigration est voté, et adoptée. Utiliseraient-ils les grèves et l'indignation liée aux violences policières, toujours plus nombreuses, pour faire passer... ça ?
Encore une fois, un extrait de l'artcile de Médiapart, dont l'intégralité peur se lire ici.
Avec 294 voix pour, 239 contre et 23 abstentions, le projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité a été adopté, mardi 12 octobre, à l'Assemblée nationale, en première lecture. De l'extension de la déchéance de la nationalité au bannissement des sans-papiers expulsés en passant par la création de nouvelles zones d'attente, la limitation du rôle des juges des libertés ou encore la mise en cause du droit au séjour des étrangers malades, la totalité des mesures répressives défendues par le gouvernement ont été votées.
Présenté par Éric Besson, ce texte intègre la plupart des annonces ultra-sécuritaires faites par Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble du 30 juillet 2010. Seule la suppression de l'acquisition automatique de la nationalité à 18 ans pour les mineurs «délinquants» a été mise de côté. Pour l'instant, tout du moins. Sans perdre de temps, le jour même du vote solennel, une mission parlementaire d'information sur le droit de la nationalité a été créée à la demande de Claude Goasguen (UMP). Jugeant la question prioritaire, le chef d'État avait fait savoir, auparavant, son intention de mettre en place une commission de «sages» sur ce thème.
Liberté, égalité, fraternité... Adieu.
... A demain? Les débordements d'un gouvernement aux abois, et les exactions commises par ses sbires, sous prétexte certainement d'impunité, ne doivent, ne devraient pas, nous faire oublier que la devise de notre pays est éternelle.
RépondreSupprimerDu moins devrait l'être. Ne tient qu'à nous, citoyens malmenés par ce gouvernement de dupes et de financiers, de redorer cette maxime pleine de bon sens et d'humanité.
Alors je le dis: Liberté, Egalité, Fraternité, à bientôt. Et d'ici là, oui, dénonçons, luttons, chacun à notre façon, que ces injustices et ces flagorneurs ne sévissent plus...
bravo, Lace!
RépondreSupprimerJuste une remarque : en tombant sur les gros titres des actualités yahoo : "la france face à" la violence, la pénurie de pétrole, etc. je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a comme un couac - parce que dans les faits, c'est la france, qui manifeste, subit les violences policières, est obligée de faire des grèves pour se faire entendre. "face à", n'étant pas un titre de Fantômette que par ailleurs j'adore (d'ailleurs, c'était Fantômette contre Fantômette, et pas face à), ça pue la manipulation médiatique.
... Crainte fondée, j'en ai bien peur...
RépondreSupprimerComme ça, ça n'a l'air de rien, pas théorisé et en fait c'est superbement juste
RépondreSupprimerfanny
On dirait que la garde à vue à la française est illégale, même sans le zèle policier :
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/societe/article/2010/10/19/la-garde-a-vue-francaise-non-conforme-au-droit-europeen_1428357_3224.html
On en apprend tous les jours. Moi qui croyais qu'on avait le droit à un avocat, à l'américaine...
RépondreSupprimerEn tous cas les méthodes employées par ces policiers de Fontainebleau ressemblent furieusement aux méthodes de torture morale appliquées durant le patriot act, et étudiées et utilisées en amont(cf. le bouquin de Terestchenko : du bon usage de la torture).