Depuis une trentaine d'années, les différents ministères de l'éducation nationale s'efforcent avec plus ou moins de constance de creuser les inégalités entre les élèves, mettant en place des programmes super quand on va dans un collège du marais parisien, beaucoup moins sympas et totalement inapplicables quand on vit dans un village de Haute-Marne. Ou dans "les quartiers" (le politiquement correct des cités, de la banlieue, de la zone, bref...) Ou qu'on n'a pas un rond. Ou les deux. Tout en encourageant le mépris des fonctionnaires "qui ne foutent rien". Et en supprimant des postes. Etc;
Avec les réformes Blanquer, on touche le fond. On touche aussi le cœur d'un idéal qui n'a de philosophique que quelques oripeaux moisis (tirés d'un mélange de Kant et de Platon, tous deux déjà fachos et ringards en leur temps*) mais sert en réalité une ploutocratie bouffie de capitalisme, qui a tout intérêt à creuser les écarts entre les "classes" et créer des esclaves corvéables à merci, incapables de réfléchir (selon eux) ou de se défendre.
Ainsi, la réforme des lycées et du BAC, évoquée par un enseignant sur le Média.
Celle des lycées "à la carte" sauf que quand t'es dans un bled, tu n'as d'autre choix que te contenter de peu ou migrer vers une grande ville, en internant pour peu que tu en aies les moyens...
Celle des lycées professionnels, qui entre en vigueur en septembre, est l'illustration parfaite et terrible de cette volonté d'état :
* de 4H d'histoire et de français, orientées entre autre sur la classe ouvrière et ses révoltes, des réflexions autour du féminisme...
*... on passe à 1.5H par semaine, où on enseignera la révolution américaien et les points positifs de notre belle République, ainsi que "comment faire une lettre de motivation (atelier qui existe déjà aujourd'hui dans une autre matière)
*suppression de postes dédiés
* et devoir de réserve, moins politiquement correctement parlant : parole muselée.
En écho à celui des Gilets jaunes, le mouvement des Stylos rouges est né : clic aussi.
Aujourd'hui, les profs sont en grève, et pour avoir pas mal circulé dans les classes ces derniers temps, je sais que leurs élèves les soutiennent. Élèves qui se battent à la fois pour leur avenir et notre avenir à tou.te.s : celui d'une planète martyrisée par les hommes.
L'enseignement. Les transports - là, je ne parle pas de la privatisation des aéroports, votée à 5H du matin... mais ce que je constate : des campagnes de moins en moins bien desservies. Une volonté, derrière, qui est d'isoler les gens, les forcer à migrer vers la ville - c'est quoi, l'idéal, derrière ? Des mégalopoles crasseuses, bien dystopiques et des champs pourris par Monsanto s'étirant à perte de vue dans un pays ravagé par les pesticides ?
Depuis leur arrivée au pouvoir - et des élections manipulées par la peur ("ben qu'est-ce qu'on va pouvoir voter sinon..." dès le premier tour, c'était triste à pleurer - des fois que les Insoumis aient un programme un peu trop inconfortable, hein...) - Macron et sa horde sont en marche vers la fabrique du pire. Avec la complicité des grands médias, qui s'empressent d'envoyer des images d'incendies et de parler de casseurs là où la vraie violence, c'est celle-ci :
Ou encore, celle qui est dénoncée par l'ONU, l'Europe, Amnesty international : hop.... dénonciation dont se foutent bien les politiques et leurs alliés pseudo-intellectuels qui appellent à rtirer à balles réelles sur leurs concitoyens et parquer les opposants dans des stades - mais non, mais non, nous ne sommes pas en dictature... toute ressemblance avec des régimes venus du passé est à bannir...
Et je ne parle pas, dans cet article du crime dont nous, signataires de l'Affaire du Siècle, accusons l’État : inaction climatique... en fait, un mot gentil pour dire destruction systématique de la biodiversité au profit des pollueurs et des tueurs.
Alors, oui. Il y a des violences. Plein de violences, même. pas celles que les Pujadas et autres imbéciles montrent à la télé. Mais celles que nous subissons au quotidien, tou.te.s. Celles qui empêchent de se nourrir. Celles qui mutilent et qui tuent. Celles qui détruisent la terre. Celles qui dévorent les vies. celles qui incitent à la haine. Celles qui sont le fait de l’État français.
Un état illégitime. Liberticide. Et meurtrier.
Il y a quelques jours, Emmanuel macron félicitait son (ex) homologue algérien qui avait la sagesse de ne pas se représenter et de tenir compte de la volonté du peuple (article ici). il serait peut-être temps qu'il tiennt compte de la volonté des #GiletsJaunes, des #StylosRouges, des jeunes #OnEstPlusChaudqueeLeClimat, de tous ceux qui pensent qu' #IlEstEncoreTemps, des profs, des urgentistes, des Français en somme, et dégage pour de bon.
Parce que la vraie violence, c'est lui.
* Dans La République, Platon prône l'existence des castes : artisans, guerriers, politiques, et l'impossibilité pour un artisan de devenir guerrier par exemple. belle ouverture d'esprit... A son époque, il était déjà critiqué, entre autres par Aristote. Dans son traité sur l'éducation, et à plusieurs reprises, Kant parle de la nécessité d'uniformiser les jeunes dès leur plus jeune âge . Comme il était aussi partisan de l'inceste par rapport à l'onanisme, il semble évident qu'il faille prendre pas lmal de distance par rapport à ses propos.
Bisous, messieurs Ferry, Blanquer et Cie.
Bisous, messieurs Ferry, Blanquer et Cie.
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