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jeudi 8 novembre 2018

Des morts, encore... Extrait de Là où toùmbent les anges


29 juillet 1916,
Ma chère Blanche,
C’est un beau jour pour mourir.
Le soleil brille, les oiseaux volent dans le ciel bleu et d’étranges petites fleurs rouges poussent au bord de notre tranchée. Du moins, celle qui nous sert de base provisoire depuis dix jours. Le colonel a ordonné un assaut. J’ai tenté de m’y opposer, mais il n’a rien voulu entendre. Apparemment, les ordres viennent d’en haut. L’attaque fait partie d’une stratégie à grande échelle imaginée par nos généraux, qui espèrent une fois encore repousser les Allemands et leur prendre du terrain, mais ne réussiront qu’à mener les hommes au massacre pour quelques tranchées ou un cratère d’obus. C’est l’enfer, ici. Pire encore que ce que nous avons vécu cet hiver ; les soldats meurent par centaines, par milliers, fauchés par les mitrailleuses et les obus, asphyxiés ou transpercés par les baïonnettes, tirés comme du gibier par des tireurs embusqués. Et quand ils survivent, ce sont d’autres ennemis, tétanos, dysenterie, syphilis, gangrène, qui ont raison d’eux.
Nous rendons œil pour œil, mais nos rangs sont décimés et les renforts tardent à nous rejoindre. J’en ai l’intuition, ma chère Blanche, je ne survivrai pas...


 Pétition pour réhabiliter les fusillés de la Grande Guerre : ici.

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