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mercredi 10 juin 2015

A propos de liberté






J'ai failli... évoquer Jadis, le génial ouvrage collectif auquel j'ai la chance de participer (mais je mets un lien), raconter mes dernières galères d'autrice (contrats qui tardent, retours sur des manuscrits qui tardent, pas d'argent), j'ai aussi hésité à vous parler de ma dernière mésaventure de poire... Mais en fait, non. parce qu'il y a aujourd'hui, là maintenant tout de suite, des trucs qui me foutent la trouille. Et en rogne. Et plus encore. 
Les Anonymous. Visibles ici. On aime ou pas, n'empêche. leurs actions luttent, dénoncent, empêchent, révèlent. Leur slogan : "on ne peut arrêter une idée". Aujourd'hui, l'un d'eux a été arrêté. Un gamin de 19 ans, qui risque 10 ans de prison et 150 000 euro d'amende.... 
Je copie-colle un extrait du communiqué de Mr Mondialisation  à ce propos : 


C’est son implication dans l'opération contre les Grands Projets Inutiles Imposés (vidéo ci-dessous) qui a motivé son arrestation par 7 agents de la DGSI ainsi que celle d’un autre Anonymous âgé de 40ans et d’une autre personne à Nantes plus tard (source). L’opération d’Anonymous visait plusieurs projets industriels portés par le gouvernement français (Notre-Dame-Des-Landes, Sivens, Roybon, Bure…), largement contestés en raison de leurs déficits démocratiques, de l’utilisation massive de fonds publics, ainsi que pour leurs impacts environnementaux, souvent négligés ou tout simplement ignorés en dépit des rapports de spécialistes.
Mais les accusations contre le jeune garçon portent plus essentiellement sur les attaques informatiques réalisées pour protester contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure. Attaques qui ont touché plusieurs sites de L’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs), ainsi que le conseil général de la Meuse et le conseil régional de la Lorraine en décembre dernier.
La motivation des Anonymous à s’engager sur le sujet de Bure est avant tout citoyenne, à en juger par leurs communiqués et revendications postés avant et aprèq leurs attaques. Ils mettent notamment en avant une initiative citoyenne des habitants meusiens qui demandaient, à travers une pétition en 2006 qui avait réuni près de 60 000 signatures (sortirdunucleaire.org), la réalisation d’un référendum local autour de ce projet. Pétition que Christian Namy (le président du conseil général de la Meuse) avait ignoré à l’époque.


Hackers. Cyber-terroristes. Inconscients, qui empêchent la police/ les services secrets/ les lobbies (pardon^^) de faire leur travail. Soit. Admettons que leurs actions soient critiquables. Moi, je m'interroge sur leur raison d'être. Et je me dis que s'ils existent, c'est peut-être parce que les pétitions, manifestations, protestations ne servent la moitié du temps à rien, alors que nous sommes dans une république, dans laquelle nos élus sont censés représenter ceux qui les ont élus, gouverner en vue du plus grand bien et non du plus grand pouvoir.
Depuis les grandes manifs de 1995, c'est la mode de "ne pas céder" aux "revendications" de la rue, de faire passer les protestataires ou les grévistes pour des empêcheurs de tourner en rond, de ne pas tenir compte de l'avis - ni de la vie - des gens. On croyait cette attitude réservée à la droite populaire et populiste des Sarkozy et Cie. Mais non. Avec l'arrivée de Hollande et de son gouvernement, rebelote. Voire pire. Parce que personne ne s'attendait de la part d'un gouvernement prétendument de gauche (bon, alors NON LE PS N'EST PAS UN PARTI DE GAUCHE! CE SONT DES LIBÉRAUX et des ULTRA CAPITALISTES COMME LEURS PSEUDO RIVAUX... ) à un tel mépris, de telles trahisons. Et là, on, vous, moi, en est resté coi. Baba. Sidéré. C'était peut-être l'effet recherché, remarquez. 
Bref. Que faire - et que reste-t-il - quand l'état devient sourd ? Quand l'état se met au service de ses propres intérêts, des lobbies qu'il soutient (parce qu'ils le soutiennent), piétine l'avenir à grands coups d'OGM, projets absurdes, centrales nucléaires non conformes ? Ou, dans d'autres états que la France, censure ? 
Ainsi, peut-on lire sur le site des Anonymous :

Pour contourner la censure technologique mise en place par des États irrespectueux des droits de l’Homme, « Reporters sans frontières » a utilisé un dispositif original fondé sur la technique du mirroring, consistant à dupliquer les sites censurés et à en héberger les copies sur des serveurs de géants du Web, tels Amazon, Microsoft ou Google. Rendre ces services inaccessibles reviendrait à priver des milliers d’entreprises de technologies essentielles, engendrant un coût économique voire politique très élevé, difficile à assumer pour les pays Ennemis d’Internet.

Alors, non, ce ne sont pas les Anonymous les criminels, les inconscients, les irresponsables. Mais ceux qu'ils contrent, ceux qu'ils dénoncent.
Ce n'est pas à eux, qu'il faut demander des comptes. Mais à ceux qui détruisent pour s'enrichir. Ce n'est pas eux qu'il faut emprisonner, mais les véritables criminels - et leurs complices.

Je termine en citant quelques vers de ce jeune homme injustement détenu : 

Oui, gardons le courage, même si quand on l’éclaire,
Le tyran met en cage, il faut voir la lumière.
Celle qui brille en chacun, à travers les barreaux,
Pour qu’envers son prochain, on ne soit un bourreau.

 

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