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mardi 28 octobre 2014

bougerêver.com

Il est 13H14. Ce billet sera bref. Faut dire que je suis très à la bourre et très occupée, donc... Donc, pourquoi ce titre crétin ? Parce que j'ai envie de vous parler lecture, lecture qui fait bouger et rêver... Ma première, lue il y a plusieurs mois, est parue chez Exprim. Je suis sa fille ,  de Benoît Minville. 



C'est l'histoire de Joan, qui a été élevée par son père sur fond de hard rock et de westerns. C'est l'histoire du père de Joan, un visage de plus écrasé par le Grand Capital.
C'est l'histoire de Hugo, le meilleur ami de Joan, qui décide de l'accompagner pour quand elle hurle : Il faut que ça change!
Je veux que ça s'arrête!
On va tuer le Grand Patron!
Deux ados embarqués dans un road-trip ébouriffant, sur la N7 direction Nice...
Ils ne savent pas ce qui les attend. L'aventure. L'amour. Les rencontres.
Fuck la crise, vive la vie
.

Je l'ai lu d'une traite, et prêté à une copine qui vit de l'autre côté de la mer. Je suis sa fille, c''est un hymne à la vie, un road-trip qui prend aux tripes, justement, et qui donne une fois la dernière page tournée envie de se secouer les puces et de secouer le système, de respirer un grand coup, de se battre pour changer le monde, même à l'échelle d'un colibri. 

Mon deuxième, lu il y a dix jours, c'est La Dose, de Melvin Burgess, chez Gallimard.


La récession dure depuis des décennies. Alors que le chômage et la pauvreté dominent chez les jeunes, qui ne croient plus en l'avenir, une drogue révolutionnaire appelée le Raid déferle sur Manchester. Elle offre une vie de rêve et tous les possibles pendant 7 jours puis conduit inexorablement à la mort. Quand la rock star Jimmy Earle meurt sur scène en plein concert après avoir ingéré la fameuse gélule, c'est le déclic pour des milliers de fans dont Adam, 17 ans, qui est dans la foule avec sa copine, Lizzie. Mais le garçon ne tarde pas à regretter son geste...

Le résumé est nul. Le livre, génial. Récession, c'est pas une nouveauté, on est en plein dedans... ce qui est génial, avec ce livre, c'est qu'il pose des questions. Et pas seulement sur "la liste des trucs les plus dingues à faire quand il nous reste une semaine à vivre", mais sur ce qui est possible quand on n'a plus rien à perdre, sur l'importance de la lutte, sur ce qui peut changer la donne, changer le monde. Parce que, certes, il y a Adam et ses problèmes d'ado. Mais il y a surtout des femmes et des hommes qui se battent pour faire sauter les barreaux d'une prison délétère, prison économique et sociale qui empêche e vivre, de penser...

Mon troisième est Roms et riverains: une politique municipale de la race, paru aux éditions La fabrique au printemps dernier. Un collectif d'Eric Fassin, Aurélie Windels, Carine Fouteau et Serge Guichard. 


Pour éviter race, mot par trop malsonnant, on admet plutôt que la « question rom » est une affaire de culture. De fait, la culture rom, sorte d’errance sans but dans un paysage d’ordures, de boue et de rats, est difficilement compatible avec « la nôtre ». D’où leur vocation – à ne pas séjourner chez nous, à être expulsés vers leurs pays d’origine où ils trouveront plus facilement leurs marques. Ce livre montre comment l’État français, empêché par ses propres lois de traiter les Roms, citoyens européens, comme il traite les sans papiers tunisiens ou maliens, délègue aux municipalités la tâche de démolir les camps et de chasser leurs habitants. Il montre comment, pour ce faire, maires et adjoints s’appuient sur un réel ou supposé « ras-le-bol » des riverains. Il montre aussi, circulant comme des fantômes, les enfants roms, par terre avec leur mère sur un carton rue du Temple ou cheminant dans la nuit sur le bord de la nationale pour gagner l’école d’une commune éloignée qui accepte de les recevoir.
Un livre pour voir ce que nous avons chaque jour sous les yeux.

Cet essai à quatre voix  est un véritable coup de poing, qui montre comment l'appareil politique a créé de toutes pièces une "question rom", faisant d'eux des boucs émissaires parfaits pour détourner l'attention d'électeurs déçus, inquiets, etc. Entre autres. Banalisation d'un racisme qui n'a pas "vocation" à en être un puisqu'il s'agit de culture. une culture qui supposerait que les Roms aiment la saleté, les rats et les maladies. Une culture donc différente de la nôtre, qui excuserait presque le "ras-le-bol" agressif de certains, qui n’hésitent pas à leur cracher dessus, les violenter... Quant aux flics... Ce scandale récent est à mon sens explicite. résistant, Tzigane, et... battu par des policiers. A 89 ans. C'est ici. Et c'est . Je sais. Certaisn d'entre vous vont me lire et se dire, "mais quand même, ils volent"... OK. Mais 1/ ce ne sont pas les seuls. 2/ perso, je serais une voleuse, je trouverais ça super pratique, un camp de Roms pas loin histoire de détourner les soupçons. Et que dire, à propos de vols, des témoignage de ces femmes roms accusées de voler des enfants, parce que leurs filles sont blondes (ADN à l'appui, pour l'une d'elle qui décidément devait déplaire aux autorités)... ? Peut-être me direz-vous, mais ils sont sales. Et d'une, ils font ce qu'ils peuvent, bien au contraire et se débrouillent pour l'être malgré des conditions sanitaires dép^lorables (mais il faut lire les témoignages pour ça). Et de deux, quand les société de nettoyage refusent de vous fournir des poubelles ou que les camions décident de ne pas passer, ben au bout d'un moment, ça s'accumule... 
Voilà voilà. 
Cet essai se lit TRES bien. Il apprend énormément de choses. Il est d'utilité publique. Et peut accompagner les deux romans précédement cités. 
Il est 13H48. Je retourne travailler.

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