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samedi 6 février 2016

vers l'ailleurs...

Ces derniers temps, je dois bien vous avouer, je ne sais par quel bout prendre ces billets. Trop de secousses, trop de n'importe quoi, par quel bout prendre le monde, à commencer par notre république, qui préfère faire de l’œil à l'Arabie Saoudite qu'accueillir des réfugiés, chasser les loups au lieu de trouver de véritables solutions pour pallier les déficit des élevages (de viande) de brebis, encourager les OGM au lieu d'aider l'agriculture et la biodiversité, envoyer des syndicalistes en prisons au lieu de leur rendre justice, charcuter la culture et l'éducation et prendre les gens pour des cons, se comporter en tyrans en prolongeant un état d'urgence dont personne ne veut, arrêter des militants écolos, des innocents dont le seul tort est de ne pas avoir la bonne couleur de peau au lieu de s''attaquer à la source des liens avec le terrorisme, de mettre fin aux échanges crapuleux avec des pays pour lesquels les droits de l'homme sont une vaste plaisanterie et ceux des femmes une fumisterie, donner des signes extérieurs de réaction, brandir la déchéance de nationalité, la sécurité renforcée (non formée...), penser tout à, court terme et prendre des gens pour des cons, continuer à serrer les mains aux tyrans, pour ne pas risquer de perdre des marchés - et tant pis si des femmes meurent esclaves et violées, si des poètes reçoivent des coups de fouet et des filles de treize ans sont bonnes à marier... 
Je signe des pétitions. Plein. Tous les jours. Sur facebook. je ne les relaie pas ici, sinon je passerai ma vie à ça. Vous voulez en voir ? Allez, je vous en passe quelques unes. Amnesty International : ici. Change.org contre la déchéance de nationalité : . Pour empêcher l'extermination des loups : par ici. Et à l'international : sauver les galgos de la torture, c'est là. Contre les mariages forcés: encore une
 (Non, je n'ai pas l'intention de cloisonner, échelonner, étiqueter. )
En 1995, je m'en souviens parce que pendant deux jours, j'ai fait le trajet rue de Turenne/ appartement de ma grand-mère/ salon du cheval à pied, les grèves ont changé de visage. Pardon. les média et les politiques ont décidé que les grévistes devenaient les méchants de l'histoire, les sales  privilégiés qui râlaient parce qu'on leur supprimait des "avantages" (que les autres, honnêtes et travailleurs n'avaient pas) et empêchaient les autres, les gentils, de faire leur job. Les années Sarko sont passées par là. C'est devenu pire. Et puis, les manifestations y sont passées. A la moulinette de l'orgueil et du pouvoir. "je ne céderai pas", disaient les puissants en 95 - oubliant au passage que nous sommes censés vivre dans une république démocratique, où les politiques sont au service du peuple et non le contraire. Sarko passe par là avant de se casser. Non seulement il ne cède pas, mais en plus il s'en fout. Aujourd'hui, ni Hollande ni ceux qui gouvernent avec lui ne font même semblant de s'intéresser à ce qui se passe hors de leur course au pouvoir et aux richesses. 
Alors, que reste-t-il ? La grève ? Oualou. Les manifs ? Oualou. Les pétitions ? Mieux, déjà. Comme les cyberactions. Si, je vous assure, il y a des choses qui changent grâce à cela. partir. Loin. difficile, avec toute la smala à embarquer. Et puis, ce serait peut-être une désertion.
Alors voilà. Je suis un peu paumée, moi, face à tout ça. Et puis, je vois des documentaires géniaux, comme Demain. je lis. Je réfléchis - à mon échelle, en m'intéressant à a frontière fragile entre l'autre et nous-même, quel que soit cet autre - humain ou animal. A notre rapport au monde. Et même si la légende, depuis que Pierre Rahbi l'a remise au goût du jour, est archi-galvaudée, je me dis que j'essaie, au mieux, d'être un colibri... 

Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri, tu n’es pas fou? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu va éteindre le feu! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Pierre Rabhi


1 commentaire:

  1. Réfléchir peut être dangereux. Internet est surveillé tu sais :)
    Je compatis. notre force est de pouvoir créer : écrire, dessiner, et par là, peut être balancer notre goutte d'eau sur l'incendie ;)

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